riches et multiples aspects. Il y varie à 
l'indéfini et ses considérations et sa langue. Mais, sous cette diversité 
d'apparence, on observe toujours la même unité organique: c'est partout 
la philosophie de la Monade. 
[Note 7: LE BARON DE BOINEBOURG, ancien premier conseiller 
privé de l'électeur de Mayence Jean-Philippe, grâce auquel Leibniz prit 
part aux événements politiques de l'époque.] 
[Note 8: LEIBNIZ, N. Essais, p. 371b; _Lettre III à Remond de 
Montmort,_ datée de 1714, p. 704b.] 
[Note 9: LEIBNIZ, De stylo philosophico Nizol.,p.63 et sqq.]
[Note 10: GUHRAUER, _Gottfried Wilhelm Freiherr von Leibnitz eine 
Biographie,_ t. I, p. 76 et sqq.] 
[Note 11: Ibid., t. I, Beil., p. 29.] 
Leibniz suit, dans l'exposition de sa doctrine, une sorte de route 
ascensionnelle, où l'on va de la matière à la substance, de la substance 
à l'âme et de l'âme à Dieu. En outre, il a tout un ensemble de vues 
morales qui sont comme l'épanouissement de sa métaphysique et qui 
constituent une théorie du bien. 
Ce sont ses diverses étapes que l'on va essayer de parcourir à nouveau, 
et dans le même ordre. 
 
II.--LA SUBSTANCE 
A) NATURE DE LA SUBSTANCE.--On peut dire en un sens «que 
tout se fait mécaniquement dans la nature corporelle»; mais il n'en 
demeure pas moins vrai «que les principes mêmes de la mécanique, 
c'est-à-dire les premières loix du mouvement, ont une origine plus 
sublime que celle que les pures mathématiques peuvent fournir[12]». 
[Note 12: LEIBNIZ, Si l'essence du corps consiste dans l'étendue, p. 
113b; Syst. nouv. de la nature, p. 124b; _Lettre I à Remond de 
Montmort_, p. 702a.] 
L'essence de la matière demande quelque chose de plus que «la 
philosophie corpusculaire[13]». 
[Note 13: LEIBNIZ, Correspondance avec Arnauld, p. 632, Ed. P. 
Janet, Paris, 1886.] 
L'expérience nous apprend que les corps sont divisibles. Et, par 
conséquent, il faut qu'antérieurement à toute division ils aient déjà des 
parties actuelles; car la division ne crée pas, elle ne fait que compter. 
Les corps sont donc des composés. Or tout composé se ramène à des 
éléments ultimes, lesquels ne se divisent plus. Supposé, en effet, que
l'on y puisse pousser le partage à l'indéfini; on n'aurait toujours que des 
sommes, et jamais des unités: ce qui est contradictoire[14]. De plus, ces 
éléments ultimes ne peuvent être étendus, comme l'ont imaginé les 
atomistes; car, si petites que l'on fasse les portions de l'étendue, elles 
gardent toujours leur nature; elles demeurent divisibles: c'est encore 
une pure multitude. Et la raison déjà fournie conserve toute sa force. 
[Note 14: Ibid., pp. 631, 654, 655; Syst. nouv. de la nature, p. 24{b}, 3; 
Monadol., p. 705{a}, 2.--L'argument de Leibniz suppose que tout ce 
qui est divisible contient nécessairement des parties actuelles, 
antérieurement à toute division. Or ce principe ne parait pas 
suffisamment établi. Pourquoi la théorie aristotélicienne du continu ne 
serait-elle pas conforme à la réalité des choses? Quelle raison de croire 
que la division n'est pas, au moins en certains cas, un vrai passage de la 
puissance à l'acte?] 
Ainsi le mécanisme, quelque forme qu'il revête, n'est que 
«l'antichambre de la vérité[15]». La conception de Descartes et celle 
d'Épicure laissent l'une et l'autre l'esprit en suspens. Une détermination 
donnée de l'étendue n'est pas plus une substance «qu'un tas de pierres», 
«l'eau d'un étang avec les poissons y compris[16]», «ou bien un 
troupeau de moutons, quand même ces moutons seraient tellement liés 
qu'ils ne pussent marcher que d'un pas égal et que l'un ne pût être 
touché sans que tous les autres criassent». Il y a autant de différence 
entre une substance et un morceau de marbre «qu'il y en a entre un 
homme et une communauté, comme peuple, armée, société ou collège, 
qui sont des êtres moraux, où il y a quelque chose d'imaginaire et de 
dépendant de la fiction de notre esprit[17]». Et l'on peut raisonner de 
même au sujet des atomes purement matériels[18]. En les introduisant à 
la place du continu, l'on ne change rien qu'aux yeux de l'imagination. 
Au fond, c'est métaphysiquement que les corps s'expliquent[19]; car «la 
seule matière ne suffit pas pour former une substance». Il y faut «un 
être accompli, indivisible»: substantialité signifie simplicité[20]. 
[Note 15: LEIBNIZ, Lettre I à Remond..., 702{a}.] 
[Note 16: LEIBNIZ, Correspondance avec Arnauld, p. 830; _N. 
Essais_, p. 238{b},7.]
[Note 17: LEIBNIZ, Correspondance avec Arnauld, p. 631.] 
[Note 18: LEIBNIZ, Syst. nouv. de la nature, p. 124b, 3.] 
[Note 19: LEIBNIZ, Lettre I à Remond..., p. 702a.] 
[Note 20: LEIBNIZ, Correspondance avec Arnauld, p. 631; v. aussi pp. 
619, 630, 639, 654, 655; N. Essais, p. 276a, 1; Monadol., p. 705a, 1-3.] 
En quoi consistent au juste ces principes indivisibles? quelle est la 
nature intime de ces «points métaphysiques», qui constituent les 
éléments des choses et qui seuls méritent le nom de substance? Sont-ils 
inertes, comme l'a cru Descartes? En aucune manière;    
    
		
	
	
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