Souvenirs de Madame 
Louise-Élisabeth
by 
Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun 
 
The Project Gutenberg EBook of Souvenirs de Madame 
Louise-Élisabeth 
Vigée-Lebrun (2/3), by Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun This eBook is 
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Title: Souvenirs de Madame Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun (2/3) 
Author: Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun 
Release Date: October 12, 2007 [EBook #23020] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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LOUISE-ÉLISABETH VIGÉE-LEBRUN *** 
 
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SOUVENIRS DE MADAME LOUISE-ÉLISABETH 
VIGÉE-LEBRUN, 
DE L'ACADÉMIE ROYALE DE PARIS, DE ROUEN, DE 
SAINT-LUC DE ROME ET D'ARCADIE, DE PARME ET DE 
BOLOGNE, DE SAINT-PÉTERSBOURG, DE BERLIN, DE 
GENÈVE ET AVIGNON. 
En écrivant mes Souvenirs, je me rappellerai le temps passé, qui 
doublera pour ainsi dire mon existence. J.-J. Rousseau. 
 
TOME SECOND 
 
PARIS, LIBRAIRIE DE H. FOURNIER, RUE DE SEINE, 14 BIS. 
1835. 
[Illustration.] 
 
AVANT-PROPOS DE L'AUTEUR. 
La mort de la bonne et aimable princesse Kourakin, que le choléra vint 
enlever à Pétersbourg en 1831, m'avait fait renoncer pendant 
long-temps à toute idée de continuer mes Souvenirs, pour lesquels 
cependant j'avais déjà rassemblé les matériaux nécessaires. Les 
instances de mes amis m'ayant fait consentir l'an dernier à reprendre ce 
travail, le lecteur ne sera pas surpris de voir mon second volume écrit 
dans une autre forme que le premier, puisque je n'ai point eu le bonheur 
d'achever le récit de ma vie pour celle qui me l'avait fait entreprendre.
CHAPITRE PREMIER. 
Turin, Porporati, le Corrége.--Parme, M. de Flavigni, les Églises, 
l'Infante de Parme.--Modène.--Bologne.--Florence. 
Après avoir traversé Chambéry, j'arrivai à Turin extrêmement fatiguée 
de corps et d'esprit, car une pluie battante m'avait empêchée, pendant 
toute la route, de descendre pour marcher un peu, et je ne connais rien 
de plus ennuyeux que les voiturins qui cheminent constamment au pas. 
Enfin, mon conducteur me déposa dans une très mauvaise auberge. Il 
était neuf heures du soir; nous mourions de faim; mais comme il ne se 
trouvait rien à manger dans la maison, ma fille, sa gouvernante et moi, 
nous fûmes obligées de nous coucher sans souper. 
Le lendemain de très bonne heure, je fis prévenir de mon arrivée le 
célèbre Porporati[1], que j'avais beaucoup vu pendant son séjour à Paris. 
Il était alors professeur à Turin, et il vint aussitôt me faire une visite. 
Me trouvant si mal dans mon auberge, il me pria avec instance de venir 
loger chez lui, ce que je n'osai d'abord accepter; mais il insista sur cette 
offre avec une vivacité si franche, que je n'hésitai plus, et faisant porter 
mes paquets, je le suivis aussitôt avec mon enfant. Je fus reçue par sa 
fille, âgée de dix-huit ans, qui logeait avec lui, et qui se joignit à son 
père pour avoir de moi tous les soins imaginables pendant les cinq ou 
six jours que je passai dans leur maison. 
Étant pressée de continuer ma route vers Rome, je ne voulus voir 
personne à Turin. Je me contentai de visiter la ville et de faire quelques 
excursions dans les beaux sites qui l'environnent. La ville est fort belle; 
toutes les rues sont parfaitement alignées et les maisons bâties 
régulièrement. Elle est dominée par une montagne appelée la Superga, 
lieu de sépulture, destinée aux rois de Sardaigne. 
Porporati me conduisit d'abord au musée royal, où j'admirai une 
collection de superbes tableaux des diverses écoles, entre autres celui 
de la femme hydropique de Gérard Dow[2], qu'on peut appeler un 
chef-d'oeuvre dans son genre, et plusieurs tableaux admirables de 
Vandick, parmi lesquels je dois citer celui qui représente une famille de 
bourguemestres, dont les figures sont d'un pied et demi de hauteur. Il
est certain que Vandick a pris plaisir à faire ce tableau si remarquable; 
car, non seulement les têtes et les mains, mais les draperies, les 
moindres accessoires, tout est fini et tout est parfait, tant pour le coloris 
que pour l'exécution. Vandick, au reste, tenait la plus grande place dans 
ce musée du roi, où je trouvai peu de tableaux des maîtres d'Italie. 
Porporati voulut aussi me mener au spectacle. Nous allâmes au grand 
théâtre, et là, j'aperçus aux premières loges le duc de Bourbon et le duc 
d'Enghien que je n'avais point vus depuis bien long-temps. Le père 
alors paraissait encore si jeune, qu'on l'aurait cru le frère de son fils. 
La musique me fit grand plaisir, et comme je demandais à Porporati si 
sa ville renfermait beaucoup d'amateurs des arts, il secoua la tête et me 
dit: «Ils n'en ont aucune    
    
		
	
	
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