Poésies choisies de André Chénier | Page 2

André Chénier
elementary than usual, and at the same time brighter and
more interesting, whilst great care has been taken to adapt them to the
special character of each volume.
The Introductions are also a novel feature of the present series.

Originally they were to be exclusively written in English, but as it was
desired that they should be as characteristic as possible, and not merely
extracted from reference books, but real studies of the various authors
and their works, it was decided that the editors should write them in
their own native language.
Whenever it has been possible each volume has been adorned with a
portrait of the author at the time he wrote his book.
In conclusion I wish to repeat here what I have said in the General
Preface to the 'Oxford Modern French Series,' that 'those who speak a
modern language best invariably possess a good literary knowledge of
it.' This has been endorsed by the best teachers in this and other
countries, and is a generally admitted fact. The present series by
providing works of high literary merit will certainly facilitate the
acquisition of the French language--a tongue which perhaps more than
any other offers a variety of literary specimens which, for beauty of
style, depth of sentiment, accuracy and neatness of expression, may be
equalled but not surpassed.
LEON DELBOS.
OXFORD, December, 1905.
INTRODUCTION
I
C'est à Galata, faubourg de Constantinople, et d'une mère grecque que
naissait, le 30 octobre 1762, celui qui devait être surtout connu et aimé
comme poète grec en français. Il est vrai qu'il ne vit jamais la Grèce et
qu'il quitta Galata dès l'âge de deux ans et demi. Cependant ces
circonstances de son origine et de son lieu de naissance ont leur
importance, ne fût-ce que celle qu'il y attachait lui-même. Il a, en effet,
aimé à les rappeler. 'Salut,' s'écrie-t-il lorsqu'il pense être à la veille
d'aller visiter la Grèce.
'Salut, Thrace ma mère et la mère d'Orphée,
Galata, que mes yeux
désiraient dès longtemps;
Car c'est là qu'une Grecque, en son jeune

printemps,
Belle, au lit d'un époux nourrisson de la France,
Me fit
naître Français dans les murs de Byzance.'
Et l'on peut se demander si, parce qu'il se sentait dans les veines du
sang hellène et que le hasard l'avait fait naître 'dans les murs de
Byzance,' il ne s'est pas cru désigné particulièrement pour ressusciter
l'hellénisme. Il convient d'ailleurs de reconnaître tout de suite que cette
suggestion pouvait lui venir d'un autre côté. Il vivait en effet au milieu
d'un mouvement puissant de retour à l'antique.
Ç'avait été d'abord le comte de Caylus qui, entre 1753 et 1767, avait
publié les sept volumes de son Histoire de l'Art. En même temps, entre
1757 et 1766, on traduisait en français les travaux de Winckelmann sur
les fouilles d'Herculanum et son Histoire de l'Art ancien_. L'_Essai de
R. Wood sur le génie original d'Homère et sur ses écrits, paru à
Londres en 1775, fut ensuite presque aussitôt traduit. Entre 1772 et
1776 paraissaient à Strasbourg les trois volumes de Brunck, les
Analecta veterum poetarum graecorum, anthologie des poètes
alexandrins. Dès 1757 l'abbé Barthélemy travaille à son _Voyage du
jeune Anacharsis en Grèce_, où, s'inspirant des récentes découvertes et
les fondant, il s'attache à évoquer, à faire vivre comme des créatures de
chair et de sang, les Athéniens d'autrefois, jusque-là demeurés un peu
trop à l'état d'idées abstraites. Un voyageur, Guys, publiera, dès avant
1789, le premier volume de son _Voyage littéraire de la Grèce_ ou
_Lettres sur les Grecs anciens et modernes, avec un parallèle de leurs
moeurs_. L'antiquité déborde du domaine des archéologues et des
érudits. La peinture se fait grecque avec David; grecques deviennent et
la décoration des appartements et la toilette des femmes. Tout, au
moins, s'unissait pour pousser André Chénier vers l'hellénisme.
Est-on en droit d'attribuer à l'origine d'André Chénier une influence
plus profonde? Faut-il écrire, avec M. Faguet, que le sang oriental qui
coulait dans ses veines peut expliquer cette fougue, cette véhémence en
amour du poète élégiaque, s'il est vrai que ces traits sont peu communs
dans le tempérament français, si encore André Chénier n'a pas pris cette
fougue et cette véhémence dans ses modèles grecs et latins, chez Sapho
et chez Catulle? Ce sont là problèmes obscurs. Il faut se contenter de

les poser sans présumer de les résoudre.
Quoiqu'il en soit, cette mère grecque,--elle s'appelait Élisabeth Santi
Lomaca, et Louis Chénier, consul de France, l'avait épousée à
Constantinople en 1755--c'est à côté d'elle seule que l'enfant André
grandit, puisque son père, rentré à Paris en 1765, repartait dès 1767
pour un séjour de dix-sept ans à Salé, au Maroc, où il était consul
général. Elle dut d'ailleurs être très Parisienne. Femme intelligente et
mondaine, elle avait un salon très fréquenté. Artistes et littérateurs y
étaient assidus, et
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