de l'amour moderne, by Paul 
Bourget 
 
Project Gutenberg's Physiologie de l'amour moderne, by Paul Bourget 
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Title: Physiologie de l'amour moderne 
Author: Paul Bourget 
Release Date: October 8, 2005 [EBook #16815] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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PHYSIOLOGIE DE L'AMOUR MODERNE *** 
 
Produced by Anne Dreze and Marc D'Hooghe. 
 
PHYSIOLOGIE DE L'AMOUR MODERNE 
par 
PAUL BOURGET
DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE 
 
Édition définitive 
* * * * * 
PRÉFACE 
Au mois de septembre 1888, la Vie Parisienne, ce curieux journal 
d'observation et de raillerie, d'élégance mondaine et de philosophie 
profonde, l'image en un mot de Marcelin,--ce dandy camarade de 
Taine,--et que son esprit anime encore, publiait la lettre suivante, 
adressée à son directeur par le signataire de la présente préface: 
«Je vous envoie, cher monsieur, le manuscrit que mon pauvre ami 
Claude Larcher m'a légué avec mission de vous l'offrir sous ce titre: 
Physiologie de l'Amour moderne ou Méditations de philosophie 
parisienne sur les rapports des sexes entre civilisés dans les années de 
grâce 188-.... Je ne sais si vous trouverez dans ces pages, d'ailleurs 
inachevées, la légèreté de main qu'il eût fallu. Quand il commença 
cette Physiologie, Claude suivait déjà cette carrière d'homme très 
malheureux en amour, qui est celle de quelques jeunes gens à Paris. Il 
avait, certes, d'excellentes raisons pour ne pas croire à la fidélité de sa 
maîtresse, cette Colette Rigaud qu'il a trop affichée pour que ce soit 
une indiscrétion de la nommer. Mais, à force d'en parler, il était 
devenu un virtuose, presque un dilettante de sa propre infortune, au 
point qu'il eût été fort embarrassé si elle lui avait offert de l'aimer 
uniquement, fidèlement, et si elle avait tenu parole. Cette déception lui 
fut épargnée. Il continua de gémir sur les perfidies de cette fille avec 
une persévérance qui le rendit intolérable à ses meilleurs amis. 
Moi-même, dois-je l'avouer? je l'évitais dans les derniers temps pour 
ne plus subir le cinquantième récit de ses infortunes amoureuses. 
L'actrice partit pour la Russie, et nous espérâmes que la manie de 
Claude s'apaiserait. Elle grandit. Il allait au cercle des Mirlitons 
réciter la liste des amants de Colette, au tiers, au quart, à des gens qu'il 
connaissait de la veille, jusqu'à ce qu'un de nos camarades finit par lui
dire: «Laisse-nous donc tranquilles, nous savions tout cela avant 
toi....» Sur ce mot, il prit le cercle en horreur, comme il avait déjà fait 
le théâtre, parce qu'elle avait joué la comédie; le monde et le 
demi-monde, parce qu'il s'y rencontrait avec des rivaux,--et des 
rivales;--les cafés, parce que nos confrères le plaisantaient sur ses 
doléances; son intérieur, parce qu'elle y était venue. Il fut la victime, 
comme il arrive, de cette comédie, aux trois quarts sincère, qu'il se 
jouait à lui-même et aux autres. Il crut, en effet, devoir à ses 
désillusions de se livrer à l'alcool. Il ne sortit plus de deux ou trois bars 
anglais où il s'intoxiquait de cocktails et de whisky en compagnie de 
jockeys et de bookmakers. Une dyspepsie, causée par ces absurdes 
excès, le força de quitter Paris au moment même où la reprise 
fructueuse de sa première pièce allait lui permettre de régler ses dettes 
les plus pressantes et de remonter le courant. Il se retira en Auvergne, 
chez une vieille parente. Il dut ébaucher là les derniers chapitres de sa 
Physiologie, avant la crise de foie, mal soignée dans cette campagne 
perdue, qui l'emporta en juin dernier. Vous voyez, cher monsieur, que 
les quelque vingt méditations, peu cohérentes par les dates et les 
endroits de travail, qui composent ce livre, sont l'oeuvre d'un cerveau 
singulièrement morbide. Cela soit dit pour excuser de nombreux 
paradoxes et des allusions qui font songer au vers classique et 
regretter que le style de Claude 
...se ressente des lieux et fréquentait l'auteur.... 
«Mon devoir d'exécuteur testamentaire m'interdisait de toucher même 
aux passages qui peuvent choquer le plus mon goût personnel. Voici 
donc le manuscrit intact avec son épigraphe: «Pas de pudeur devant le 
vrai pour qui se sent un savant.» Publiez ce que vos abonnés en 
pourront supporter sans trop d'ennui, et croyez-moi, etc.» 
Elle était bien nette, semble-t-il, cette lettre. C'était avertir le lecteur dès 
la première page qu'il ne trouverait pas dans le livre,--ou les fragments 
de livre,--ainsi présenté, un traité de l'amour à la Beyle ou à la Michelet, 
avec un plan raisonné, avec des généralisations savantes, avec une 
doctrine enfin, bonne ou mauvaise. Cette Physiologie--dénommée de ce 
gros nom par naïf snobisme littéraire et ressouvenir d'un vieux genre
démodé--ne pouvait    
    
		
	
	
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