Oeuvres complètes, v 4-5, by 
Alfred De Musset 
 
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Title: Oeuvres complètes, v 4-5 
Author: Alfred De Musset 
Release Date: August 25, 2007 [EBook #22394] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK OEUVRES 
COMPLÈTES, V 4-5 *** 
 
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OEUVRES COMPLÈTES
DE 
ALFRED DE MUSSET 
ÉDITION ORNÉE DE 28 GRAVURES D'APRÈS LES DESSINS DE 
BIDA D'UN PORTRAIT GRAVÉ PAR FLAMENG; D'APRÈS 
L'ORIGINAL DE LANDELLE ET ACCOMPAGNÉE D'UNE 
NOTICE SUR ALFRED DE MUSSET PAR SON FRÈRE 
TOME QUATRIÈME 
COMÉDIES II 
PARIS EDITION CHARPENTIER L. HÉBERT, LIBRAIRE 7, RUE 
PERRONET, 7 
1888 
* * * * * 
LORENZACCIO 
DRAME EN CINQ ACTES 
1834 
PERSONNAGES. 
ALEXANDRE DE MÉDICIS, duc de Florence. 
LORENZO DE MÉDICIS (LORENZACCIO), COME DE MÉDICIS, 
ses cousins 
LE CARDINAL CIBO. 
LE MARQUIS DE CIBO, son frère. 
SIRE MAURICE, chancelier des Huit.
LE CARDINAL BACCIO VALORI, commissaire apostolique. 
JULIEN SALVIATI. 
PHILIPPE STROZZI. PIERRE STROZZI, THOMAS STROZZI, 
LÉON STROZZI, prieur de Capoue, ses fils. 
ROBERTO CORSINI, provéditeur de la forteresse. 
PALLA RUCCELLAI, ALAMANNO SALVIATI, FRANÇOIS 
PAZZI, seigneurs républicains. 
BINDO ALTOVITI, oncle de Lorenzo. 
VENTURI, bourgeois. 
TEBALDEO, peintre. 
SCORONCONCOLO, spadassin. 
LES HUIT. 
GIOMO LE HONGROIS, écuyer du duc. 
MAFFIO, bourgeois. 
MARIE SODERINI, mère de Lorenzo. 
CATHERINE GINORI, sa tante. 
LA MARQUISE DE CIBO. 
LOUISE STROZZI. 
DEUX DAMES DE LA COUR ET UN OFFICIER ALLEMAND. 
UN ORFÈVRE, UN MARCHAND, DEUX PRÉCEPTEURS ET 
DEUX ENFANTS, PAGES, SOLDATS, MOINES, COURTISANS, 
BANNIS, ÉCOLIERS, DOMESTIQUES, BOURGEOIS, ETC., ETC.
La scène est à Florence. 
[Illustration: Dessin de Bida. Gravé par Levasseur 
LORENZACCIO. 
LE DUC. 
C'est toi, Renzo? 
LORENZO. 
Seigneur, n'en doutez pas. 
Acte IV, Scène XI] 
 
ACTE PREMIER 
SCÈNE PREMIÈRE 
Un jardin.--Clair de lune.--Un pavillon dans le fond, un autre sur le 
devant. 
Entrent LE DUC ET LORENZO, couverts de leurs manteaux; GIOMO, 
une lanterne à la main. 
LE DUC. 
Qu'elle se fasse attendre encore un quart d'heure, et je m'en vais. Il fait 
un froid de tous les diables. 
LORENZO. 
Patience, Altesse, patience. 
LE DUC. 
Elle devait sortir de chez sa mère à minuit; il est minuit, et elle ne vient
pourtant pas. 
LORENZO. 
Si elle ne vient pas, dites que je suis un sot, et que la vieille mère est 
une honnête femme. 
LE DUC. 
Entrailles du pape! avec tout cela je suis volé d'un millier de ducats. 
LORENZO. 
Nous n'avons avancé que moitié. Je réponds de la petite. Deux grands 
yeux languissants, cela ne trompe pas. Quoi de plus curieux pour le 
connaisseur que la débauche à la mamelle? Voir dans un enfant de 
quinze ans la rouée à venir; étudier, ensemencer, infiltrer 
paternellement le filon mystérieux du vice dans un conseil d'ami, dans 
une caresse au menton;--tout dire et ne rien dire, selon le caractère des 
parents;--habituer doucement l'imagination qui se développe à donner 
des corps à ses fantômes, à toucher ce qui l'effraye, à mépriser ce qui la 
protège! Cela va plus vite qu'on ne pense; le vrai mérite est de frapper 
juste. Et quel trésor que celle-ci! tout ce qui peut faire passer une nuit 
délicieuse à Votre Altesse! Tant de pudeur! Une jeune chatte qui veut 
bien des confitures, mais qui ne veut pas se salir la patte. Proprette 
comme une Flamande! La médiocrité bourgeoise en personne. 
D'ailleurs, fille de bonnes gens, à qui leur peu de fortune n'a pas permis 
une éducation solide; point de fond dans les principes, rien qu'un léger 
vernis; mais quel flot violent d'un fleuve magnifique sous cette couche 
de glace fragile qui craque à chaque pas! Jamais arbuste en fleur n'a 
promis de fruits plus rares, jamais je n'ai humé dans une atmosphère 
enfantine plus exquise odeur de courtisanerie. 
LE DUC. 
Sacrebleu! je ne vois pas le signal. Il faut pourtant que j'aille au bal 
chez Nasi: c'est aujourd'hui qu'il marie sa fille.
GIOMO. 
Allons au pavillon, monseigneur; puisqu'il ne s'agit que d'emporter une 
fille qui est à moitié payée, nous pouvons bien taper aux carreaux. 
LE DUC. 
Viens par ici; le Hongrois a raison. 
Ils s'éloignent.--Entre Maffio. 
MAFFIO. 
Il me semblait dans mon rêve voir ma soeur traverser notre jardin, 
tenant une lanterne sourde, et couverte de pierreries. Je me suis éveillé 
en sursaut. Dieu sait que ce n'est qu'une illusion, mais une illusion trop 
forte pour que le sommeil ne s'enfuie pas devant elle. Grâce au ciel, les 
fenêtres du pavillon où couche    
    
		
	
	
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