Montaigne et Francois Bacon

Pierre Villey
Montaigne et Francois Bacon, by
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Title: Montaigne et Francois Bacon
Author: Pierre Villey
Release Date: August 24, 2007 [EBook #22383]
Language: French
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MONTAIGNE ET FRANCOIS BACON ***

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PIERRE VILLEY

Professeur Adjoint à l'Université de Caen
Montaigne
et
François Bacon
PARIS
REVUE DE LA RENAISSANCE
14, Rue du Cardinal-Lemoine, 14
1913
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 5
CHAPITRE I.--Les données objectives du problème 7
CHAPITRE II.--Influence de Montaigne sur les Essais de Bacon 18
1.--Edition de 1597 20 2.--Edition de 1612 30 3·--Edition de 1625 37
4·--Conclusion 50
CHAPITRE III.--Influence de Montaigne sur le De dignitate et
augmentis scientiarum 53
1.--L'Apologie de la Science et le De dignitate scientiarum 54
2.--L'Objet de la Science et le De augmentis scientiarum 62
CHAPITRE IV.--La Méthode de la Science.--Montaigne et le Novum
Organum 77
Montaigne a-t-il eu quelque influence sur François Bacon?

INTRODUCTION
Les deux grands noms qui figurent au titre de cette étude serviront
d'excuse à son extrême minutie. On ne saurait être trop précis lorsqu'il
s'agit de penseurs qui ont joué un rôle si considérable.
Depuis quelques années, il est fort à la mode en Angleterre et en
Allemagne de rechercher chez Montaigne l'origine de nombre d'idées
exprimées par Shakespeare et par Bacon. Un sport d'un genre nouveau,
plus germanique, semble-t-il, qu'anglo-saxon, est de faire la chasse aux
passages de ces trois auteurs qui, placés en parallèle, prouveront
l'influence du moraliste français sur les deux grands génies de
l'Angleterre qui lui sont presque contemporains. On est allé dans cette
voie jusqu'aux plus puérils rapprochements, et l'on a montré quelles
ridicules fantaisies une méthode excellente, quand elle est mal
appliquée, peut sembler autoriser. Quelque flatteuse que puisse être
pour notre orgueil national cette manie d'érudits, force nous est de nous
montrer un peu circonspects. Shakespeare a lu les Essais;
incontestablement même il leur a fait deux ou trois emprunts; ce sont là
néanmoins des raisons insuffisantes pour que nous donnions crédit à
cent autres emprunts que lui attribue l'imagination de critiques en quête
d'inédit, et pour que nous prenions en considération les théories
ambitieuses qu'on bâtit sur d'aussi fragiles fondements. Pour
Shakespeare, je ne saurais discuter les hypothèses trop insaisissables
des Stedefeld, des Jacob Feis et des Robertson. Pour Bacon aussi, la
fantaisie s'est donné libre carrière. Il m'a paru cependant qu'en ce qui le
concerne, les données du problème étaient moins fuyantes, et qu'il y
avait lieu de se demander si l'on pouvait dégager de ce courant
d'opinion quelque enseignement précis.
Les résultats essentiels de cette enquête peuvent se résumer en deux
mots.
Bacon a certainement connu et apprécié l'oeuvre de Montaigne. De cela
les preuves abondent.
Pourtant les Essais de Bacon ne sont pas, comme on le supposait, dans
leur forme originelle, imités des Essais de Montaigne: l'examen des

éditions successives dans lesquelles ils ont paru et des rapprochements
qu'on a signalés entre les deux oeuvres ne laisse guère de doute à ce
sujet. Ils ont peut-être subi l'influence lointaine des Essais de
Montaigne, ils n'en sont pas sortis.
D'autre part, il est probable que Bacon a préparé par son commerce
avec eux cette critique de la raison humaine qui est la base de sa
méthode nouvelle. Sur ce dernier point toutefois, nous ne pouvons
formuler qu'une hypothèse vraisemblable, et il est peu croyable qu'on
parvienne jamais à une certitude.
Tout cela revient à dire que, dans les pages de Bacon où l'on a relevé le
plus de rapprochements avec Montaigne, l'influence de Montaigne
semble être peu importante, tandis qu'elle est peut-être très considérable
dans des pages où l'on n'en relevait point. Concluons une fois de plus
que la méthode qui consiste à juger l'influence d'une oeuvre sur une
autre au moyen de similitudes verbales que l'on remarque entre elles est
une méthode dont il convient d'user avec une extrême prudence.

CHAPITRE PREMIER
LES DONNÉES OBJECTIVES DU PROBLÈME.
Il y a près de cinquante ans que, pour la première fois je crois, on s'est
avisé de se demander si Bacon n'avait pas contracté une dette envers
Montaigne. En 1862 parut en allemand, dans l'Archiv de Herrig, un
article intitulé: Montaigne et Bacon. L'auteur avait été frappé de
constater que tous les deux Montaigne et Bacon avaient, presque en
même temps, fait usage du titre
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