par un gouvernement sage, équitable et vigoureux. On 
rapporte plusieurs de ses lois, dont voici quelques-unes: 
«Celui qui en accompagnera un autre pour lui faire cortège, soit à 
l'église, au marché, ou à quelque autre lieu d'assemblée publique, sera 
mis à mort, à moins qu'il ne reçoive sa subsistance de celui qu'il 
accompagne.» La peine de mort était également portée contre celui qui 
prêtait serment à tout autre qu'au roi. 
«Aucune sorte de seigneurs et de grands barons ne pourront, sous peine 
de mort, contracter mariage les uns avec les autres, surtout si leurs 
terres sont voisines.» 
«Toute arme (_armour_) et toute épée portée pour un autre effet que la 
défense du roi et du royaume en temps de guerre sera confisquée à 
l'usage du roi, avec tous les autres biens meubles (_moveable goods_)
de la personne délinquante.» Il est également défendu à tout homme du 
peuple d'entretenir un cheval pour aucun autre usage que l'agriculture, 
mais cela seulement sous peine de confiscation du cheval. 
«Tous ceux qui, nommés gouverneurs ou (comme je puis les appeler) 
capitaines, achèteront quelques terres ou possessions dans les limites de 
leur commandement, perdront ces terres ou possessions, et l'argent qui 
aura servi à les payer.» Il leur est également défendu, sous peine de 
perdre leurs charges, sans pouvoir être remplacés par personne de leur 
famille, de marier leurs fils ou filles dans leur gouvernement. 
«Personne ne pourra siéger dans une cour temporelle, sans y être 
autorisé par une convention du roi.» Tous les actes doivent être 
également passés au nom du roi. 
Quelques autres lois ont pour objet d'assurer les immunités du clergé et 
l'autorité des censures de l'Église, de régler les devoirs de la chevalerie, 
les successions, etc. Plusieurs de ces lois, dont quelques-unes assez 
singulières pour le temps, sont faites par des motifs d'ordre et de règle; 
d'autres sont destinées à maintenir l'indépendance civile contre le 
pouvoir des officiers de la couronne; mais la plupart ont évidemment 
pour objet de diminuer la puissance des nobles et de concentrer toute 
l'autorité dans les mains du roi. Toutes sont rapportées par les historiens 
du temps comme des lois sages et bienfaisantes; et si Macbeth fût 
arrivé au trône par des moyens légitimes, s'il eût continué dans les 
voies de la justice comme il avait commencé, il aurait pu, dit la 
chronique de Hollinshed, «être compté au nombre des plus grands 
princes qui eussent jamais régné.» 
Mais ce n'était, continue notre chronique, qu'un zèle d'équité contrefait 
et contraire à son inclination naturelle. Macbeth se montra enfin tel 
qu'il était; et le même sentiment de sa situation qui l'avait porté à 
rechercher la faveur publique par la justice changea la justice en 
cruauté; «car les remords de sa conscience le tenaient dans une crainte 
continuelle qu'on ne le servît de la même coupe qu'il avait administrée à 
son prédécesseur.» Dès lors commence le Macbeth de la tragédie. Le 
meurtre de Banquo, exécuté de la même manière et pour les mêmes 
motifs que ceux que lui attribue Shakspeare, est suivi d'un grand 
nombre d'autres crimes qui lui font «trouver une telle douceur à mettre 
ses nobles à mort que sa soif pour le sang ne peut plus être satisfaite, et 
le peuple n'est, pas plus que la noblesse, à l'abri de ses barbaries et de
ses rapines.» Des magiciens l'avaient averti de se garder de Macduff, 
dont la puissance d'ailleurs lui faisait ombrage, et sa haine contre lui ne 
cherchait qu'un prétexte. Macduff, prévenu du danger, forma le projet 
de passer en Angleterre pour engager Malcolm, qui s'y était réfugié, à 
venir réclamer ses droits. Macbeth en fut informé, «car les rois, dit la 
chronique, ont des yeux aussi perçants que le lynx et des oreilles aussi 
longues que Midas,» et Macbeth tenait chez tous les nobles de son 
royaume des espions à ses gages. La fuite de Macduff, le massacre de 
tout ce qui lui appartenait, sa conversation avec Malcolm, sont des faits 
tirés de la chronique. Malcolm opposa d'abord aux empressements de 
Macduff des raisons tirées de sa propre incontinence, et Macduff lui 
répondit comme dans Shakspeare, en ajoutant seulement: «Fais-toi 
toujours roi, et j'arrangerai les choses avec tant de prudence que tu 
pourras te satisfaire à ton plaisir, si secrètement que personne ne s'en 
apercevra.» Le reste de la scène est fidèlement imité par le poëte; et 
tout ce qui concerne la mort de Macbeth, les prédictions qui lui avaient 
été faites et la manière dont elles furent à la fois éludées et accomplies, 
est tiré presque mot pour mot de la chronique où nous voyons enfin 
comment «par l'illusion du diable il déshonora, par la plus terrible 
cruauté, un règne dont les commencements avaient été utiles à son 
peuple[2].» Macbeth avait assassiné Duncan en 1040; il fut tué 
lui-même en 1057, après dix sept ans    
    
		
	
	
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