à Posen 
avec celui de Varsovie. Ainsi donc vous recevrez cette lettre le 24; vous 
expédierez de suite les ordres ci-joints aux maréchaux Lannes et 
Augereau, et vous vous porterez de votre personne à Sampolno, de 
manière à pouvoir arriver à Varsovie, avant le 30 du mois, avec votre 
réserve de cavalerie et avec les corps des maréchaux Davout et Lannes, 
si la suspension d'armes est ratifiée, et vous laisserez le corps du 
maréchal Augereau à Thorn pour occuper Grandentz et Dantzick; et si 
la suspension d'armes n'est pas ratifiée, vous arriverez à Varsovie avec 
votre réserve de cavalerie, les corps des maréchaux Davout, Lannes et 
Augereau, et vous aurez sur le champ de bataille quatre-vingt mille 
hommes. 
«Le 24 de ce mois, la tête du corps du maréchal Ney arrivera à Posen, 
où son corps d'armée sera réuni le 26, fort d'environ douze mille 
hommes, par les corps qu'il a été obligé de laisser, tant pour la garnison 
de Magdebourg que pour l'escorte de prisonniers. 
«Le 25, le corps entier du maréchal Soult sera réuni à 
Francfort-sur-l'Oder. Enfin le prince Jérôme reçoit l'ordre de partir le 
24 du blocus de Glogau, avec le corps bavarois, fort d'environ quatorze 
à quinze mille hommes, et sera rendu le 28 de ce mois à Kalitsch.
«Je viens d'ordonner à la division de dragons du général Becker, qui est 
avec le maréchal Lannes, de vous joindre à Sampolno; le 25e de 
dragons, qui est parti aujourd'hui de Berlin, a reçu l'ordre de rejoindre 
la division Becker.» 
L'empereur, comme on vient de le voir, avait échelonné les troupes 
avec une admirable prévoyance. Il était prêt; que la guerre fût 
suspendue ou se continuât, il était également en mesure. Mais ces 
dispositions n'atteignaient l'Angleterre que par ricochet: c'était cette 
puissance qu'il s'agissait de toucher au vif. La victoire avait agrandi 
notre influence; nous disposions d'une étendue de côtes immense; nous 
étions maîtres de l'embouchure de la plupart des grands fleuves. 
L'empereur résolut de la frapper avec les armes dont elle faisait usage. 
Elle avait mis notre littoral en interdit; elle avait proclamé un blocus 
que ses flottes étaient hors d'état de réaliser: il s'empara de cette 
conception vigoureuse, et résolut de lui fermer le continent. La mesure 
était sévère; mais l'Angleterre méconnaissait tous les droits: il fallait 
mettre un terme à ses violences, la contraindre d'abjurer ses injustes 
prétentions. La marche de la civilisation a depuis long-temps assigné 
des bornes à la guerre: restreinte aux gouvernemens, l'action de ce fléau 
ne s'étend plus aux individus; les propriétés ne changent plus de mains, 
les magasins sont respectés, les personnes restent libres; les combattans, 
ceux qui portent les armes, sont, de toute la population vaincue, les 
seuls individus exposés à perdre leur liberté. Ces principes sont 
consacrés par une foule de traités reconnus par tous les peuples. 
Cependant les Anglais affichèrent tout à coup des prétentions qu'ils 
n'avaient jamais élevées avant que la prise de Toulon et la guerre de 
l'Ouest n'eussent anéanti notre marine. Ériger en maximes que les 
propriétés particulières qui se trouvaient à bord des bâtimens de 
commerce sous pavillon ennemi devaient être saisies et les passagers 
faits prisonniers, c'était nous ramener aux siècles de barbarie où 
paysans et soldats étaient réduits en esclavage, où personne n'échappait 
au vainqueur qu'en lui payant rançon. Le ministre des relations 
extérieures, chargé de développer la matière, flétrit justement les 
odieuses prétentions de l'Angleterre et les considérations dont elle les 
appuyait. Ses rapports firent sur nous une impression dont je conserve 
encore le souvenir, le dernier surtout; il est ainsi conçu:
«Trois siècles de civilisation ont donné à l'Europe un droit des gens que, 
selon l'expression d'un écrivain illustre, la nature humaine ne saurait 
assez reconnaître. 
«Ce droit est fondé sur le principe que les nations doivent se faire dans 
la paix le plus de bien, et dans la guerre le moins de mal qu'il est 
possible. 
«D'après la maxime que la guerre n'est point une relation d'homme à 
homme, mais d'État à État, dans laquelle les particuliers ne sont 
ennemis qu'accidentellement, non point comme hommes, non pas 
même comme membres ou sujets de l'État, mais uniquement comme 
ses défenseurs, le droit des gens ne permet pas que le droit de la guerre, 
et le droit de conquête qui en dérive, s'étendent aux citoyens paisibles 
sans armes, aux habitations et aux propriétés privées, aux marchandises 
du commerce, aux magasins qui les renferment, aux chariots qui les 
transportent, aux bâtimens non armés qui les voiturent sur les rivières 
ou sur les mers; en un mot, à la puissance et aux biens des particuliers. 
«Ce droit, né de la civilisation, en a favorisé les progrès. C'est à lui que 
l'Europe est redevable du maintien et de l'accroissement de ses 
prospérités, au milieu des guerres fréquentes qui l'ont divisée. 
«L'Angleterre seule a repris    
    
		
	
	
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