Mémoires du duc de Rovigo, 
pour servir à
by Duc de Rovigo 
 
The Project Gutenberg EBook of Mémoires du duc de Rovigo, pour 
servir à 
l'histoire de l'empereur Napoléon, Tome 3, by Duc de Rovigo This 
eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no 
restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it 
under the terms of the Project Gutenberg License included with this 
eBook or online at www.gutenberg.org 
Title: Mémoires du duc de Rovigo, pour servir à l'histoire de l'empereur 
Napoléon, Tome 3 
Author: Duc de Rovigo 
Release Date: April 10, 2007 [EBook #21023] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK 
MÉMOIRES DU DUC DE ROVIGO *** 
 
Produced by Mireille Harmelin, Eric Vautier and the Online 
Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net. This file was 
produced from images generously made available by the Bibliothèque 
nationale de France (BnF/Gallica)
MÉMOIRES DU DUC DE ROVIGO, POUR SERVIR À L'HISTOIRE 
DE L'EMPEREUR NAPOLÉON. 
* * * * * 
TOME TROISIÈME. 
* * * * * 
PARIS, 
A. BOSSANGE, RUE CASSETTE, N° 22. 
MAME ET DELAUNAY-VALLÉE, RUE GUÉNÉGAUD, N° 25. 
1828. 
* * * * * 
 
CHAPITRE PREMIER. 
L'Autriche menace de reprendre les armes.--Dispositions pour la 
contenir.--Mesures administratives.--Organisation de la 
Prusse.--L'empereur échelonne ses troupes sur la Vistule.--Prétentions 
de l'Angleterre.--Blocus continental. 
Pendant que nous achevions de disperser les forces qui nous étaient 
opposées, l'empereur s'occupait d'asseoir sa position. Nous longions la 
Bohême pour courir aux Russes; l'Autriche en prit occasion d'affecter 
des craintes pour sa neutralité; et, comme si nous n'eussions pas eu 
assez de l'hiver et des Moscovites, elle feignit de redouter que nous ne 
franchissions les gorges de ses montagnes que pour la chercher. 
L'empereur ne pouvait se méprendre au prétexte: l'irruption de la 
Bavière lui avait appris le cas qu'il devait faire de la foi des cabinets. Il 
appela une nouvelle conscription, la fit rapidement arriver sur le Rhin, 
admit sous ses drapeaux les troupes de l'électeur de Hesse, qui venaient
d'être licenciées. Il les envoya, partie en France, partie en Hollande et à 
Naples; il les éloigna, en un mot, des lieux où on eût pu les ameuter 
contre nous. Il ne se borna pas à ces mesures; il fit armer les places, 
occuper les débouchés qui couvrent l'Italie; il réunit des troupes 
considérables à Vérone, à Brescia, sur l'Izonso; le roi de Bavière en 
assembla sur l'Inn. Nous fûmes bientôt en mesure sur tous les points. 
Un autre objet non moins important était de régulariser l'action de la 
conquête. L'empereur y pourvut avec la supériorité de vues qui lui était 
propre; il donna une nouvelle organisation aux vastes possessions que 
le sort des armes lui avait livrées; il divisa la Prusse en quatre 
départemens, auxquels il assigna pour chefs-lieux, Berlin, Custrin, 
Stettin et Magdebourg. Il fixa les limites de chacun, conserva les 
subdivisions, les institutions qui pouvaient faciliter la marche des 
affaires; il ne déplaça aucun fonctionnaire, laissa chacun gérer son 
emploi, juger, administrer, et se borna à exiger qu'ils ne tournassent pas 
contre lui la portion d'autorité dont il leur continuait l'exercice[1]. Un 
administrateur général des finances et des domaines, un receveur 
général des contributions, furent chargés de surveiller, de diriger 
l'action de cette vaste machine, et de prendre les mesures que les 
circonstances exigeraient. Chaque département reçut aussi un 
commissaire impérial, qui assistait aux délibérations des chambres de 
guerre et des domaines, et chaque province un intendant, qui 
remplissait les fonctions de préfet. Des receveurs particuliers furent 
institués pour veiller aux recettes, constater les versemens. 
Les mouvemens, les passions qui agitaient la Prusse, exigeaient des 
moyens de répression capables de réprimer le pillage et la malveillance. 
Des brigades de gendarmerie furent détachées; le gouverneur général 
devait en déterminer l'emplacement et la force, mais elles ne pouvaient 
se recruter que parmi les propriétaires du pays. Les commandans 
particuliers conservèrent, en outre, auprès d'eux, des piquets de troupes 
françaises. 
Berlin, comme centre du mouvement, méritait une attention particulière. 
L'empereur unit sa magistrature aux élections: deux mille bourgeois se 
réunirent, et choisirent soixante magistrats, pour les gouverner. Ils
formèrent également une garde nationale de seize cents hommes pour 
faire la police de leur ville. 
Les revenus, qui s'étendirent bientôt à la Hesse, au Hanovre, au duché 
de Brunswick, au Mecklembourg et aux villes anséatiques, prévinrent 
le gaspillage, assurèrent des rentrées abondantes, et pourvurent aux 
besoins de l'armée, sans fouler le peuple. 
L'empereur était encore occupé à organiser la Prusse, lorsque les 
députés du palatinat de Posen vinrent lui présenter les voeux de leurs 
concitoyens, et le solliciter de proclamer l'indépendance de leur patrie. 
Il les accueillit avec une bienveillance particulière, mais refusa de faire 
la reconnaissance qu'ils demandaient. «La France, leur dit-il, n'a jamais 
reconnu les différens partages de la Pologne; je ne puis néanmoins 
proclamer    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
