régime, dont la division, 
si on y pensoit, feroit bientôt reconnoître les grands inconvéniens qui 
en résulteroient contre le Commerce & le Public. 
[En marge: Certitude des départs & arrivées à jours fixes.] 
En effet, le Commerce & le Public sont assurés de leurs départs aux 
jours indiqués; ils le sont également de leurs retours: aucun événement 
ne peut en interrompre l'exactitude & la marche: que les voitures soient 
vuides de monde, & d'effets, il ne faut pas moins qu'elles partent. 
[En marge: Responsabilité.] 
La sûreté des objets confiés aux Messageries est un avantage précieux 
& tranquillisant pour le Public; la responsabilité des fermiers, tant de 
leur fait que de celui de leurs Commis & de leurs Sous-fermiers, a 
souvent coûté cher à la Ferme générale: pertes, avaries, incendies, vols, 
infidélités des sous-ordres, erreurs, tout tombe à leur charge; il est tels 
événemens qui peuvent ruiner une Compagnie. Cette responsabilité est 
appuyée sur un fonds d'avance de 1,100,000 livres, versé au Trésor 
Royal; les effets de l'exploitation qui représentent une valeur de 14 à 
1,500,000 livres, & la solidarité de la fortune de six personnes qui 
composent la Compagnie. 
On peut ajouter à tous ces risques, les contrariétés des saisons, 
l'abondance des neiges, les glaces, les inondations, les chemins rompus 
par une suite de ces fléaux, les obstacles à vaincre & qui occasionnent 
des frais extraordinaires & considérables: les disettes des récoltes, la 
cherté qui s'en suit, & d'autant plus aggravante, que ce service exige 
une grande quantité de chevaux, & qu'il faut encore en augmenter le 
nombre dans ces tems malheureux, parce qu'aucun obstacle ne doit 
ralentir leur service: les Rouliers & ceux qui n'ont aucun engagement 
forcé à remplir, qui ne rendent rien à l'État, ne courent aucun de ces 
dangers; ils sont les Maîtres des prix de leurs voitures; ils sont libres de 
diminuer ou même de démonter leurs équipages; rien ne les lie ni 
vis-à-vis du Gouvernement, ni vis-à-vis du Public; ils cessent lorsqu'ils 
ne trouvent pas de profit à les servir. Les Messageries ont des prix
réglés par la loi; ils ne peuvent pas les augmenter: on sait même qu'ils 
accordent des modérations, & ils n'ont aucun prétexte pour cesser ni 
interrompre leur service. 
Ce sont toutes ces obligations qui ont fait sentir l'indispensable 
nécessité de donner des priviléges à l'exploitation des Messageries. 
[En marge: Nécessité des Privilèges.] 
Après avoir fait connoître les obligations des Fermiers, les dangers 
auxquels leur fortune est journellement exposée, les engagemens qu'ils 
ont à remplir vis-à-vis du Gouvernement, l'utilité & les avantages de 
leur service, sa régularité, la responsabilité vis-à-vis du Public & du 
Commerce, on ne peut s'empêcher de convenir que, sans un privilége, 
les Messageries ne pourroient pas soutenir la concurrence des Rouliers 
ou autres qui auroient la faculté de tout transporter sans aucune 
obligation quelconque. 
Cette liberté indéfinie, si on l'accordoit, seroit d'ailleurs 
très-préjudiciable au Commerce, incommode au Public voyageur, 
très-dangereuse pour la sûreté des effets précieux dont on chargeroit les 
Rouliers, très-abusive pour les exportations d'espèces, d'aucune 
ressource dans nombre de circonstances, embarrassante & incertaine 
pour les communications dans tous les sens du royaume, nulle suite, 
nulle utilité pour la correspondance relative aux intérêts du Commerce, 
aucune autorité pour maintenir l'ordre & la sûreté, point de 
responsabilité, défaut de moyens pour y satisfaire, plus de réunion, plus 
d'uniformité, plus d'ensemble, point de règle ni de principes dans 
l'exploitation, le Public ne sachant à qui s'adresser peut se faire rendre 
justice, pour avoir seulement des renseignemens sur des objets égarés 
ou retardés en route; tous ces avantages qu'on ne peut trouver que dans 
une administration bien-montée, bien établie, subordonnée à des loix, 
sous la main de l'autorité, ne peuvent être détruits, sans que le 
Commerce & le Public n'en ressentent bientôt le danger & n'en 
réclament le rétablissement. 
Cependant on voudroit persuader que les priviléges des Messageries 
gênent le Public & nuisent au Commerce; on présente un fantôme pour
le combattre. 
[En marge: Détail de ces privilèges.] 
Voyons donc en quoi consistent ces priviléges des Messageries, & s'ils 
sont nuisibles & même gênans. Il faut les analyser. 
Ils consistent, 1°. à conduire les voyageurs. 
2°. A faire les transports des espèces & des matières d'or & d'argent. 
3°. A transporter les prisonniers & les papiers de procédures & 
exécutoires. 
4°. A transporter les petits paquets de cinquante livres & au-dessous. 
5°. A avoir des relais pour la conduite des voitures. 
[En marge: Droit de permis.] 
Le transport seul des voyageurs oblige à un droit de permis que les 
loueurs doivent payer à la Ferme, & ce droit est le tiers du prix que l'on 
payeroit dans les Messageries. 
[En marge: Observations.] 
Des différentes parties qui constituent le privilége des Messageries, le 
droit de permis est celui qui a été le plus vivement attaqué, & peut-être 
même le seul qui    
    
		
	
	
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