Nos coeurs caressent l'espérance
Qu'un jour vous reviendrez dans la 
Nouvelle-France
Partager nos travaux et leurs fruits glorieux! 
AH! LES ENFANTS! 
Bébé fait le malin depuis une heure entière,
Et la faible maman ne 
peut le maîtriser.
Soudain le père arrive et se met en colère,
Mais
bébé l'adoucit avec un seul baiser... 
LES PARVENUS 
Il est des parvenus qui croient, dans leur folie,
Que la toilette et l'or 
éclipsent le génie,
Et que tous leurs désirs doivent être exaucés.
Erreur! car ici-bas le génie est le maître,
Et quand ces pauvres sots 
s'efforcent de paraître,
Ils sont pris en pitié par les hommes sensés! 
TEL PÈRE, TEL FILS 
Autrefois, j'ai connu, tout près de cette ville,
Un gamin de neuf ans 
qui blasphémait déjà.
«Enfant, lui dis-je un jour, cette habitude est 
vile.
«Monsieur, répondit-il, je fais comme papa!» 
LE MOT PATRIE 
Le mot patrie est doux à l'oreille de l'homme;
L'enfant, sans le 
comprendre, avec amour le nomme;
L'adulte en l'entendant sent 
palpiter son coeur.
A ce mot nous volons sur le champ de bataille,
Et pour lui nous bravons le fer de la mitraille;
Ce mot veut dire enfin: 
pays, famille, honneur! 
22 octobre 1887. 
LA SAINT-JEAN-BAPTISTE 
A M. AMÉDÉE ROBITAILLE
Président général de la société 
St-Jean-Baptiste. 
Quand brille à l'horizon le jour de la patrie,
Les Canadiens-Français, 
l'âme toute attendrie,
Célèbrent des aïeux les vertus, les exploits;
Et, 
léguant à l'oubli tout ce qui les divise,
Ils suivent l'étendard qui porte 
leur devise:
«Nos institutions, notre langue et nos lois!» 
Ils marchent, le front haut, sur ce sol où leurs pères
Ont posé les
jalons de ces villes prospères
Que le touriste admire aux bords du 
Saint-Laurent.
Ils s'arrêtent parfois dans leur pèlerinage
Pour saluer 
le nom d'un noble personnage
Buriné sur l'airain d'un humble 
monument. 
Ils vont se recueillir un instant dans le temple
Sous le tendre regard 
de Dieu qui les contemple
Et les fait triompher d'ennemis dangereux;
Ils retrempent leur foi--la foi des leurs ancêtres--
Que savent leur 
transmettre une foule de prêtres
Aussi braves et saints que Brébeuf et 
Buteux. 
Et lorsqu'ils ont offert au ciel un pur hommage,
Ils retournent chacun 
festoyer sous l'ombrage
Des érables plantés en l'honneur de saint Jean.
O les joyeux refrains que chantent les poitrines
Que de mots 
répétés par des voix argentines
Et qui mettent la joie au coeur de 
l'indigent... 
Puis, le soir, ils s'en vont sur la place publique
Où d'éloquents tribuns, 
à la voix sympathique,
Redisent la valeur de ceux qui ne sont plus;
Il sont heureux d'entendre exalter la mémoire
De ces fameux héros 
dont nous parle l'histoire,
Et jurent d'imiter leurs brillantes vertus! 
O Canadiens-Français d'une même croyance,
Vous dont le fier esprit 
égale la vaillance, 
Fêtez avec éclat ce jour!
Portant de Carillon l'immortelle bannière
Allez au champ d'honneur vénérer la poussière 
Des guerriers morts pour votre amour! 
Juin 1889 
IL SERA PRÊTRE! 
A MADAME L. G. V...
Le prêtre est un pont jeté 
entre le ciel et 
                           la terre. Le jour où il n'y 
aurait plus 
                           de  prêtres,  le  monde 
s'abîmerait dans une 
                           immense  ruine. 
C'était un beau matin. Les cloches de l'église
Mêlaient joyeusement 
aux accords de la brise 
Leurs sons harmonieux;
Le peuple agenouillé dans notre basilique,
Adressait en son coeur une douce supplique 
Au Monarque des cieux. 
A l'autel se tenaient douze jeunes lévites
Venus pour dire au monde, 
aux plaisirs illicites 
Un éternel adieu;
Leurs lèvres murmuraient d'ineffables prières
Et 
des larmes d'amour nageaient sous leurs paupières 
Quand ils firent le voeu. 
Que c'est donc merveilleux cette cérémonie!
Quel cachet de grandeur, 
de sainte poésie 
Ne contient-elle pas?
Et ces fils d'Adam, nés comme nous dans les 
larmes,
Livreront à satan et ses compagnons d'armes 
Des valeureux combats! 
Quelle langue pourrait, ô noble et digne femme!
Exprimer le bonheur 
dont fut pleine votre âme 
Au «voeu» de votre enfant?
Ah! vous étiez heureuses au delà de tout 
rêve,
Car l'évêque sacrait, ô pauvre fille d'Ève, 
Le sang de votre sang!
Oui, vous étiez heureuse, ô bonne et tendre mère,
Plus que si des 
honneurs la couronne éphémère 
Eût ceint ce front aimé;
Heureuse jusqu'au point de croire que Dieu 
même
N'avait jamais offert de plus beau diadème 
En son ciel embaumé. 
Réjouissez-vous bien, naïve et sainte femme!
Exaltez cet enfant que 
l'Église proclame 
Un dévoué pasteur;
Contemplez son regard où la pureté brille,
Son 
front calme et serein où la grâce scintille, 
Ses traits pleins de douceur! 
Vous l'aimiez!... Cependant lorsqu'il vous fit connaître
Que le ciel 
l'appelait à devenir un prêtre, 
L'ami des malheureux,
Alors vous avez dit, avec le saint prophète;
«Que votre volonté, verbe divin soit faite 
Ici-bas comme aux cieux!» 
Il sera prêtre! Ainsi, joyeux, il abandonne
Les    
    
		
	
	
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