la souplesse des jambes. Les agrès
constituent la gymnastique acrobatique; on s'exerce à sauter sur le
chevalet; on suspend le corps sur les bras aux barres parallèles, dont
l'usage est à recommander, parce qu'elles permettent des mouvements
assez nombreux qui exigent autant d'habileté que de force; on fait des
tractions ainsi que des rétablissements à la barre fixe et au trapèze; la
voltige au trapèze, apprend à bien sauter et demande du sang-froid, de
l'agilité; les cordes, échelles et mâts développent les muscles des bras;
la pratique des anneaux assouplit les reins; enfin on s'accoutume à
surmonter le vertige en marchant sur le portique. Les agrès permettent
une multitude de tours de force, dont plusieurs sont dangereux et qu'il
ne faut exécuter, que quand on est bien entraîné et sous la surveillance
d'un moniteur.
Mais la gymnastique offre encore d'autres ressources à ses fidèles: la
lutte à la corde, que deux camps tirent chacun de leur côté, constitue à
elle toute seule un petit sport; les haltères, qu'il vaut mieux choisir
assez légers au début, mais qui peuvent peser jusqu'à 15 kilos; les
massues ou mils dont le poids varie de 1 kilo pour les enfants à 9 kilos
pour les hommes vigoureux, et que l'on apprend à manier dans tous les
sens, au-dessus de la tête, devant ou derrière. La barre de fer que l'on
enlève, et avec laquelle on exécute les mouvements des bras avec ou
sans flexion. Enfin le jet du disque, qui exige une grande souplesse;
c'est un exercice renouvelé des anciens et qui a reparu aux modernes
jeux olympiques d'Athènes; rond, en bois dur cerclé de fer, il mesure 22
centimètres de diamètre, 4 centimètres d'épaisseur au centre et pèse
1923 grammes; dans les concours, l'athlète se place dans un carré de 2
m. 50 de coté, dont il ne peut franchir les limites, en lançant le disque,
sous peine de voir son essai annulé; chaque concurrent a le droit de le
lancer trois fois; on cite parmi les champions Marius Eynard, qui le jeta
à 43 m. 11. On pratique un exercice identique avec le boulet, qui pèse 7
k. 250. Notons que les gymnastes très exercés se livrent encore aux
jeux icariens, d'origine vénitienne: voltige, pyramide humaine, sauts
périlleux, etc.
Diverses méthodes médico-scientifiques font concurrence à la
gymnastique acrobatique. En résumé la gymnastique française peut être
pratiquée avec fruit, pourvu qu'on n'en abuse pas; auquel cas elle
développerait anormalement certaines parties du corps, le buste et les
extrémités supérieures par exemple, aux dépens des autres organes.
=Gymnastique suédoise.=--Tout autre est l'effet de la gymnastique
suédoise, basée sur la thérapeutique et la connaissance approfondie de
l'anatomie humaine. Le guerrier et maître d'escrime Ling parvint à se
guérir de douleurs opiniâtres, à l'aide de mouvements soigneusement
étudiés; lorsqu'il en eut observé sur lui-même l'heureux effet, il
généralisa sa méthode et fonda un institut à Stockholm en 1815.
Répandue d'abord en Suisse et en Allemagne, la gymnastique suédoise
est enseignée depuis 1900 en France. Son but est de perfectionner à un
degré égal le corps entier et d'assurer les fonctions primordiales de
l'organisme, respiration, circulation, nutrition. Elle y parvient en faisant
travailler les muscles dorsaux, latéraux, abdominaux; et par une série
de mouvements appropriés ou des exercices à l'espalier ou au «bomme»,
élargit la poitrine, et rectifie les mauvaises attitudes: donner ici le détail
de ces exercices serait plutôt nuisible au lecteur, parce que leur
efficacité dépend de la perfection avec laquelle ils sont exécutés. Un
bon maître est nécessaire, et ces maîtres sont plus rares qu'on le pense.
=Lutte.=--Les Grecs ont beaucoup pratiqué la lutte; ils connaissaient: la
lutte debout, où l'athlète devait renverser trois fois son adversaire; la
lutte à terre, analogue à notre lutte au tapis, enfin la lutte que nous
appelons grecque, où les lutteurs ne combattaient qu'avec les mains,
sans avoir le droit de se prendre à bras-le-corps; on ne permettait ni
coups, ni chocs, qui formaient un exercice spécial, le pugilat; plus tard
cependant, le pancrace combina les deux genres de combat. Les
athlètes luttaient nus; le corps était frotté d'huile, puis poudré de sable
ou même arrosé de boue, si bien qu'à la fin de la joute, il fallait racler
les chairs avec un couteau de bois le strigille. La lutte debout faisait
partie des grands concours nationaux; les femmes n'avaient pas le droit
d'assister aux jeux olympiques et lorsque l'une d'elles s'y hasardait sous
un déguisement masculin, on la précipitait du haut d'un rocher peu
éloigné.
Très populaires en Grèce, ces exercices le furent moins à Rome, où les
professionnels accentuèrent son caractère de brutalité.
Notre lutte moderne, ou lutte gréco-romaine, a beaucoup de points de
ressemblance avec celle des anciens. Pendant les siècles derniers elle ne
fut pas très en faveur en France, si ce n'est en Bretagne, dont

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