Le Ventre de Paris [with accents] 
 
The Project Gutenberg EBook of Le Ventre de Paris, by Emile Zola 
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Title: Le Ventre de Paris 
Author: Emile Zola 
Release Date: September, 2004 [EBook #6470] [Yes, we are more than 
one year ahead of schedule] [This file was first posted on December 18, 
2002] 
Edition: 10 
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, LE 
VENTRE DE PARIS *** 
 
Produced by Philippe Chavin, Carlo Traverso, Juliet Sutherland, 
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files courtesy of gallica.bnf.fr. 
 
LES ROUGON-MACQUART 
HISTOIRE NATURELLE ET SOCIALE D'UNE FAMILLE SOUS 
SECOND EMPIRE 
 
LE VENTRE DE PARIS 
PAR 
ÉMILE ZOLA 
 
I 
Au milieu du grand silence, et dans le désert de l'avenue, les voitures de 
maraîchers montaient vers Paris, avec les cahots rhythmés de leurs 
roues, dont les échos battaient les façades des maisons, endormies aux 
deux bords, derrière les lignes confuses des ormes. Un tombereau de 
choux et un tombereau de pois, au pont de Neuilly, s'étaient joints aux 
huit voitures de navets et de carottes qui descendaient de Nanterre; et 
les chevaux allaient tout seuls, la tête basse, de leur allure continue et 
paresseuse, que la montée ralentissait encore. En haut, sur la charge des 
légumes, allongés à plat ventre, couverts de leur limousine à petites 
raies noires et grises, les charretiers sommeillaient, les guides aux 
poignets. Un bec de gaz, au sortir d'une nappe d'ombre, éclairait les 
clous d'un soulier, la manche bleue d'une blouse, le bout d'une 
casquette, entrevus dans cette floraison énorme des bouquets rouges 
des carottes, des bouquets blancs des navets, des verdures débordantes 
des pois et des choux. Et, sur la route, sur les routes voisines, en avant 
et en arrière, des ronflements lointains de charrois annonçaient des 
convois pareils, tout un arrivage traversant les ténèbres et le gros
sommeil de deux heures du matin, berçant la ville noire du bruit de 
cette nourriture qui passait. 
Balthazar, le cheval de madame François, une bête trop grasse, tenait la 
tête de la file. Il marchait, dormant à demi, dodelinant des oreilles, 
lorsque, à la hauteur de la rue de Longchamp, un sursaut de peur le 
planta net sur ses quatre pieds. Les autres bêtes vinrent donner de la 
tête contre le cul des voitures, et la file s'arrêta, avec la secousse des 
ferrailles, au milieu des jurements des charretiers réveillés. Madame 
François, adossée à une planchette contre ses légumes, regardait, ne 
voyait rien, dans la maigre lueur jetée à gauche par la petite lanterne 
carrée, qui n'éclairait guère qu'un des flancs luisants de Balthazar. 
-- Eh! la mère, avançons! cria un des hommes, qui s'était mis à genoux 
sur ses navets... C'est quelque cochon d'ivrogne. 
Elle s'était penchée, elle avait aperçu, à droite, presque sous les pieds 
du cheval, une masse noire qui barrait la roule. 
-- On n'écrase pas le monde, dit-elle, en sautant à terre. 
C'était un homme vautré tout de son long, les bras étendus, tombé la 
face dans la poussière. Il paraissait d'une longueur extraordinaire, 
maigre comme une branche sèche; le miracle était que Balthazar ne 
l'eût pas cassé en deux d'un coup de sabot. Madame François le crut 
mort; elle s'accroupit devant lui, lui prit une main, et vit qu'elle était 
chaude. 
-- Eh! l'homme! dit-elle doucement. 
Mais les charretiers s'impatientaient. Celui qui était agenouillé dans ses 
légumes, reprit de sa voix enrouée: 
-- Fouettez donc, la mère!... Il en a plein son sac, le sacré porc! 
Poussez-moi ça dans le ruisseau! Cependant, l'homme avait ouvert les 
yeux. Il regardait madame François d'un air effaré, sans bouger. Elle 
pensa qu'il devait être ivre, en effet. 
-- Il ne faut pas rester là, vous allez vous faire écraser, lui dit-elle... Où 
alliez-vous? 
-- Je ne sais pas..., répondit-il d'une voix très-basse. Puis, avec effort, et 
le regard inquiet: 
-- J'allais à Paris, je suis tombé, je ne sais pas... 
Elle le voyait mieux, et    
    
		
	
	
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