Le Tour du Monde; Les Yakoutes | Page 5

Not Available
avec les Voyages du Dr A. T. von Middendorf dans l'extr��me Nord et la Sib��rie orientale (Reise in den ?ussersten Norden und Osten Sibiriens). Saint-P��tersbourg, in-4, t. I, part. I.
Le r��cit d'Ouvarovski est pr��c��d�� d'une d��dicace dont voici le d��but et la fin: ?Au gracieux Otto Nicola?evitch [Boehtlingk].--T'occupant d'��tudier les langues de divers peuples, tu vins me trouver au mois de mars (1847), et apr��s m'avoir inform�� que tu te proposais d'��crire sur l'idiome des Yakoutes, tu me demandas mon concours pour ce travail...; tu me demandas aussi des m��moires en yakoute sur mon origine, ma naissance et ma vie. Ta bienveillance �� mon ��gard me faisait un devoir d'accomplir ton d��sir. J'ai compos�� dans cette vue les souvenirs que tu recevras avec cette lettre.
?Je suis convaincu de l'inutilit�� de cet ��crit; tu le liras bien pour donner un exemple, mais personne ne t'imitera. Ce travail n'en ��tait pas moins difficile: car auparavant aucun livre n'avait ��t�� compos�� en yakoute; il n'existait en cette langue qu'un trait�� religieux, appel�� cat��chisme, encore n'��tait-ce qu'une mauvaise traduction du russe. Je me f��licite d'��tre le premier qui ait ��crit dans la langue de mes chers Yakoutes.?
Le voyage d'Ouvarovski doit avoir eu lieu de 1830 �� 1839, ainsi qu'il ressort du rapprochement de diverses dates diss��min��es �� travers sa relation. Il ��crivait en 1847, et il y avait huit ans qu'il habitait Saint-P��tersbourg; c'��tait donc en 1839 qu'il avait quitt�� la Sib��rie, au retour de sa seconde mission dans les districts d'Oudsko?. Ses voyages avaient dur�� neuf ans; c'est ce qu'il appelle ses neuf ann��es d'��preuves et de malheur. Il avait parcouru tout le pays des Yakoutes et des Tongouses. Ceux qui ont visit�� cette contr��e, avant ou apr��s lui, ont mis tout au plus quelques mois �� la traverser, courant en poste sur les routes ou remontant les fleuves. Ouvarovski, au contraire, a ��t�� forc��, en qualit�� de collecteur d'imp?ts, de parcourir divers districts dans tous les sens; d'aller chercher les nomades au fond des d��serts, et d'��tudier leur industrie.]
1830-1839.
Le bonheur et le malheur marchent de front avec l'homme. Le bl�� se change en farine lorsqu'on le moud.
Djigansk. -- Mes premiers souvenirs. -- Brigandages. -- Le paysage de Djigansk. -- Les habitants. -- La p��che. -- Si les poissons morts sont bons �� manger. -- La sorci��re Agrippine.
Sur la rive gauche du grand fleuve la L��na, �� cent koes[2] de la ville de Yakoutsk[3], pr��s de la mer de glace, se trouve Djigansk[4]. C'est l�� que r��sidait mon p��re, en qualit�� de chef du cercle; c'est l�� que je suis n��.
[Note 2: Le koes ordinaire correspond �� peu pr��s au myriam��tre; il vaut dix verstes, c'est-��-dire dix fois mille soixante-six m��tres. Le koes d'un pi��ton est de sept �� huit verstes, et le koes d'un cheval au trot est de treize �� quatorze verstes. (Note du traducteur.)]
[Note 3: En yakoute Djokouska?.]
[Note 4: Ou Shigansk, en yakoute ?djig?n.]
Lorsque Djigansk perdit son titre de cit��, mon p��re dut retourner �� Yakoutsk; je n'avais alors que quatre ou cinq ans. �� cet age la m��moire d'un enfant est peu d��velopp��e: il me reste toutefois quelques souvenirs de ce temps ��loign��. Mon p��re ��tait oblig�� par son emploi de faire annuellement de longs et p��nibles voyages qui duraient jusqu'�� neuf mois: pendant son absence je pleurais avec ma m��re d'impatience et d'ennui.
Deux fois je faillis perdre la vie: la premi��re fois, je voulus traverser une rivi��re sur un arbre et je fis une culbute dans l'eau; la seconde, je tombai dans une marmite o�� cuisaient des aliments pour les chiens.
Un matin d'��t��, m'��tant lev�� de bonne heure, je fus mortellement effray�� �� la vue d'un brigand �� mine farouche, qui se tenait sur la porte de la maison, l'arme au bras. J'appris qu'il montait la garde pour emp��cher que ses compagnons ne missent par m��garde nos biens au pillage.
C'��tait une bande de quatorze �� quinze voleurs qui s'��taient ��vad��s d'Okhotsk[5], o�� ils ��taient condamn��s �� faire bouillir du sel. Sur leur chemin, ils avaient vol�� les bagages de plusieurs marchands. Ils avaient descendu l'Aldan jusqu'�� la L��na, et ��taient venus �� Djigansk sur des embarcations. Arriv��s de nuit, ils avaient surpris dans le sommeil les soldats et les cosaques, leur avaient li�� les pieds et les mains, et les avaient enivr��s de fa?on �� leur faire perdre connaissance. Apr��s les avoir enferm��s dans la prison, ils s'��taient partag��s en plusieurs bandes et s'��taient mis �� piller la ville.
[Note 5: En yakoute Lami. Okhotsk, chef-lieu du district de ce nom (voy. p. 165), dans le gouvernement russe de l'oc��an Pacifique, est une ville de trois mille habitants. Situ��e originairement �� l'embouchure de l'Okhota, sur le bord de la mer d'Okhotsk, elle a ��t�� transport��e, en 1815, sur la rive droite du Koukthoui. La plupart des maisons sont baties
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 29
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.