Cap au Diable, Légende 
Canadienne, by Charles DeGuise 
 
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Title: Le Cap au Diable, Légende Canadienne 
Author: Charles DeGuise 
Release Date: July 30, 2004 [EBook #13059] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE CAP AU 
DIABLE, LÉGENDE *** 
 
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Québec 
 
LÉGENDE CANADIENNE 
LE CAP AU DIABLE
Par Chs. DeGuise, M. D. 
1863 
LÉGENDE 
I 
"Quel est le Canadien, s'écrie un savant géographe dont le nom sera 
toujours cher parmi nous, quel est le Canadien qui n'aimerait pas sa 
patrie, après l'avoir contemplé quelque heures, du bord d'une de nos 
barques à vapeur, sur la route de Québec à Montréal! Quel spectacle 
enchanteur! Que de points de vue admirables! Quelle suite de 
campagnes riches, paisibles, heureuses, se déploient sur l'une et sur 
l'autre rive, d'aussi loin que l'oeil peut atteindre! La scène offre quelque 
chose de plus grand, de plus varié, de plus ravissant encore, peut-être, 
si l'on descend le fleuve jusqu'au Saguenay." 
Oui, quel plaisir pour l'oeil étonné et charmé tour à tour, de contempler 
sur la rive nord, cette chaîne de montagnes sourcilleuses, ces caps 
abruptes, ces vallées alpestres, cette nature si rude, si accidentée, et 
parfois si sauvage. Quel est l'étranger qui n'envie pas le bonheur du 
paisible propriétaire de ces maisons blanchies, suspendues au flanc des 
coteaux, ou qui couronnent leurs sommets, tranchant ainsi sur le fond 
de verdure qui les environnent, et, lorsque vous avez péniblement gravi 
une pente rapide, que vous apercevez à vos pieds, au fond d'une baie, 
un charmant village arrosé par une belle rivière, et paraissant reposer en 
paix, sous la protection de la croix du clocher de la vieille Eglise, qui le 
domine; votre âme aime alors à s'y délasser, pour se remettre des 
impressions causées par les scènes variées qu'elle vient de contempler. 
La rive sud, pour n'avoir pas la sauvage et pittoresque beauté de la rive 
nord, n'a pourtant rien à lui envier, dans son genre. Son site, plus uni, et 
son sol moins tourmenté, nous offrent quelque chose de plus calme et 
de plus champêtre. Ses points de vue ont un horizon plus grand, plus 
étendu et plus animé. C'est la nature, en quelques endroits, belle de 
toute sa primitive beauté, ailleurs, enrichie par la vie et l'activité que lui 
ont donné le travail et la main des hommes.
Mais de quinze à dit-huit lieues de Québec, en descendant le fleuve, 
vous rencontrez un écueil bien digne d'attirer votre attention: c'est La 
Roche Avignon, ou, comme d'autres l'appellent, La Roche Ah Veillons, 
à cause des dangers qu'elle présentait autrefois à la navigation, avant 
que le Gouvernement y fit construire un phare. Sur cet écueil vinrent se 
briser plusieurs vaisseaux d'outre mer, et beaucoup de familles 
canadiennes conservent encore un lugubre souvenir des naufrages de 
bâtiments côtiers qui y périrent. 
Plus loin, en cinglant vers le sud, et avant que d'arriver au charmant 
village de Kamouraska, vous apercevez un cap, dont la vue vous frappe 
et vous impressionne péniblement. Son aspect est morne et sombre, les 
rochers qui le composent sont arides et dénudés, son isolement, le 
silence et la nature désolée et presque déserte qui l'environnent, son 
éloignement du toute habitation; tout, enfin, concourt à jeter dans votre 
âme un malaise étrange et inexprimable. Quelques bas fonds qui 
l'avoisinent en rendent l'approche difficile, si impossible, non même 
aux bâtiments d'un faible tonnage. Ce Cap, c'est le "Cap au Diable." 
Mais d'où vient donc ce nom qu'enfants, nous ne pouvions entendre 
sans frémir? A-t-il été le théâtre de quelques apparitions infernales, ou 
bien a-t-il servi de repaire à quelque bande de brigands; et les bruits 
confus qu'on y entend ne sont-ils pas tes cris de vengeance des victimes 
ensanglantées que l'on trouva à ses pieds, ou dans son voisinage? 
personne ne le sait; la justice des hommes a libéré les accusés; victimes 
et meurtriers sont aujourd'hui devant Dieu! 
Mais vous eussiez trouvé qu'il le méritait bien d'être ainsi appelé, si, 
comme les habitants de la Petite Anse, en visitant leurs pêches la nuit, 
ou en attendant l'heure de la marée, vous eussiez entendu le vent 
s'engouffrer, avec un bruit sinistre, dans les obscures cavernes des 
rochers; si vous eussiez entendu ses hurlements, lorsqu'il vient dans les 
tempêtes, se déchirer sur les branches desséchées de quelques arbres 
rabougris qui les couronnent! D'autres fois et en d'autres endroits se 
trouvent d'épais fourrés; là semblent y régner d'impénétrables mystères; 
et lorsque la    
    
		
	
	
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