Lavinia

George Sand
Lavinia

The Project Gutenberg EBook of Lavinia, by George Sand This eBook
is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no
restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it
under the terms of the Project Gutenberg License included with this
eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Lavinia
Author: George Sand
Release Date: July 24, 2004 [EBook #13016]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LAVINIA
***

Produced by Renald Levesque and the Online Distributed Proofreading
Team. This file was produced from images generously made available
by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at
http://gallica.bnf.fr.

[Illustration: ill3-1.png]
LAVINIA.
AN OLD TALE
BILLET.

«Puisque vous allez vous marier, Lionel, ne serait-il pas convenable de
nous rendre mutuellement nos lettres et nos portraits? Cela est facile,
puisque le hasard nous rapproche, et qu'après dix ans écoulés sous des
cieux différents nous voilà aujourd'hui à quelques lieues l'un de l'autre.
Vous venez, m'a-t-on dit, quelquefois à Saint-Sauveur; moi, j'y passe
huit jours seulement. J'espère donc que vous y serez dans le courant de
la semaine avec le paquet que je réclame. J'occupe la maison
Estabanette, au bas de la chute d'eau. Vous pourrez y envoyer la
personne destinée à ce message; elle vous reportera un paquet
semblable, que je tiens tout prêt pour vous être remis en échange.»
RÉPONSE.
«Madame,
«Le paquet que vous m'ordonnez de vous envoyer est ici cacheté, et
portant votre suscription. Je dois être reconnaissant sans doute de voir
que vous n'avez pas douté qu'il ne fût entre mes mains au jour et au lieu
où il vous plairait de le réclamer.
«Mais il faut donc, Madame, que j'aille moi-même à Saint-Sauveur le
porter, pour le confier ensuite aux mains d'une tierce personne qui vous
le remettrait? Puisque vous ne jugez point à propos de m'accorder le
bonheur de vous voir, n'est-il pas plus simple que je n'aille pas au lieu
que vous habitez m'exposer à l'émotion d'être si près de vous? Ne
vaut-il pas mieux que je confie le paquet à un messager dont je suis sûr,
pour qu'il le porte de Bagnères à Saint-Sauveur? J'attends vos ordres à
cet égard; quels qu'ils soient, Madame, je m'y soumettrai
aveuglément.»
BILLET.
«Je savais, Lionel, que mes lettres étaient par hasard entre vos mains
dans ce moment, parce que Henry, mon cousin, m'a dit vous avoir vu à
Bagnères et tenir de vous cette circonstance. Je suis bien aise que
Henry, qui est un peu menteur, comme tous les bavards, ne m'ait pas
trompée. Je vous ai prié d'apporter vous-même le paquet à
Saint-Sauveur, parce que de tels messages ne doivent pas être

légèrement exposés dans des montagnes infestées de contrebandiers qui
pillent tout ce qui leur tombe sous la main. Comme je vous sais homme
à défendre vaillamment un dépôt, je ne puis pas être plus tranquille
qu'en vous rendant vous-même garant de celui qui m'intéresse. Je ne
vous ai point offert d'entrevue, parce que j'ai craint de vous rendre
encore plus désagréable la démarche déjà pénible que je vous imposais.
Mais puisque vous semblez attacher à cette entrevue une idée de regret,
je vous dois et je vous accorde de tout mon coeur ce faible
dédommagement. En ce cas, comme je ne veux pas vous faire sacrifier
un temps précieux à m'attendre, je vais vous fixer le jour, afin que vous
ne me trouviez point absente. Soyez donc à Saint-Sauveur le 15, à neuf
heures du soir. Vous irez m'attendre chez moi, et vous me ferez avertir
par ma négresse. Je rentrerai aussitôt. Le paquet sera prêt.... Adieu.»

Sir Lionel fut désagréablement frappé de l'arrivée du second billet. Elle
le surprit au milieu d'un projet de voyage à Luchon, pendant lequel la
belle miss Ellis, sa prétendue, comptait bien sur son escorte. Le voyage
devait être charmant. Aux eaux, les parties de plaisir réussissent
presque toujours, parce qu'elles se succèdent si rapidement qu'on n'a
pas le temps de les préparer; parce que la vie marche brusque, vive et
inattendue; parce que l'arrivée continuelle de nouveaux compagnons
donne un caractère d'improvisation aux plus menus détails d'une fête.
Sir Lionel s'amusait donc aux eaux des Pyrénées, autant qu'il est séant à
un bon Anglais de s'amuser. Il était en outre passablement amoureux de
la riche stature et de la confortable dot de miss Ellis; et sa désertion, au
moment d'une cavalcade si importante (mademoiselle Ellis avait fait
venir de Tarbes un fort beau navarin gris pommelé, qu'elle se
promettait de faire briller en tête de la caravane), pouvait devenir
funeste à ses projets de mariage. Cependant la position de sir Lionel
était embarrassante; il était homme d'honneur et des plus délicats. Il fut
trouver son ami sir Henry pour lui faire part de ce
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 21
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.