est entouré. Les plus grands romanciers modernes ne sont pas 
plus populaires. L'admirable auteur de la Vieille Maîtresse est connu et 
apprécié du petit nombre et nous voyons tous les jours des études 
contemporaines d'une haute supériorité dont l'unique édition s'enlève 
lentement. Le grand public s'inquiète peu du beau; il veut se distraire et 
pour son imagination le premier jouet lourdement bâti lui est bon. 
L'Amour au Pays Bleu est une oeuvre ensoleillée, chaude et vivante. 
Dans les tableaux que nous trace magistralement M. France, nous 
retrouvons toute la couleur d'un Fromentin et la poésie d'un Gérome. 
Ce roman très original nous montre la fatalité orientale d'une façon 
saisissante.... Canevas superbe, canevas très bien brodé avec des 
arabesques d'un art infini. Qu'on lise ce volume, ceci est pour les 
délicats. 
Octave Uzanne. 
* * * * * 
République Française (17 janvier 1881). 
Il y a beaucoup d'étrange et de pittoresque, beaucoup de prose, même 
naturaliste, en même temps que de poésie exubérante, dans cette 
histoire d'un Don Juan arabe débauché, très voleur de femmes et de 
filles, à qui l'idée vient tout à coup, comme à l'Arnolphe de Molière, 
d'élever une Agnès toute petite pour l'épouser plus tard, sûrement 
vierge de corps et de pensée. L'amour jeune, ici comme toujours, 
déjoue les plans du vieux séducteur, et la vengeance de ses victimes 
d'autrefois se lève tout à coup devant lui. La peinture des moeurs 
privées dans ce beau coin d'Algérie, le pays bleu, a ici un caractère 
nouveau et original. Le paysage y est à la fois familier et presque 
lyrique. On ne peut mieux définir la saveur de ce singulier livre qu'en 
disant qu'il fait penser à la fois au Dernier des Abencerages et à 
Madame Bovary. On le voit, comme mélange c'est tout à fait neuf. 
L'unité d'impression et de vérité y est néanmoins. 
Fabrice W.
* * * * * 
Moniteur Universel (24 novembre 1880). 
M. Hector France nous a retracé un épisode terrible de la passion sous 
le ciel africain, ce ciel perpétuellement azuré sous lequel il a longtemps 
vécu, et jeté à cheval, au milieu des cavaliers rouges, les premières 
ébauches du roman qu'il publie aujourd'hui sans aucune de ces 
préoccupations politiques ou sociales qui se remarquent dans ses autres 
écrits. Ce sont des tableaux de la vie pastorale, les uns riants, les autres 
plus sombres, mais tous fortement empreints du souvenir des moeurs 
arabes et des aspects de cette pittoresque contrée, et auxquels un style 
coloré et vigoureux donne un puissant relief. 
Eug. Asse. 
Justice (12 décembre 1880). 
Voici un nouveau livre de l'auteur de l'Homme qui tue, qui, lui, ne nous 
présente pas un Arabe de convention parcourant sur son légendaire 
coursier un désert brûlant décrit par le romancier, les pieds sur les 
chenets. C'est en Algérie même, sous la tente, à cheval, que M. France 
a jeté sur le papier les premières ébauches de son oeuvre. 
Le lecteur sent, dès les premières lignes, qu'on ne lui offre pas des 
esquisses faites de chic, mais bien de beaux tableaux que l'auteur a vus 
et qu'il a reproduits avec une grande puissance d'observation et 
d'originalité. A la vérité, l'Amour au Pays Bleu est l'oeuvre d'un poète 
plutôt que celle d'un romancier. 
A.B. 
* * * * * 
Le Pays (3 novembre 1880). 
Le pays bleu, c'est l'Algérie avec son beau ciel. Rien n'y ressemble à ce 
que nous voyons dans nos contrées changeantes sous les diverses
températures qui les éprouvent. A peindre les moeurs et les amours 
étranges de ce pays qu'il a habité, M. France a déployé beaucoup 
d'habileté; s'il cherche à passionner ses lecteurs, suivant son habitude, il 
se tient pourtant dans une mesure convenable et qui le met à l'abri des 
reproches que lui ont attirés quelques-uns de ses premiers livres. 
Pellerin. 
* * * * * 
Le Panthéon de l'Industrie (14 novembre 1880). 
Voici une oeuvre charmante et originale, roman algérien sauvage et 
poétique, d'un style moitié biblique, moitié moderne, très châtié et très 
imagé. 
C'est l'histoire d'un débauché, Mansour, espèce de Don Juan arabe qui, 
après avoir séduit la belle Meryem, la jeune femme de son propre père, 
poursuit jusque dans sa vieillesse l'idéal d'amour, et en vient à adopter 
une petite fille, Afsia, dont il se réserve la virginité... 
Toute cette narration, écrite plutôt à la manière d'un poème que d'un 
roman, est entremêlée de descriptions ravissantes, quelquefois un peu 
risquées, mais dont l'audace est voilée d'un mysticisme oriental qui les 
rend pleines de charme. 
En tout cas, on préférera cette littérature tout idéale aux plates et 
écoeurantes élucubrations de l'école naturaliste. 
C. George. 
* * * * * 
Le Républicain de Tarn-et-Garonne 
(19 décembre 1880). 
...Le Pays Bleu dont nous parle M. Hector France n'est point le pays 
des rêves, mais bien celui de tragiques réalités. C'est sous le    
    
		
	
	
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