La foire aux vanités, Tome II

William Makepeace Thackeray
La foire aux vanités, Tome II, by

William Makepeace Thackeray This eBook is for the use of anyone
anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You
may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project
Gutenberg License included with this eBook or online at
www.gutenberg.org
Title: La foire aux vanités, Tome II
Author: William Makepeace Thackeray
Translator: Georges Guiffrey
Release Date: March 20, 2007 [EBook #20864]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA FOIRE
AUX VANITÉS, TOME II ***

Produced by Pierre Lacaze, Ralph Janke, Christine P. Travers and the
Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This
file was produced from images generously made available by the
Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)

LA FOIRE AUX VANITÉS

OUVRAGES DU MÊME AUTEUR QUI SE VENDENT À LA
MÊME LIBRAIRIE
OEuvres de Thackeray, traduites de l'anglais. 9 vol. Henry Esmond,
traduit par Léon de Wailly. 2 vol. Histoire de Pendennis, traduit par Ed.
Scheffter. 3 vol. Le livre des Snobs, traduit par F. Guiffrey. 1 vol.
Mémoires de Barry Lyndon, traduits par Léon Wailly. 1 vol.
Coulommiers.--Typ. Paul BRODARD et Cie.
M. W. THACKERAY
LA FOIRE AUX VANITÉS
ROMAN ANGLAIS
Traduit avec l'autorisation de l'auteur
PAR GEORGES GUIFFREY
TOME SECOND
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1884

LA FOIRE AUX VANITÉS.

CHAPITRE PREMIER.
Sollicitude des parents de miss Crawley pour cette chère demoiselle.

Tandis que l'armée anglaise s'éloigne de la Belgique et se dirige vers les
frontières de la France pour y livrer de nouveaux combats, nous
ramènerons notre aimable lecteur vers d'autres personnages qui vivent
en Angleterre au sein du calme le plus profond et ont aussi leur rôle à
jouer dans le cours de notre récit.
La vieille miss Crawley était toujours à Brighton, où elle ne se
tourmentait pas beaucoup des terribles combats livrés sur le continent.
Briggs toujours sous l'influence des tendres paroles de Rebecca, ne
manqua pas de lire à sa chère Mathilde la Gazette, où l'on parlait avec
éloge de la valeur de Rawdon Crawley et de sa promotion au grade de
lieutenant-colonel.
«Quel dommage, disait alors sa tante, que ce brave garçon se soit
embourbé dans une pareille ornière, c'est malheureusement une sottise
irréparable. Avec son rang et son mérite il aurait trouvé à épouser au
moins la fille d'un marchand de bière qui lui aurait apporté une dot de
250 000 liv. sterling, comme miss Grain d'Orge, par exemple. Peut-être
même aurait-il pu songer à une alliance avec quelque famille
aristocratique de l'Angleterre. Un jour ou l'autre je lui aurais laissé mon
argent à lui ou à ses enfants, car je ne suis pas encore fort pressée de
partir, entendez-vous, miss Briggs, quoique vous soyez peut-être plus
pressée d'être débarrassée de moi, et il faut que tout cela manque; et
pourquoi, je vous prie? Parce qu'il lui a pris fantaisie d'épouser une
mendiante de profession, une danseuse d'opéra.
--Mon excellente miss Crawley ne laissera donc pas tomber un regard
de miséricorde sur ce jeune héros, dont le nom est désormais inscrit sur
les tablettes de la gloire? reprenait miss Briggs, exaltée par la lecture
des prodiges de Waterloo, et toujours disposée à saisir l'occasion de se
livrer à ses instincts romanesques. Le capitaine, je veux dire le colonel,
car désormais tel est son grade, le colonel n'a-t-il pas assuré à jamais
l'illustration du nom des Crawley?
--Vous êtes une sotte, miss Briggs, répondait la douce Mathilde, le
colonel Crawley a traîné dans la boue le nom de sa famille. Épouser la
fille d'un maître de dessin! épouser une demoiselle de compagnie; car
elle sort du même sac que vous, miss Briggs; oh! mon Dieu, je n'en fais

point de différence; seulement, elle est plus jeune et possède beaucoup
plus de grâce et d'astuce. Mais, par hasard, seriez-vous la complice de
cette misérable qui a attiré Rawdon dans ses filets? C'est que vous avez
toujours la bouche empâtée de ses louanges. J'y vois clair maintenant,
j'y vois clair, vous êtes de complicité avec elle. Mais dans mon
testament, vous pourrez bien trouver quelque chose qui vous fera
déchanter, je vous en avertis. Vite, écrivez à M. Waxy que je désire le
voir immédiatement.»
Miss Crawley écrivait alors à M. Waxy, son homme d'affaire, presque
tous les jours de la semaine. Le mariage de Rawdon avait
complétement bouleversé ses dispositions testamentaires, et elle était
fort embarrassée pour savoir comment répartir son argent. Ces
préoccupations n'étaient point causées par l'appréhension d'une mort
prochaine; au contraire, la vieille demoiselle s'était parfaitement
rétablie. Il était facile d'en juger à la vivacité des épigrammes dont elle
accablait la pauvre Briggs. Sa malheureuse victime montrait une
douceur, une apathie, une résignation où l'hypocrisie entrait pour plus
encore que la
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 217
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.