La fille du pirate

Émile Chevalier

La fille du pirate

The Project Gutenberg EBook of La fille du pirate, by ��mile Chevalier This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: La fille du pirate
Author: ��mile Chevalier
Release Date: May 16, 2006 [EBook #18403]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA FILLE DU PIRATE ***

Produced by R��nald L��vesque

LA FILLE DU PIRATE
��MILE CHEVALIER

PARIS CALMANN-L��VY, ��DITEURS 3, RUE AUBER, 3
A MA M��RE

PROLOGUE
EN MER
I
--Range �� carguer la grand'voile!
A peine ce commandement fut-il transmis par le porte-voix du capitaine et r��p��t�� par le sifflet du ma?tre de manoeuvres, que cinq matelots s'��lanc��rent sur les ��chelles de corde. Mais au m��me moment, une rafale ��pouvantable enveloppa le brick comme dans une trombe, et deux fois successives le courba tribord �� babord, au point que les vagues bondirent par-dessus ses lisses.
--Amenez les huniers sur le pont! cria le capitaine Fran?ois d'une voix de stentor.
L'ordre se perdit dans le fracas de la temp��te, et il n'��tait pas articul�� qu'une seconde colonne d'air fondit sur le navire avec la rapidit�� de la foudre, brisa le perroquet du grand mat, les cacatois du mat de misaine et emporta les toiles qui restaient dehors.
Un mousse, cramponn�� �� l'extr��mit�� d'une vergue, o�� il s'effor?ait de fixer la voile avec les rabans de ferlage, fut enlev�� par le tourbillon et tomba �� la mer.
Cet accident passa inaper?u au milieu de l'anxi��t�� g��n��rale.
Le vaisseau penchait affreusement sur le c?t�� et mena?ait de s'engloutir.
--A la barre! tonna le porte-voix.
Le chef de timonerie y ��tait d��j��.
--Elle ne gouverne plus, capitaine! s'��cria-t-il sourdement.
--Bas le grand mat!
Cinq minutes apr��s, l'arbre, sap�� �� sa base, s'abattait avec un horrible craquement.
D��j��, le brick se relevait, lorsqu'un autre coup de vent faillit le submerger de nouveau.
La position ��tait d��sesp��r��e. Il n'y avait plus �� h��siter. Le commandant le comprit. Assis �� son banc de quart, il avait surveill�� avec un sang-froid merveilleux les progr��s de l'ouragan, et quand il vit qu'il ne lui restait qu'un moyen de sauver son vaisseau, il n'h��sita pas �� l'employer.
--Rasez tout! s'��cria-t-il.
Puis, le bruit cadenc�� des haches frappant �� coups redoubl��s le pied des deux derniers mats se joignit aux mugissements des ��l��ments en furie, et bient?t le navire flotta au gr�� des flots.
Cependant la temp��te se calma peu �� peu: on renaissait �� l'esp��rance, lorsque, tout �� coup, un calier parut sur le pont.
--Nous faisons eau! dit-il au capitaine qui se tenait sur le gaillard d'arri��re, debout, immobile, les bras crois��s sur la poitrine.
--Gr��ez les pompes! ordonna l'autre, sans qu'un muscle de sa face bougeat.--O�� est la voie? demanda-t-il ensuite au calier.
--Dans la soute aux biscuits. Trois pieds de bordage en d��rive.
--Tout le monde aux pompes!
Chacun s'empressa d'ob��ir; et au bout d'une heure les pompes commenc��rent �� franchir. Alors les calfats descendirent dans la cale et parvinrent �� r��parer les principales avaries.
Mais la nuit ��tait arriv��e, et il fallut remettre au lendemain le soin de s'orienter.
II
Le brick qui venait, grace �� l'habilet�� de son capitaine, d'��chapper �� cette ��pouvantable tourmente, s'appelait l'Alcyon. Parti de Marseille avec un chargement de vins pour la Louisiane, il avait ��t�� chass�� de sa route par des vents contraires et pouss�� sur les c?tes de la Nouvelle-��cosse.
Il portait une vingtaine de passagers seulement �� son bord.
L'un de ces passagers, jeune homme de vingt-cinq �� vingt-huit ans, ��tait fils de l'armateur �� qui appartenait l'Alcyon. Son p��re l'envoyait �� la Nouvelle-Orl��ans pour y ��tablir un comptoir. C'��tait le dernier enfant de quatre qu'avait eus l'armateur. Deux ��taient morts �� la fleur de l'age, un autre, l'a?n��, avait disparu dans son adolescence, et jamais depuis on n'en avait eu de nouvelles. On supposait g��n��ralement qu'il s'��tait noy��.
III
Pendant la temp��te, Charles, sur l'ordre du capitaine, ��tait rest�� dans la grande cabine; mais quand le danger eut cess��, il monta sur le pont o�� il demeura le reste de la nuit en conf��rence avec les officiers.
Le lendemain matin, une voile parut �� l'horizon. Cette vue ranima le courage d��faillant des malheureux naufrag��s.
Aussit?t on cessa de travailler �� un radeau,--dont on avait entrepris la construction avec des espars et des vergues de rechanges,--pour ��tablir des signaux.
Ils ne furent que trop bien distingu��s.
Une heure s'��tait �� peine ��coul��e quand un navire silla dans les eaux de l'Alcyon.
C'��tait une longue corvette, noire comme de l'encre, couronn��e d'une bande rouge sanglant.
Nul pavillon ne flottait �� sa drisse. Mais des flammes noires ornaient ses cacatois.
Le capitaine de l'Alcyon, qui cherchait �� reconna?tre la corvette, �� l'aide de sa longue-vue, fron?a soudain les sourcils et frappa du pied.
--Qu'y a-t-il donc, monsieur? demanda Charles attribuant ces mouvements �� la mauvaise humeur.
--Rien de bon! rien de bon!--Lieutenant!
Un officier s'approcha.
--Voyez! dit
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 64
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.