La belle Gabrielle, vol. 2

Auguste Maquet
La belle Gabrielle, vol. 2

The Project Gutenberg eBook, La belle Gabrielle, vol. 2, by Auguste Maquet
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Title: La belle Gabrielle, vol. 2
Author: Auguste Maquet
Release Date: March 22, 2004 [eBook #11678]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LA BELLE GABRIELLE
PAR
AUGUSTE MAQUET
II
1891

I
L'ABJURATION
Le dimanche 25 juillet 1593 fut un grand jour pour la France.
D��s l'aube, on entendait au loin dans la campagne les vol��es mugissantes des cloches de Saint-Denis qui vibraient en passant sur chaque clocher de village, et allaient, jointes au bruit du canon, solliciter Paris et ses faubourgs d��fiants et silencieux.
Des courriers �� cheval se croisant sur toutes les routes, traversant les hameaux et semant des billets aux portes m��me de Paris, avertissaient le peuple de la conversion du roi et invitaient chacun, de la part de Sa Majest��, �� venir assister dans Saint-Denis �� cette c��r��monie, sans passe-ports ni formalit��s aucunes, garantissant �� tous libert�� et s��curit��.
Aussi fallait-il voir l'empressement, la surprise, la joie de ceux qui avaient trouv�� des billets ou entendu le rapport des courriers royaux.
A Paris, un ordre de Mme de Montpensier avait fait fermer les portes et d��fendre �� tout Parisien, quelqu'il f?t, de sortir et d'aller �� Saint-Denis, sous les peines les plus rigoureuses. Cependant bon nombre de ces audacieux volontaires, qui ne risquent rien et ne craignent rien, pas m��me la potence, lorsqu'il s'agit d'un curieux spectacle, s'��taient d��termin��s �� franchir les murs par les br��ches, en sorte qu'on voyait courir dans la campagne, de tous les points de l'immense ville, des bandes d'hommes et de femmes qui, une fois dehors, riaient, chantaient, sautaient de joie et narguaient par leur nombre les soldats espagnols et les bourgeois ligueurs qui les regardaient avec rage du haut des murs.
Si l'ardeur d'assister �� la c��r��monie tenait ainsi les gens de Paris �� Saint-Denis, elle n'��tait pas moindre dans le rayon de pays libre qui s'��tendait de Saint-Germain et Pontoise �� l'abbaye de Dagobert. Partout, invit��s par le roi et le soleil du plus beau mois de l'ann��e, les hommes et les femmes, en habits de f��te, tra?nant les enfants sur des anes ou dans des chariots, d��sertaient les bourgs, les villages et par tous les sentiers de leurs campagnes s'avan?aient au milieu des bl��s murs, comme des fleurs mouvantes qui diapraient de blanc, de vert, de rouge et de bleu ces immenses tapis d'un jaune d'or.
Au chateau d'Ormesson, chez les Entragues, d��s six heures du matin, les chevaux attendaient, sell��s et harnach��s dans la grande cour; ils semblaient regarder avec d��dain un cheval suant et poudreux qui venait d'arriver et soufflait encore. Pages et valets, richement v��tus donnaient les derniers soins �� leur minutieuse toilette. On n'attendait plus pour partir que la chatelaine encore enferm��e, dans son cabinet, avec trois femmes acharn��es contre les quarante-cinq ans de la ma?tresse.
M. d'Entragues, radieux comme un soleil, descend de chez lui le premier pour donner le coup d'oeil du ma?tre aux ��quipages. Il fut satisfait; sa maison devait fournir de lui bonne id��e �� Saint-Denis. Alors il se tourna vers le pavillon des marronniers, pour savoir s'il y avait lieu d'��tre aussi satisfait de sa fille.
Chemin faisant, sous les arbres, �� dix pas du pavillon d'Henriette, il se trouva face �� face avec la Ram��e en habit de chasseur-voyageur, comme toujours. Le jeune homme, plus pale et plus farouche que d'ordinaire, salua M. d'Entragues sans le regarder.
--Eh! bonjour la Ram��e, dit le p��re d'Henriette. Vous voil�� si matin �� Ormesson! Vous ��tes donc converti aussi, vous, ligueur enrag��, puisque vous venez voir la conversion du roi?
La Ram��e pin?a ses l��vres minces.
--Je ne suis pas converti le moins du monde, r��pondit-il, et je ne d��sire point assister �� cette conversion dont vous me faites l'honneur de me parler. Mme d'Entragues m'a charg�� de lui porter des nouvelles de mon p��re, et je lui en apporte. J'ignorais absolument que vous allassiez voir la c��r��monie du ren��gat �� Saint-Denis.
--��coutez, la Ram��e, dit M. d'Entragues avec col��re, vous ��tes de nos amis �� cause de votre p��re que ma femme et moi nous aimons, mais je vous pr��viens que vos expressions sentent le pa?en et le ligueur d'une fa?on insupportable.
--J'ai cru, dit la Ram��e, verdissant de d��pit, que M. d'Entragues ��tait ligueur aussi il y a quinze jours.
--Si je l'��tais il y a quinze jours, cela ne vous regarde pas. Toujours est-il que je ne
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