La Faute de lAbbe Mouret

Emile Zola
La Faute de l'Abbe Mouret [with
accents]

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Title: La Faute de l'Abbe Mouret
Author: Emile Zola
Release Date: September, 2004 [EBook #6558] [This file was first
posted on December 28, 2002] [Most recently updated: July 19, 2003]
Edition: 10

Language: French
Character set encoding: iso-8859-1
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DE L'ABBE MOURET ***

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La Faute de l'Abbé Mouret.
By Émile Zola.

LIVRE PREMIER

I
La Teuse, en entrant, posa son balai et son plumeau contre l'autel. Elle
s'était attardée à mettre en train la lessive du semestre. Elle traversa
l'église, pour sonner l'Angelus, boitant davantage dans sa hâte,
bousculant les bancs. La corde, près du confessionnal, tombait du
plafond, nue, râpée, terminée par un gros noeud, que les mains avaient
graissé; et elle s'y pendit de toute sa masse, à coups réguliers, puis s'y
abandonna, roulant dans ses jupes, le bonnet de travers, le sang crevant
sa face large.
Après avoir ramené son bonnet d'une légère tape, essoufflée, la Teuse
revint donner un coup de balai devant l'autel. La poussière s'obstinait là,
chaque jour, entre les planches mal jointes de l'estrade. Le balai
fouillait les coins avec un grondement irrité. Elle enleva ensuite le tapis
de la table, et se fâcha en constatant que la grande nappe supérieure,
déjà reprisée en vingt endroits, avait un nouveau trou d'usure au beau
milieu; on apercevait la seconde nappe, pliée en deux, si émincée, si
claire elle-même, qu'elle laissait voir la pierre consacrée, encadrée dans
l'autel de bois peint. Elle épousseta ces linges roussis par l'usage,
promena vigoureusement le plumeau le long du gradin, contre lequel
elle releva les cartons liturgiques. Puis, montant sur une chaise, elle
débarrassa la croix et deux des chandeliers de leurs housses de

cotonnade jaune. Le cuivre était piqué de taches ternes.
- Ah bien! murmura la Teuse à demi-voix, ils ont joliment besoin d'un
nettoyage! Je les passerai au tripoli.
Alors, courant sur une jambe, avec des déhanchements et des secousses
à enfoncer les dalles, elle alla à la sacristie chercher le Missel, qu'elle
plaça sur le pupitre, du côté de l'Épire, sans l'ouvrir, la tranche tournée
vers le milieu de l'autel. Et elle alluma les deux cierges. En emportant
son balai, elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, pour s'assurer que le
ménage du bon Dieu était bien fait. L'église dormait; la corde seule,
près du confessionnal, se balançait encore, de la voûte au pavé, d'un
mouvement long et flexible.
L'abbé Mouret venait de descendre à la sacristie, une petite pièce froide,
qui n'était séparée de la salle à manger que par un corridor.
- Bonjour, monsieur le curé, dit la Teuse en se débarrassant. Ah! vous
avez fait le paresseux, ce matin! Savez-vous qu'il est six heures un
quart.
Et sans donner au jeune prêtre qui souriait le temps de répondre:
- J'ai à vous gronder, continua-t-elle. La nappe est encore trouée. Ça n'a
pas de bon sens! Nous n'en avons qu'une de rechange, et je me tue les
yeux depuis trois jours à la raccommoder... Vous laisserez le pauvre
Jésus tout nu, si vous y allez de ce train.
L'abbé Mouret souriait toujours. Il dit gaiement:
- Jésus n'a pas besoin de tant de linge, ma bonne Teuse. Il a toujours
chaud, il est toujours royalement reçu, quand on l'aime bien.
Puis, se dirigeant vers une petite fontaine, il demanda:
- Est-ce que ma soeur est levée? Je ne l'ai pas vue.
- Il y a beau temps que mademoiselle Désirée est descendue, répondit la
servante, agenouillée devant un ancien buffet de cuisine, dans lequel
étaient serrés les vêtements sacrés. Elle est déjà à ses poules et à ses
lapins... Elle attendait hier des poussins qui ne sont pas venus. Vous
pensez quelle émotion!
Elle s'interrompit, disant:
- La chasuble d'or, n'est-ce
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