II. -- Une recherche expérimentale a pour 
point de départ une hypothèse ou une théorie. CHAPITRE II 
EXEMPLES DE CRITIQUE EXPÉRIMENTALE PHYSIOLOGIQUE. 
§ I. -- Le principe du déterminisme expérimental n'admet pas des faits
contradictoires. § II -- Le principe du déterminisme repousse de la 
science les faits indéterminés ou irrationnels. § III. -- Le principe du 
déterminisme exige que les faits soient comparativement déterminés. § 
IV. -- La critique expérimentale ne doit porter que sur des faits et 
jamais sur des mots. CHAPITRE III. DE L'INVESTIGATION ET DE 
LA CRITIQUE APPLIQUÉES À LA MÉDECINE 
EXPÉRIMENTALE. § I. -- De l'investigation pathologique et 
thérapeutique. § II. -- De la critique expérimentale pathologique et 
thérapeutique. CHAPITRE IV. DES OBSTACLES 
PHILOSOPHIQUES QUE RENCONTRE LA MÉDECINE 
EXPÉRIMENTALE. §I. -- De la fausse application de la physiologie à 
la médecine. § II. -- L'ignorance scientifique et certaines illusions de 
l'esprit médical sont un obstacle au développement de la médecine 
expérimentale. § III. -- La médecine empirique et la médecine 
expérimentale ne sont point incompatibles; elles doivent être au 
contraire inséparables l'une de l'autre. § IV. -- La médecine 
expérimentale ne répond à aucune doctrine médicale ni à aucun 
système philosophique. 
 
Conserver la santé et guérir les maladies: tel est le problème que la 
médecine a posé dès son origine et dont elle poursuit encore la solution 
scientifique[1]. L'état actuel de la pratique médicale donne à présumer 
que cette solution se fera encore longtemps chercher. Cependant, dans 
sa marche à travers les siècles, la médecine, constamment forcée d'agir, 
a tenté d'innombrables essais dans le domaine de l'empirisme et en a 
tiré d'utiles enseignements. Si elle a été sillonnée et bouleversée par des 
systèmes de toute espèce que leur fragilité a fait successivement 
disparaître, elle n'en a pas moins exécuté des recherches, acquis des 
notions et entassé des matériaux précieux, qui auront plus tard leur 
place et leur signification dans la médecine scientifique. De notre temps, 
grâce aux développements considérables et aux secours puissants des 
sciences physico- chimiques, l'étude des phénomènes de la vie, soit à 
l'état normal, soit à l'état pathologique, a accompli des progrès 
surprenants qui chaque jour se multiplient davantage. 
Il est ainsi évident pour tout esprit non prévenu que la médecine se
dirige vers sa voie scientifique définitive. Par la seule marche naturelle 
de son évolution, elle abandonne peu à peu la région des systèmes pour 
revêtir de plus en plus la forme analytique, et rentrer ainsi 
graduellement dans la méthode d'investigation commune aux sciences 
expérimentales. 
Pour embrasser le problème médical dans son entier, la médecine 
expérimentale doit comprendre trois parties fondamentales: la 
physiologie, la pathologie et la thérapeutique. La connaissance des 
causes des phénomènes de la vie à l'état normal, c'est-à-dire la 
physiologie, nous apprendra à maintenir les conditions normales de la 
vie et à conserver la santé. La connaissance des maladies et des causes 
qui les déterminent, c'est-à-dire la pathologie, nous conduira, d'un côté, 
à prévenir le développement de ces conditions morbides, et de l'autre à 
en combattre les effets par des agents médicamenteux, c'est-à-dire à 
guérir les maladies. 
Pendant la période empirique de la médecine, qui sans doute devra se 
prolonger encore longtemps, la physiologie, la pathologie et la 
thérapeutique ont pu marcher séparément, parce que, n'étant constituées 
ni les unes ni les autres, elles n'avaient pas à se donner un mutuel appui 
dans la pratique médicale. Mais dans la conception de la médecine 
scientifique, il ne saurait en être ainsi; sa base doit être la physiologie. 
La science ne s'établissant que par voie de comparaison, la 
connaissance de l'état pathologique ou anormal ne saurait être obtenue, 
sans la connaissance de l'état normal, de même que l'action 
thérapeutique sur l'organisme des agents anormaux ou médicaments, ne 
saurait être comprise scientifiquement sans l'étude préalable de l'action 
physiologique des agents normaux qui entretiennent les phénomènes de 
la vie. 
Mais la médecine scientifique ne peut se constituer, ainsi que les autres 
sciences, que par voie expérimentale, c'est-à-dire par l'application 
immédiate et rigoureuse du raisonnement aux faits que l'observation et 
l'expérimentation nous fournissent. La méthode expérimentale, 
considérée en elle-même, n'est rien autre chose qu'un raisonnement à 
l'aide duquel nous soumettons méthodiquement nos idées à l'expérience
des faits. 
Le raisonnement est toujours le même, aussi bien dans les sciences qui 
étudient les êtres vivants que dans celles qui s'occupent des corps bruts. 
Mais, dans chaque genre de science, les phénomènes varient et 
présentent une complexité et des difficultés d'investigation qui leur sont 
propres. C'est ce qui fait que les principes de l'expérimentation, ainsi 
que nous le verrons plus tard, sont incomparablement plus difficiles à 
appliquer à la médecine et aux phénomènes des corps vivants qu'à la 
physique et aux phénomènes des corps bruts. 
Le raisonnement sera toujours juste quand il s'exercera sur des notions 
exactes et sur des faits précis; mais il ne pourra conduire qu'à    
    
		
	
	
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