Histoire de la Revolution francaise, III

Adolphe Thiers
㈘Histoire de la Revolution francaise, III

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Title: Histoire de la Revolution francaise, III
Author: Adolphe Thiers
Release Date: December 4, 2003 [EBook #10385]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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HISTOIRE
DE LA
RéVOLUTION
FRAN?AISE

Volume III

_PAR M.A. THIERS_

HISTOIRE DE LA RéVOLUTION FRAN?AISE.
CONVENTION NATIONALE.

CHAPITRE PREMIER.
NOUVEAUX MASSACRES DES PRISONNIERS A VERSAILLES.--ABUS DE POUVOIR ET DILAPIDATIONS DE LA COMMUNE.--éLECTION DES DéPUTéS A LA CONVENTION. --COMPOSITION DE LA DéPUTATION DE PARIS.--POSITION ET PROJETS DES GIRONDINS; CARACTèRE DES CHEFS DE CE PARTI; DU FéDéRALISME.--éTAT DU PARTI PARISIEN ET DE LA COMMUNE.--OUVERTURE DE LA CONVENTION NATIONALE LE 20 SEPTEMBRE 1792; ABOLITION DE LA ROYAUTé; éTABLISSEMENT DE LA RéPUBLIQUE. --PREMIèRE LUTTE DES GIRONDINS ET DES MONTAGNARDS; DéNONCIATION DE ROBESPIERRE ET DE MARAT.--DéCLARATION DE L'UNITé ET DE L'INDIVISIBILITé DE LA RéPUBLIQUE.--DISTRIBUTION ET FORCES DES PARTIS DANS LA CONVENTION. --CHANGEMENT DANS LE POUVOIR EXéCUTIF.--DANTON QUITTE SON MINISTèRE. --CRéATION DE DIVERS COMITéS ADMINISTRATIFS ET DU COMITé DE CONSTITUTION.
Tandis que les armées fran?aises arrêtaient la marche des coalisés, Paris était toujours dans le trouble et la confusion. On a déjà été témoin des débordemens de la commune, des fureurs si prolongées de septembre, de l'impuissance des autorités et de l'inaction de la force publique pendant ces journées désastreuses: on a vu avec quelle audace le comité de surveillance avait avoué les massacres, et en avait recommandé l'imitation aux autres communes de France. Cependant les commissaires envoyés par la commune avaient été partout repoussés, parce que la France ne partageait pas les fureurs que le danger avait excitées dans la capitale. Mais dans les environs de Paris, tous les meurtres ne s'étaient pas bornés à ceux dont on a déjà lu le récit. Il s'était formé dans cette ville une troupe d'assassins que les massacres de septembre avaient familiarisés avec le sang, et qui avaient besoin d'en répandre encore. Déjà quelques cents hommes étaient partis pour extraire des prisons d'Orléans les accusés de haute trahison. Ces malheureux, par un dernier décret, devaient être conduits à Saumur. Cependant leur destination fut changée en route, et ils furent acheminés vers Paris. Le 9 septembre on apprit qu'ils devaient arriver le 10 à Versailles. Aussit?t, soit que de nouveaux ordres fussent donnés à la bande des égorgeurs, soit que la nouvelle de cette arrivée suff?t pour réveiller leur ardeur sanguinaire, ils envahirent Versailles du 9 au 10. A l'instant le bruit se répandit que de nouveaux massacres allaient être commis. Le maire de Versailles prit toutes les précautions pour empêcher de nouveaux malheurs. Le président du tribunal criminel courut à Paris avertir le ministre Danton du danger qui mena?ait les prisonniers; mais il n'obtint qu'une réponse à toutes ses instances: _Ces hommes-là sont bien coupables_. ?Soit, ajouta le président Alquier, mais la loi seule doit en faire justice.--Eh! ne voyez-vous pas, reprit Danton d'une voix terrible, que je vous aurais déjà répondu d'une autre manière si je le pouvais! Que vous importent ces prisonniers? Retournez à vos fonctions et ne vous occupez plus d'eux...?
Le lendemain, les prisonniers arrivèrent à Versailles. Une foule d'hommes inconnus se précipitèrent sur les voitures, parvinrent à les entourer et à les séparer de l'escorte, renversèrent de cheval le commandant Fournier, enlevèrent le maire, qui voulait généreusement se faire tuer à son poste, et massacrèrent les infortunés prisonniers, au nombre de cinquante-deux. Là périrent Delessart et d'Abancourt, mis en accusation comme ministres, et Brissac, comme chef de la garde constitutionnelle, licenciée sous la législative. Immédiatement après cette exécution, les assassins coururent aux prisons de la ville, et renouvelèrent les scènes des premiers jours de septembre, en employant les mêmes moyens, et en parodiant, comme à Paris, les formes judiciaires. Ce dernier événement, arrivé à cinq jours d'intervalle du premier, acheva de produire une terreur universelle. A Paris, le comité de surveillance ne ralentit point son action: tandis que les prisons venaient d'être vidées par la mort, il recommen?a à les remplir en lan?ant de nouveaux mandats d'arrêt. Ces mandats étaient en si grand nombre, que le ministre de l'intérieur, Roland, dénon?ant à l'assemblée ces nouveaux actes arbitraires, put en déposer cinq à six cents sur le bureau, les uns signés par une seule personne, les autres par deux ou trois au plus, la plupart dépourvus de motifs, et beaucoup fondés sur le simple soup?on _d'incivisme_.
Pendant que la commune exer?ait sa puissance à Paris, elle envoyait des commissaires
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