le zèle religieux, mais les nécessités du commerce, la 
volonté des rois et les caprices de la mode; aussi, dans les quartiers 
nouveaux, les rues artérielles rayonnent, non jusqu'à la Cité ou à ses 
alentours, mais sur la rive droite jusqu'au Palais-Royal, sur la rive 
gauche jusqu'à l'église Saint-Germain-des-Près; c'est pourquoi nous 
devrons prendre un mode exceptionnel de description pour les quartiers 
de la Bourse et de la Chaussée-d'Antin, pour les quartiers 
Saint-Germain et des Invalides.
LIVRE PREMIER. (p.006) 
LA SEINE, SES ÎLES, SES QUAIS ET SES PONTS. 
 
CHAPITRE PREMIER. 
LA SEINE. 
La Seine traverse Paris du sud-est au nord-ouest dans une longueur de 8 
kilomètres. Sa largeur la plus grande est au-dessous du Pont-Neuf, où 
elle a 263 mètres; à son entrée dans la ville, près du pont d'Austerlitz, 
elle en a 165, et à sa sortie, près du pont d'Iéna, 136. Sa plus petite 
largeur est dans son petit bras, vers le pont Saint-Michel, où elle a 49 
mètres. Sa vitesse moyenne est de 54 centimètres par seconde. Nous 
avons déjà dit que sa hauteur au-dessus du niveau de la mer était de 33 
mètres: dans les inondations, elle dépasse cette hauteur de 6 à 8 mètres. 
La Seine est un fleuve assez prosaïque et uniforme: elle ne déborde et 
n'est à sec que rarement. Cependant, depuis que les montagnes où elle 
prend naissance ont été déboisées, depuis que les marais qui la 
bordaient jadis ont été desséchés, enfin depuis que le fond de son lit 
s'est successivement exhaussé, elle garde un niveau moins égal que 
dans les anciens temps; mais ses débordements ne présentent plus rien 
de redoutable depuis qu'elle est enfermée dans deux hautes murailles de 
pierre infranchissables. Les inondations les plus fameuses sont celles de 
583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 
1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844. 
Elle reçoit à Paris la Bièvre, qui naît dans le vallon de Bouviers, à 5 
kilomètres de Versailles, entre dans la ville près des barrières de 
Lourcine et de Croulebarbe, traverse par plusieurs bras, qui ne sont que 
des ruisseaux infects, les faubourgs Saint-Marcel et (p.007) 
Saint-Victor, et finit, sous forme d'égout recouvert, sur le quai de 
l'Hôpital. La largeur de cette rivière ne dépasse pas 3 mètres. Elle était 
autrefois redoutable par ses inondations, mais, aujourd'hui, le volume 
de ses eaux est si peu considérable, qu'il est question de le doubler en
construisant un vaste réservoir près de sa source. Cette rivière alimente 
de nombreuses teintureries, tanneries, et, entre autres, la célèbre 
manufacture des Gobelins. 
La Seine recevait autrefois à Paris un deuxième affluent: c'était le 
ruisseau de Ménilmontant, qui traversait les faubourgs septentrionaux 
de Paris et allait finir près de Chaillot. Ce ruisseau est à sec et son lit 
forme un égout couvert. 
Un cours d'eau artificiel, le canal Saint-Martin, traverse les quartiers 
septentrionaux de la ville et unit la Seine au canal de l'Ourcq: c'est la 
deuxième partie du canal de la Seine à la Seine, dont la première partie 
est le canal Saint-Denis. Nous le décrirons plus tard. 
 
CHAPITRE II. 
LES ÎLES. 
La Seine n'était pas autrefois retenue par les fortes digues dans 
lesquelles nous la voyons aujourd'hui renfermée; elle formait donc, 
avec les sables et les pierres qu'elle entraînait, des atterrissements, des 
bancs, des îles, qui la plupart ont été emportés dans les débordements, 
ou réunies au rivage, ou jointes entre elles. Dans le moyen âge, on en 
trouvait dix, dont il ne reste que deux, l'île Saint-Louis et la Cité. Ces 
îles, ordinairement couvertes de sable et de limon, bordées de roseaux 
et de saules, inondées dans les grandes eaux, étaient: 
1º L'île aux Javiaux ou île Louviers, qui appartenait en 1408 à Nicolas 
de Louviers, prévôt des marchands: couverte, dans (p.008) l'origine, de 
pâturages, elle fut acquise par la ville en 1700, et affermée à des 
marchands de bois. En 1847, le petit bras de la rivière qui la séparait de 
la rive droite a été comblé, et elle se trouve réunie au quai Morland. On 
a le projet d'y construire deux rues et un quai. Depuis les journées de 
juin 1848, des campements provisoires y ont été établis pour une partie 
de l'armée de Paris. 
2º Les îles Notre-Dame et aux Vaches, qui forment aujourd'hui l'île
Saint-Louis, dont nous parlerons tout à l'heure. 
3º L'île de la Cité, dont nous parlerons tout à l'heure. 
4º L'île aux Juifs était située au couchant de la Cité, entre le jardin du 
Palais et le quai des Augustins: elle appartenait à l'abbaye 
Saint-Germain-des-Prés et fut, en 1313, le théâtre du supplice de 
Jacques Molay, grand-maître de l'ordre des Templiers. Près d'elle était 
l'île à la Gourdaine, sur laquelle se trouvait un moulin. Ces deux îles 
furent concédées par Henri IV à Achille de Harlay, qui les réunit à    
    
		
	
	
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