A free download from www.dertz.in       
 
The Project Gutenberg EBook of Fables de La Fontaine, by Jean de La 
Fontaine 
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with 
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or 
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included 
with this eBook or online at www.gutenberg.org
 
Title: Fables de La Fontaine 
Tome Second 
Author: Jean de La Fontaine 
Release Date: March 7, 2006 [EBook #17942] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
0. START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK FABLES DE 
LA FONTAINE *** 
Produced by Chuck Greif 
Jean de La Fontaine
FABLES
(1668-1694)
Livre II 
Table des matières
Contre ceux qui ont le goût difficile
Conseil 
tenu par les rats
Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le 
Singe
Les deux Taureaux et une Grenouille
La Chauve-souris et les 
deux Belettes
L'Oiseau blessé d'une Flèche
La Lice et sa Compagne
L'Aigle et l'Escarbot
Le Lion et le Moucheron
L'Âne chargé 
d'éponges et l'Âne chargé de sel
Le Lion et le Rat
La Colombe et la 
Fourmi
L'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits
Le Lièvre et 
les Grenouilles
Le Coq et le Renard
Le Corbeau voulant imiter
l'Aigle
Le Paon se plaignant à Junon
La Chatte métamorphosée en 
Femme
Le Lion et l'Âne chassant
Testament expliqué par Ésope 
Contre ceux qui ont le goût difficile 
Quand j'aurais en naissant reçu de Calliope
Les dons qu'à ses amants 
cette muse a promis,
Je les consacrerais aux mensonges d'Ésope:
Mais je ne crois pas si chéri du Parnasse
Que de savoir orner toutes 
ces fictions.
On peut donner du lustre à leurs inventions:
On le peut, 
je l'essaie: un plus savant le fasse.
Cependant jusqu'ici d'un langage 
nouveau
J'ai fait parler le loup et répondre l'agneau;
J'ai passé plus 
avant: les arbres et les plantes
Sont devenus chez moi créatures 
parlantes.
Qui ne prendrait ceci pour un enchantement?
«Vraiment, 
me diront nos critiques,
Vous parlez magnifiquement
De cinq ou 
six contes d'enfant»
Censeurs, en voulez-vous qui soient plus 
authentiques
Et d'un style plus haut? En voici: «Les Troyens,
«Après dix ans de guerre autour de leurs murailles,
«Avaient lassé les 
Grecs, qui par mille moyens,
«Par mille assauts, par cent batailles,
«N'avaient pu mettre à bout cette fière cité,
«Quand un cheval de bois, 
par Minerve inventé,
«D'un rare et nouvel artifice,
«Dans ses 
énormes flancs reçut le sage Ulysse,
«Le vaillant Diomède, Ajax 
l'impétueux,
«Que ce colosse monstrueux
«Avec leurs escadrons 
devait porter dans Troie,
«Livrant à leur fureur ses dieux mêmes en 
proie:
«Stratagème inouï, qui des fabricateurs
«Paya la constance et 
la peine.»
«C'est assez, me dira quelqu'un de nos auteurs:
La 
période est longue, il faut reprendre haleine;
Et puis votre cheval de 
bois,
Vos héros avec leurs phalanges,
Ce sont des contes plus 
étranges
Qu'un renard qui cajole un corbeau sur sa voix:
De plus il 
vous sied mal d'écrire en si haut style.»
Eh bien! baissons d'un ton.
«La jalouse Amaryle
«Songeait à son Alcippe et croyait de ses soins
«N'avoir que ses moutons et son chien pour témoins.
«Tircis, qui 
l'aperçut, se glisse entre des saules;
«Il entend la bergère adressant 
ces paroles
«Au doux zéphire, et le priant
«De les porter à son
amant.»
«Je vous arrête à cette rime,
Dira mon censeur à l'instant;
Je ne la tiens pas légitime.
Ni d'une assez grande vertu.
Remettez, 
pour le mieux, ces deux vers à la fonte.»
«Maudit censeur! te tairas-tu?
Ne saurai-je achever mon conte?
C'est un dessein très dangereux
Que d'entreprendre de te plaire.» 
Les délicats sont malheureux:
Rien ne saurait les satisfaire. 
Conseil tenu par les rats 
Un chat, nommé Rodilardus,
Faisait des rats telle déconfiture
Que 
l'on n'en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu'il en restait n'osant quitter son trou
Ne trouvait à manger 
que le quart de son soûl,
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un chat, mais pour un diable.
Or, un jour qu'au haut et au 
loin
Le galand alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu'il fit 
avec sa dame,
Le demeurant des rats tint chapitre en un coin
Sur la 
nécessité présente.
Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente,
Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou 
de Rodilard;
Qu'ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, 
ils s'enfuiraient en terre;
Qu'ils n'y savaient que ce moyen.
Chacun 
fut de l'avis de Monsieur le Doyen:
Chose ne leur parut à tous plus 
salutaire.
La difficulté fut d'attacher le grelot.
L'un dit: «Je n'y vas 
point, je ne suis pas si sot,»
L'autre: «Je ne saurais.» Si bien que sans 
rien faire
On se quitta. J'ai maints chapitres vus,
Qui pour néant se 
sont ainsi tenus;
Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines,
Voire chapitres de chanoines. 
Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne;
Est-il 
besoin d'exécuter,
L'on ne rencontre plus personne. 
Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe 
Un loup disait qu'on l'avait volé.
Un renard, son voisin, d'assez 
mauvaise vie,
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.
Devant le
singe il fut plaidé,
Non point par avocat, mais par chaque partie,
Thémis n'avait point travaillé
De mémoire de singe à fait plus 
embrouillé.
Le magistrat suait en son lit de justice.
Après qu'on eut 
bien contesté,
Répliqué, crié, tempêté,
Le juge, instruit de leur 
malice,
Leur    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
