Correspondance, 1812-1876 - Tome 2

George Sand
Correspondance, 1812-1876 - Tome 2

Project Gutenberg's Correspondance, Vol. 2, 1812-1876, by George Sand This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Correspondance, Vol. 2, 1812-1876
Author: George Sand
Release Date: October 23, 2004 [EBook #13837]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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GEORGE SAND
CORRESPONDANCE
1812-1876
II

PARIS CALMANN L��VY, ��DITEUR. ANCIENNE MAISON MICHEL L��VY FR��RES 3, RUE AUBER, 3
1883

CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

CXLVI
A MADAME D'AGOULT, A GEN��VE
La Chatre, 10 juillet 1836.
H��las! mon amie, je n'ai point encore plaid�� en cour royale; par cons��quent je n'ai ni gagn�� ni perdu. Il ��tait question de mon dernier jugement sans doute quand on vous a annonc�� ma victoire. C'est le 25 juillet seulement que je plaide. Si vous ��tes �� Gen��ve le 1er ao?t, vous saurez mon sort, et peut-��tre le saurez-vous par moi-m��me si j'ai la certitude de vous y trouver. Mais je n'ose l'esp��rer. Cependant, je r��ve mon oasis pr��s de vous et de Franz. Apr��s tant de sables travers��s, apr��s avoir affront�� tant d'orages, j'ai besoin de la source pure et de l'ombrage des deux beaux palmiers du d��sert. Les trouverai-je? Si vous ne devez pas ��tre �� Gen��ve, je n'irai pas. J'irai �� Paris voir l'abb�� de Lamennais et deux ou trois amis v��ritables que je compte, entre mille amiti��s _superficielles_, dans la ?Babylone moderne?.
Avez-vous vu, pour parler comme Obermann, la lune monter sur le V��lan? Que vous ��tes-heureux, chers enfants, d'avoir la Suisse �� vos pieds pour observer toutes les merveilles de la nature! Il me faudrait cela pour ��crire deux ou trois chapitres de _L��lia_, car je refais _L��lia_, vous l'ai-je dit? Le poison qui m'a rendu malade est maintenant un rem��de qui me gu��rit. Ce livre m'avait pr��cipit��e dans le scepticisme; maintenant, il m'en retire; car vous savez que la maladie fait le livre, que le livre empire la maladie, et de m��me pour la gu��rison. Faire accorder cette oeuvre de col��re avec une oeuvre de mansu��tude et maintenir la plastique ne semble gu��re facile au premier abord. Cependant les caract��res donn��s, si vous en avez gard�� souvenance, vous comprendrez que la sagesse ressort de celui de Trenmor, et l'amour divin de celui de L��lia.--Le pr��tre born�� et fanatique, la courtisane et le jeune homme faible et orgueilleux seront sacrifi��s. Le tout �� l'honneur de _la morale_; non pas de la morale des ��piciers, ni de celle de nos salons, ma belle amie (je suis s?re que vous n'en ��tes pas dupe), mais d'une morale que je voudrais faire �� la taille des ��tres qui vous ressemblent, et vous savez que j'ai l'ambition d'une certaine parent�� avec vous �� cet ��gard.
Se jeter dans le sein de m��re Nature; la prendre r��ellement pour _m��re_ et pour _soeur_; retrancher sto?quement et religieusement de sa vie tout ce qui est vanit�� satisfaite; r��sister opiniatrement aux orgueilleux et aux m��chants; se faire humble et petit avec les infortun��s; pleurer avec la mis��re du pauvre et ne pas vouloir d'autre consolation que la chute du riche; ne pas croire �� d'autre Dieu que celui qui ordonne aux hommes la justice, l'��galit��; v��n��rer ce qui est _bon_; juger s��v��rement ce qui n'est que _fort_; vivre de presque rien, donner presque tout, afin de r��tablir l'��galit�� primitive et de faire revivre l'institution divine; voil�� la religion que je proclamerai dans mon petit coin et que j'aspire �� pr��cher �� mes douze ap?tres sous le tilleul de mon jardin.
Quant �� l'amour, on en fera un livre et un cours �� part. _L��lia_ s'expliquera sous ce rapport d'une mani��re g��n��rale assez concise et se rangera dans les exceptions. Elle est de la famille des ess��niens, compagne des palmiers, _gens solitaria_, dont parle Pline. Ce beau passage sera l'��pigraphe de mon troisi��me volume, c'est celle de l'automne de ma vie.--Approuvez-vous mon plan de livre?--Quant au plan de vie, vous n'��tes pas comp��tente, vous ��tes trop heureuse et trop jeune pour aller aux rives salubres de la mer Morte (toujours Pline le Jeune), et pour entrer dans cette famille, _o�� personne ne na?t, o�� personne ne meurt_, etc.
Si je vous trouve �� Gen��ve, je vous lirai ce que j'ai fait, et vous m'aiderez �� refaire mes levers de soleil, car vous les avez vus sur vos montagnes cent fois plus beaux que moi dans mon petit vallon. Ce que vous me dites de Franz me donne une envie vraiment maladive et furieuse de l'entendre. Vous savez que je me mets sous le piano quand
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