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The Project Gutenberg EBook of Contes des fées, by Robert de 
Bonnières 
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Title: Contes des fées 
Author: Robert de Bonnières 
Release Date: April 17, 2004 [EBook #12072] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
0. START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CONTES DES 
FÉES *** 
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Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr. 
CONTES 
DES FÉES 
PAR 
ROBERT DE BONNIÈRES 
INTRODUCTION 
En ce temps-là vivaient le Roi Charmant,
Serpentin-Vert et Florine 
ma-mie,
Et, dans sa tour pour cent ans endormie,
Dormait encor la
Belle-au-Bois-Dormant.
C'était le temps des palais de féerie,
De 
l'Oiseau Bleu, des Pantoufles de vair,
Des longs récits dans les longs 
soirs d'hiver: 
Moins sots que nous y croyaient, je vous prie. 
LE ROSIER ENCHANTÉ 
COMMENT UNE GENTILLE FÉE ÉTAIT RETENUE DANS UN
ROSIER, ET COMMENT ELLE OFFRIT SON
AMOUR A 
JEANNOT 
Jeannot, un soir, cheminait dans le bois
Et regagnait la maison d'un 
pied leste,
Lorsqu'une Voix, qui lui parut céleste,
L'arrêta net: 
--«Jeannot!» disait la Voix.
Qui fut surpris? Dame! ce fut notre 
homme.
Il ne s'était aucunement douté
Qu'il cheminait dans le Bois 
Enchanté.
S'il n'avait peur, ma foi! c'était tout comme. 
Il demeura tout sot et tout transi. 
--«Jeannot, mon bon Jeannot!» redisait-elle. 
Il n'était pas, certe, une voix mortelle
Charmante assez pour supplier 
ainsi. 
Or, en ce lieu, poussait plus haut qu'un orme
Un Rosier d'or aux roses 
de rubis.
Le paysan eût eu mille brebis
D'un seul fleuron de ce 
rosier énorme. 
La Voix partait de ces rameaux touffus,
Car il y vit une gentille Fée,
De diamants et de perles coiffée.
Jeannot tira son bonnet, tout 
confus.
--«Jeannot, je veux te conter ma misère,»
Dit-elle; «écoute 
et remets ton bonnet.
Je te demande une chose qui n'est
Que trop 
plaisante à tout amant sincère.»
Le jeune gars écarquillait les yeux,
Comme en extase, et restait tout 
oreille.
Il n'avait vu jamais beauté pareille,
Ni de fichu d'argent 
aussi soyeux.
La Fée était belle en beauté parfaite,
Rare, en effet, et 
mignonne à ravir,
Tant, qu'à jamais, pour l'aimer et servir,
Je n'en 
voudrais pour moi qu'une ainsi faite! 
--«Mon bon Jeannot, aime-moi seulement,»
Reprit la Fée; «il n'est 
point de tendresses
Et de baisers et de bonnes caresses,
Que je ne 
fasse à mon fidèle amant.
Aime-moi bien, puisque je suis jolie,
Aime-moi bien aussi, pour ma bonté.
Je suis liée à cet arbre enchanté:
Romps, en m'aimant, le charme qui me lie.» 
«Je ne dis non,» fit l'autre, «et je m'en vais
Tout droit conter notre cas 
à ma mère.
Conseil ne nuit: l'on cueille pomme amère
Sans que 
pourtant le pommier soit mauvais.» 
Il fut conter la chose toute telle,
Riant, pleurant, amoureux et dispos.
Du coup, sa Mère en laissa choir deux pots
Qu'elle tenait. 
--«Eh! mon gars,» lui dit-elle,
«Fais à ton gré. Ce nous est grand 
honneur.
Va, mon garçon, et pousse l'aventure.
Nous aurons gens, 
malgré notre roture,
Pour nous donner bientôt du Monseigneur!» 
Elle rêvait déjà vaisselle plate,
Non plus salé, mais belle venaison,
Vin en tonneaux et le linge à foison,
Cotte de soie et robe d'écarlate. 
Jeannot courut. 
L'aurore jusqu'aux cieux
Avait poussé sa lueur roselée;
La Fée était 
bel et bien envolée
Et tout le Bois rose et silencieux. 
MORALITÉ 
Ne tardez pas, quand l'heure heureuse sonne,
Gentils amants. 
Aimez-vous sans façon.
Le bel Amour n'a besoin de leçon,
Le bel
Amour ne consulte personne. 
BELLE MIGNONNE 
I 
COMMENT BELLE-MIGNONNE AIMA LE PAGE PARFAIT
AU DÉTRIMENT DE BEAUX FILS DE ROIS 
L'Infante avait seize printemps,
Dont je vous veux conter la vie.
La 
légende que j'ai suivie
Fait régner son père du temps
Que l'histoire 
n'était écrite;
Il n'importe. Mais je voudrais
Faire aimer ses gentils 
attraits
Selon leur grâce et leur mérite. 
Belle-Mignonne était son nom:
Ce nom, s'il faut que j'en raisonne,
Venait de ce que sa personne
N'avait trait qui ne fut mignon.
Parmi 
les plus belles merveilles,
Il n'était point telle beauté,
Tant que 
chaque Prince invité
N'avait plus que soucis et veilles.
Ils 
amenaient de grands présents
En or, joyaux et haquenées,
En 
étoffes bien façonnées,
En santal, myrrhe et grains d'encens,
Ce qui 
faisait bien mieux l'affaire
Du Roi que les maigres cadeaux
Qu'en 
sonnets, dizains et rondeaux,
Les Poètes lui venaient faire. 
Parmi tous ces beaux fils de Roi,
Etait un pauvre petit page;
Il 
n'avait aucun équipage,
Or, ni joyaux, ni palefroi:
Le rang ne vaut 
âme bien faite.
Son nom de page était Parfait,
De ce que son âme, 
en effet,
Comme sa mine, était parfaite. 
L'Infante l'aimait en secret,
Bien qu'encore aucune parole,
Bouquet 
parlant ou banderole
Eût assuré l'amant discret,
Et notre amant, 
mélancolique,
D'autre part, ne pouvait oser
A si grande Dame 
exposer
Sa très amoureuse supplique.
Ils faisaient pourtant de 
grands voeux,
Ne voulant qu'être unis ensemble.
Tout en n'avouant 
rien, ce semble,
Ne peut-on compter pour aveux
Rougeur et trouble 
en l'attitude
Qui ne trompe le bien-aimé,
Et par coup d'oeil à point
nommé
Leur bienheureuse inquiétude? 
II 
COMMENT BELLE-MIGNONNE AVAIT    
    
		
	
	
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