Cara, by Hector Malot 
 
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Title: Cara 
Author: Hector Malot 
Release Date: July 26, 2004 [EBook #13027] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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CARA 
PAR 
HECTOR MALOT
E.D. 
PARIS 
E. DENTU, ÉDITEUR 
Libraire de la Société des Gens de Lettres 
PALAIS ROYAL, 15-17-19, GALERIE D'ORLÉANS 
1878 
 
Dédié 
À FERDINAND FABRE 
Son ami 
H.M. 
 
CARA 
PREMIÈRE PARTIE 
HAUPOIS-DAGUILLON (Ch. P.), ** orfèvre fournisseur des cours 
d'Angleterre, d'Espagne, de Belgique, de Grèce, rue Royale, maisons à 
Londres Regent street, et à Madrid, calle de la Montera.--(0) 
1802-6-19-23-27-31-44-40.--(P.M.) Londres, 1851.--(A) New-York, 
1853.--Hors concours, Londres 1862 et Paris 1867. 
C'est ainsi que se trouve désignée dans le Bottin une maison 
d'orfèvrerie qui, par son ancienneté,--près d'un siècle d'existence,--par 
ses succès artistiques,--(0)(A) médailles d'or et d'argent à toutes les 
grandes expositions de la France et de l'étranger,--par sa solidité 
financière, par son honorabilité, est une des gloires de l'industrie 
parisienne.
Jusqu'en 1840, elle avait été connue sous le seul nom de Daguillon; 
mais à cette époque l'héritier unique de cette vieille maison était une 
fille, et celle-ci, en se mariant, avait ajouté le nom de son mari à celui 
de ses pères: Haupois-Daguillon. 
Ce Haupois (Ch. P.) était un Normand de Rouen venu, dans une heure 
d'enthousiasme juvénile, de sa province à Paris pour être statuaire, mais 
qui, après quelques années d'expérience, avait, en esprit avisé qu'il était, 
pratique et industrieux, abandonné l'art pour le commerce. 
Il n'eût très-probablement été qu'un médiocre sculpteur, il était devenu 
un excellent orfèvre, et sous sa direction, qui réunissait dans une juste 
mesure l'inspiration de l'artiste à l'intuition et à la prudence du 
marchand, les affaires de sa maison avaient pris un développement qui 
aurait bien étonné le premier des Daguillon si, revenant au monde, il 
avait pu voir, à partir de 1850, la chiffre des inventaires de ses héritiers. 
Il est vrai que dans cette direction il avait été puissamment aidé par sa 
femme, personne de tête, intelligente, courageuse, résolue, âpre au gain, 
dure à la fatigue, en un mot, une de ces femmes de commerce qu'il 
n'était pas rare de rencontrer il y a quelques années dans la bourgeoisie 
parisienne, assises à leur comptoir ou derrière le grillage de leur caisse, 
ne sortant jamais, travaillant toujours, et n'entrant dans leur salon, 
quand elles en avaient un, que le dimanche soir. 
En unissant ainsi leurs efforts, le mari et la femme n'avaient point eu 
pour but de quitter au plus vite les affaires, après fortune faite, pour 
vivre bourgeoisement de leurs rentes. Vivre de ses rentes, l'héritière des 
Daguillon l'eût pu, et même très-largement, à l'époque à laquelle elle 
s'était mariée. Pour cela elle n'aurait eu qu'à vendre sa maison de 
commerce. Mais l'inaction n'était point son fait, pas plus que les loisirs 
d'une existence mondaine n'étaient pour lui plaire. C'était l'action au 
contraire qu'il lui fallait, c'était le travail qu'elle aimait, et ce qui la 
passionnait c'étaient les affaires, c'était le commerce pour les émotions 
et les orgueilleuses satisfactions qu'ils donnent avec le succès. 
Il était venu ce succès, grand, complet, superbe, et à mesure qu'étaient 
arrivées les médailles et les décorations, à mesure qu'avait grossi le
chiffre des inventaires, les satisfactions orgueilleuses étaient venues 
aussi, de sorte que d'années en années le mari et la femme, avaient été 
de plus en plus fiers de leur nom: Haupois-Daguillon, c'était tout dire. 
Deux enfants étaient nés de leur mariage, une fille, l'aînée, et, par une 
grâce vraiment providentielle, un fils qui continuerait la dynastie des 
Daguillon. 
Mais les rêves ou les projets des parents ne s'accordent pas toujours 
avec la réalité. Bien que ce fils eût été élevé en vue de diriger un jour la 
maison de la rue Royale et de devenir un vrai Daguillon, il n'avait 
montré aucune disposition à réaliser les espérances de ses parents, et la 
gloire de sa maison avait paru n'exercer aucune influence, aucun 
mirage sur lui. 
Cette froideur s'était manifestée dès son enfance; et alors qu'il suivait 
les cours du lycée Bonaparte et qu'il venait le jeudi ou pendant les 
vacances passer quelques heures dans les magasins, on ne l'avait jamais 
vu prendre intérêt à ce qui se faisait ni à ce qui se disait autour de lui. 
Combien était sensible la différence entre la mère et    
    
		
	
	
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