Bouddha

Jules Claretie
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Bouddha

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Title: Bouddha
Author: Jules Claretie
Release Date: December 30, 2005 [EBook #17419]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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JULES CLARETIE
de l'Acad��mie Fran?aise
BOUDDHA
ILLUSTRATIONS
PAR ROBAUDI

PARIS
LIBRAIRIE L. CONQUET 5, RUE DROUOT, 5

[Illustration 01.png]

1 FRONTISPICE ET 10 VIGNETTES DESSIN��S PAR ROBAUDI _Grav��s par A. NARGEOT_
1888
[Illustration 02.png]

I
Sur le balcon du Cercle des Arm��es de Terre et de Mer, en achevant leur caf��, ils causaient, se retrouvant l�� apr��s des mois et des mois, des mois d'exil, de maladie, de batailles, de blessures. En t��te-��-t��te, dans le d��licieux bavardage du premier cigare, apr��s le caf��, les deux camarades souriaient, ��voquant les ann��es enfuies, les souvenirs de l'��cole, les promenades militaires, les jours de sortie, d'examen ou d'escapade, et la premi��re ��paulette et la derni��re revue, la revue d'hier, �� Longchamps, devant les tribunes, ce d��fil�� des Tonkinois sous les acclamations d'une foule, les sourires des m��res, les bravos des anciens, les larmes des femmes.
Tous deux d��cor��s de la L��gion d'honneur, l'un des deux amis, la taille fine serr��e dans la redingote bourgeoise, regardait, sur la tunique bleu de ciel des officiers de turcos que portait son camarade, la m��daille d'argent qui pendait au bout du large ruban sem�� de vert clair et de jaune, avec ses noms barbares repr��sentant deux ans de sacrifices, deux ans d'h��ro?sme: Son-Tay, Bac-Ninh, Fou-Tcheou, Formose, Tuyen-Quan, Pescadores;--et tout en fumant, il se disait qu'il en avait fallu du sang de braves gens, Africains, Alsaciens, Bretons, Berrichons, petits troupiers, fantassins, fusiliers marins, chasseurs �� cheval, soldats du train, et tant d'autres, tant d'autres, pour ��crire l��, sur une m��daille d'argent, ces deux dates: 1883-1885, et les quarante-huit lettres de ces six noms de victoires!
L'officier de turcos--vingt-huit ou trente ans, blond, gai, souriant, la joue bronz��e �� peine par le hale de la mer et du vent d'Asie--regardait devant lui, le coude appuy�� sur la balustrade du balcon en fer forg��. Il regardait devant lui et se sentait heureux de vivre, humant l'air plus frais de ce soir d'ao?t apr��s une journ��e chaude.
Un brouhaha de fiacres, d'omnibus, un vague murmure de voix montaient de l'Avenue de l'Op��ra comme un lointain bruit de houle, et l��, sous ses yeux, comme un d��cor, se d��coupait sur le ciel tout bleu la masse blanche de l'Op��ra, ��clair��e fantastiquement par la lumi��re ��lectrique, l'Op��ra, illumin��, avec des silhouettes noires allant et venant sur les marches, et les deux groupes sculpt��s se d��tachant avec de vagues reflets d'or, tandis que l'Apollon g��ant se perdait plus haut, dans le bleu noir, comme une ombre g��ante.
Et c'��tait une f��erie pour l'exil��, retour d'Asie, de respirer cette atmosph��re de Paris, cet air, ce bruit, cette poussi��re de Paris; il se d��tournait, pour regarder, apr��s l'Op��ra, la double file de lumi��res de l'avenue aboutissant, l��-bas, �� une autre masse lumineuse dont les tra?n��es de gaz flambaient au loin: la Com��die-Fran?aise. Tout Paris dans un coin de Paris! Le boulevard deux pas, l��, sous son regard, et des passants, et des voitures, dont les lanternes filaient comme des lucioles, et des femmes en toilettes claires, et la griserie d'un soir d'��t��, avec la caresse molle d'une chaleur qui tombe et le sourd murmure indistinct de la foule, ce murmure fait de causeries, de rires, de propos envol��s, perdus comme cette fum��e de cigare....
... Et pendant un moment il restait l��, appuyant sa t��te au dossier de la chaise cann��e, comme se laissant aller sur un rocking-chair; et il n'��coutait rien, n'entendait rien, ni le bruit male des voix des camarades qui arrivait jusqu'au balcon par les fen��tres ouvertes du Cercle, ni les causeries des voisins, attabl��s pr��s d'eux sur le balcon et prenant le kummel.
--Alors, dit brusquement le jeune homme en habit bourgeois, il te pla?t toujours, ce diable de Paris?
--S'il me pla?t?
Et le turco leva la main avec une sorte de respect passionn��, un geste de v��n��ration ardente, comme s'il se f?t agi d'une femme.
--C'est-��-dire que je le trouve plus adorable que jamais! Je ne sais pas, vrai, je ne sais pas comment on peut vivre loin de lui! Je me demande comment j'ai pu passer sans mourir d'ennui mes ann��es de campagne. Et quand je pense que je l'ai quitt��, ce Paris, pour Alger et le Tonkin avec une joie de coll��gien ��chappant au _bahut!_ Parisien jusqu'aux moelles, moi, et
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