Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I | Page 2

Charles Dickens
ce spectacle devint plus int��ressant, quand aux cris r��p��t��s de Pickwick! Pickwick! qui s'��chappaient simultan��ment de la bouche de tous ses disciples, cet homme illustre se leva, plein de vie et d'animation, monta lentement l'escabeau rustique sur lequel il ��tait primitivement assis, et adressa la parole au club que lui-m��me avait fond��. Quelle ��tude pour un artiste que cette sc��ne attachante! L'��loquent Pickwick ��tait l��, une main gracieusement cach��e sous les pans de son habit, tandis que l'autre s'agitait dans l'air pour donner plus de force �� sa d��clamation chaleureuse. Sa position ��lev��e r��v��lait son pantalon collant et ses gu��tres, auxquelles on n'aurait peut-��tre pas accord�� grande attention si elles avaient rev��tu un autre homme, mais qui, par��es, illustr��es par le contact de Pickwick, s'il est permis d'employer cette expression, remplissaient involontairement les spectateurs d'un respect et d'une crainte religieuse. Il ��tait entour�� par ces hommes de coeur qui s'��taient offerts pour partager les p��rils de ses voyages, et qui devaient partager aussi la gloire de ses d��couvertes. A sa droite, si��geait Tracy Tupman, le trop inflammable Tupman, qui, �� la sagesse et �� l'exp��rience de l'age m?r, unissait l'enthousiasme et l'ardeur d'un jeune homme, dans la plus int��ressante et la plus pardonnable des faiblesses humaines, l'amour!--le temps et la bonne ch��re avaient ��paissi sa tournure, jadis si romantique; son gilet de soie noire ��tait graduellement devenu plus arrondi, tandis que sa cha?ne d'or disparaissait pouce par pouce �� ses propres yeux; son large menton d��bordait de plus en plus par-dessus sa cravate blanche; mais l'ame de Tupman n'avait point chang��; l'admiration pour le beau sexe ��tait toujours sa passion dominante.--A gauche du ma?tre, on voyait le po��tique Snodgrass, myst��rieusement envelopp�� d'un manteau bleu, fourr�� d'une peau de chien. Aupr��s de lui, Winkle, le chasseur, ��talait complaisamment sa veste de chasse toute neuve, sa cravate ��cossaise, et son ��troit pantalon de drap gris.
Le discours de M. Pickwick et les d��bats qui s'��lev��rent �� cette occasion, sont rapport��s dans les proc��s-verbaux du club. Ils offrent ��galement une ressemblance frappante avec les discussions des assembl��es les plus c��l��bres; et comme il est toujours curieux de comparer les faits et gestes des grands hommes, nous allons transcrire le proc��s-verbal de cette s��ance m��morable.
?M. Pickwick fait observer, dit le secr��taire, que la gloire est ch��re au coeur de tous les hommes. La gloire po��tique est ch��re au coeur de son ami Snodgrass; la gloire des conqu��tes est ��galement ch��re �� son ami Tupman; et le d��sir d'acqu��rir de la renomm��e dans tous les exercices du corps, existe, au plus haut degr�� dans le sein de son ami Winkle. Il (M. Pickwick) ne saurait nier l'influence qu'ont exerc��e sur lui-m��me les passions humaines, les sentiments humains (applaudissements); peut-��tre m��me les faiblesses humaines (violents cris de: non! non). Mais il dira ceci: que si jamais le feu de l'amour-propre s'alluma dans son sein, le d��sir d'��tre utile �� l'esp��ce humaine l'��teignit enti��rement. Le d��sir d'obtenir l'estime du genre humain ��tait son dada, la philanthropie son paratonnerre (v��h��mente approbation). Il a senti quelque orgueil, il l'avoue librement (et que ses ennemis s'emparent de cet aveu s'ils le veulent), il a senti quelque orgueil quand il a pr��sent�� au monde sa th��orie des t��tards. Cette th��orie peut ��tre c��l��bre, ou ne l'��tre pas. (Une voix dit: Elle l'est!--Grands applaudissements.) Il accepte l'assertion de l'honorable pickwickien dont la voix vient de se faire entendre. Sa th��orie est c��l��bre! Mais si la renomm��e de ce trait�� devait s'��tendre aux derni��res bornes du monde connu, l'orgueil que l'auteur ressentirait de cette production ne serait rien aupr��s de celui qu'il ��prouve en ce moment, le plus glorieux de son existence (acclamations). Il n'est qu'un individu bien humble (Non! non!); cependant il ne peut se dissimuler qu'il est choisi par l'Association pour un service d'une grande importance, et qui offre quelques risques, aujourd'hui surtout que le d��sordre r��gne sur les grandes routes, et que les cochers sont d��moralis��s. Regardez sur le continent, et contemplez les sc��nes qui se passent chez toutes les nations. Les diligences versent de toutes parts; les chevaux prennent le mors aux dents; les bateaux chavirent, les chaudi��res ��clatent! (applaudissements.--Une voix crie, non!) Non! (applaudissements) que l'honorable pickwickien qui a lanc�� un non si bruyant, s'avance et me d��mente s'il ose! Qui est-ce qui a cri�� non? (Bruyantes acclamations.) Serait-ce l'amour-propre d��sappoint�� d'un homme... il ne veut pas dire d'un bonnetier (vifs applaudissements) qui, jaloux des louanges qu'on a accord��es, peut-��tre sans motif, aux recherches de l'orateur, et piqu�� par les censures dont on a accabl�� les mis��rables tentatives sugg��r��es par l'envie, prend maintenant ce moyen vif et calomnieux....
?M. Blotton (d'Algate) se l��ve pour demander le rappel �� l'ordre.--Est-ce �� lui que l'honorable pickwickien faisait allusion? (Cris �� l'ordre!--Le pr��sident[5]:--Oui!--Non!--Continuez!--Assez!--etc.)
[Footnote 5: C'est par ce cri que les membres du parlement
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