Armand Durand, by Madame 
Leprohon 
 
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Title: Armand Durand La promesse accomplie 
Author: Madame Leprohon 
Translator: J. A. Genand 
Release Date: October 26, 2007 [EBook #23202] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ARMAND 
DURAND *** 
 
Produced by Rénald Lévesque 
 
ROMAN CANADIEN 
PAR MADAME LEPROHON
AUTEUR DE 
IDA BERESFORD, EVA HUNTINGDON CLARANCE 
FITZCLARENCE, FLORENCE FITZ HARDINGS, EVELEEN 
O'DONNELL, LE MANOIR DE VILLERAI, ANTOINETTE DE 
MIRECOURT, etc., etc. 
_______________________________________________ 
ARMAND DURAND 
OU 
LA PROMESSE ACCOMPLIE 
Traduit de l'anglais par 
J. A. GENAND 
__________________ 
MONTRÉAL IMPRIMÉ PAR PLINGUET & LAPLANTE RUE ST. 
GABRIEL, 30 __ 
1869 
 
ARMAND DURAND 
---- 
Au nombre des premiers colons français qui s'étaient établis dans la 
seigneurie de ***--nous l'appellerons Alonville--située sur les bords du 
Saint-Laurent se trouvait une famille du nom de Durand. La vaste et 
riche ferme qui lui avait été transmise de père en fils par succession 
régulière lui avait toujours permis de tenir convenablement sa position 
comme première famille du district. C'était une race d'hommes 
robustes et beaux, industrieux et économes, mais d'une économie qui
n'atteignait jamais les limites de la parcimonie. 
Par sa grande et droite stature, par ses cheveux et ses yeux d'un noir de 
jais, par son visage bronzé et ses traits réguliers, Paul Durand était un 
excellent échantillon des représentants mâles de cette famille. 
Contrairement à la plupart des ses compatriotes qui d'ordinaire se 
marient très jeunes, du moins dans les districts ruraux, Paul était 
arrivé à la trentaine avant de se décider à prendre femme, non pas qu'il 
fût indifférent au bonheur conjugal, mais parce que son père étant mort 
avant que lui-même eût atteint l'âge de virilité, sa mère avait continué à 
vivre avec lui sous le toit paternel, conduisant à la fois sa bourse et son 
ménage d'une main judicieuse mais un peu arbitraire. Françoise sa 
soeur unique, s'était mariée, à seize ans, avec un respectable marchand 
de la campagne qui demeurait dans un village voisin et auquel elle 
avait apporté, non-seulement une jolie figure, mais encore une dot 
confortable: de sorte que madame Durand pouvait, en toute liberté, 
veiller sur son fils et se consacrer entièrement à lui. 
C'était une bien belle propriété que celle à l'administration de laquelle 
présidait cette excellente dame: nous ne pouvons résister à la tentation 
d'en faire la description. La maison, d'une maçonnerie brute, était 
construite substantiellement quoiqu'avec une certaine irrégularité; un 
grand orme en ombrageait la façade, et tout autour des dépendances et 
des clôtures d'une blancheur éclatante. Régulièrement tous les ans ces 
haies étaient blanchies à la chaux, ce qui donnait un nouvel air de 
propreté à cette ferme si bien tenue et si bien montée. A une extrémité 
de la bâtisse s'étendait le jardin, bizarre mélange de légumes et de 
fleurs, où de superbes roses flanquaient des couches d'oignons, et où 
des carrés de betteraves et de carottes étaient bordées de pensées, de 
marguerites et d'oeillets. Dans un coin, commodément placé au milieu 
d'un véritable champ de fleurs de toutes couleurs et de toutes sortes, 
s'élevait une espèce d'abri sous lequel étaient rangées avec une 
symétrie parfaite huit ou dix ruches. Mais à quoi bon une plus longue 
description? Tous ceux qui ont voyagé sur les rives de notre noble 
Saint-Laurent et même sur celles du pittoresque Richelieu ont dû voir 
un grand nombre de ces résidences.
Apparemment Paul Durand craignait que les exigences si contraires 
d'une femme et d'une mère dans un même ménage ne pourraient se 
concilier dans sa maison comme elles s'harmonisaient dans plusieurs 
autres, en raison de la difficulté que madame Durand la mère 
éprouvait à céder une partie de l'autorité que jusque-là elle avait été 
habituée à exercer en souveraine. Ce ne fut donc qu'après l'époque 
fixée pour le deuil de cette mère bien-aimée qui était morte entre ses 
bras, qu'il songea à se trouver une compagne pour remplir le vide que 
la mort avait fait dans la vieille ferme. Mais la grande difficulté 
résidait dans l'embarras du choix, car les plus riches héritières comme 
les plus jolies filles de la paroisse se montraient fort disposées à 
accueillir favorablement sa demande. Cependant, aucune d'elles n'était 
destinée à être choisie par lui. 
Le seigneur d'Alonville, M. de Courval, était un homme riche doué d'un 
bon coeur, et très-hospitalier comme la plupart de ceux qui 
appartiennent à cette catégorie sociale. Durand toutes les belles 
saisons, son vaste Manoir était rempli d'une série d'amis des paroisses 
voisines et surtout de Montréal où résidaient presque tous ses    
    
		
	
	
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