Nouvelles mille et une nuits | Page 3

Robert Louis Stevenson
chatiment du crime, grace �� la vaillante ��p��e du prince Florizel. L'h��ritier d'un tr?ne daigne se mesurer avec le pire des sc��l��rats. Nous le retrouverons plus tard, m��l�� �� d'autres aventures non moins int��ressantes, celles d'un diamant, et, comme tous les princes qu'a mis en sc��ne M. Stevenson, il finit en philosophe, renvers�� par une r��volution. C'est derri��re le comptoir d'un d��bit de tabac qu'il appara?t une derni��re fois: ce redresseur de torts vend majestueusement des cigares!
On voit que la fantaisie humoristique n'est pas absente des r��cits de M. Stevenson; les contrastes si marqu��s que permet, qu'exige m��me cette qualit��, tr��s d��velopp��e chez lui, produisent bien quelques fautes de go?t, mais une certaine fa?on qu'il a de se moquer de ses h��ros et de lui-m��me rel��ve ici n��anmoins le sensational novel, qui a retrouv�� depuis peu, en Angleterre, un succ��s d'assez mauvais aloi. Du rang o�� l'avait plac�� nagu��re Wilkie Collins, ce roman, nourri d'��motions violentes, ��tait tomb�� au niveau des ��lucubrations de feu Ponson du Terrail. M. Stevenson eut le m��rite de le rendre agr��able aux d��licats.
Nous n'avons, du reste, nulle envie de d��fendre plus qu'il ne convient la suite des Nouvelles Mille et une Nuits, inspir��e par la Dynamite et compos��e en collaboration avec Mme Stevenson. La confusion de la trag��die et de la farce y est pouss��e trop loin. On croit ��tre devant un couple de jongleurs ��m��rites, d'��quilibristes habiles, dont les p��rilleux exercices deviendraient fatigants pour le public, amus�� d'abord, s'ils se prolongeaient beaucoup; mais les aventures des trois jeunes gens inutiles qui attendent leur fortune du hasard, sur le pav�� de Londres, sont presque aussi courtes que celles des trois calenders, fils de rois, et la gracieuse conspiratrice qui les conduit l'un apr��s l'autre �� deux doigts de leur perte ne prend pas en vain cinq noms diff��rents, car Clara Luxmore, dite Lake, dite Fonblanque, dite Valdivia, dite de Marly, a autant d'imagination �� elle seule que pouvaient en avoir r��unies les cinq dames de Bagdad. Son histoire de _la Belle Cubaine et de l'Ange exterminateur_ chez les Mormons sont des contes bleus modernes de la plus piquante invraisemblance: ils dissimulent cependant des complots anarchiques effroyables, mais tous si maladroits qu'ils pr��tent �� rire. M. et Mme Stevenson traitent la dynamite du haut en bas, refusant de la prendre au s��rieux et faisant rater toutes ses bombes, sauf deux ou trois qui ��clatent au d��triment de ceux qui les fabriquent. Z��ro, l'agitateur irlandais, et son complice Mac-Guire, p��rissent assomm��s sous le ridicule. Si Clara, l'affid��e de ces deux fantoccini grotesques, obtient sa grace et, �� la fin, un bon mari, c'est qu'elle est jolie �� ravir, pleine d'inventions dr?les, de tours uniques, et surtout parce qu'au milieu de ses criminelles erreurs, elle n'a jamais ��t�� sentimentale. L'assassin sentimental et phraseur, si commun de nos jours, est conspu�� par M. Stevenson; celui-ci repousse avec ��nergie l'int��r��t malsain qui s'attache au crime politique, il v��n��re les agents de police et leur d��die son livre, il fait grand cas de l'autorit��; par la bouche de son personnage favori, le prince Florizel, rest�� fid��le au r?le de bon g��nie derri��re un comptoir de marchand de tabac, il d��clare que l'homme est un diable faiblement li�� par quelques croyances, quelques obligations indispensables, et qu'aucun mot sonore, qu'aucun raisonnement sp��cieux ne le d��ciderait �� relacher ces liens. On voit que, pour un romancier dans le mouvement, M. Stevenson a des principes vieux style.
Dans Prince Otto, o�� les questions philosophiques et politiques s'entrem��lent �� beaucoup de paradoxes, l'auteur de New Arabian Nights nous prouve qu'il a lu Candide et qu'il se souvient aussi d'Offenbach. Vous chercheriez en vain sur une carte la principaut�� de Gr��newald, bien que sa situation soit indiqu��e entre le grand-duch�� aujourd'hui ��teint de Gerolstein et la Boh��me maritime. En revanche, le nom du premier ministre, Gondremark, vous rappelle un acteur de la Vie parisienne. Dans ce badinage s��rieux, un peu trop d��lay��, on voit le prince Othon, un gentil prince en porcelaine de Saxe, m��riter le m��pris de ses peuples par sa conduite indigne d'un souverain, la conduite pourtant d'un galant homme tr��s chevaleresque, mais trop ��pris de la chasse, des petits vers fran?ais et d'une jeune ��pouse ambitieuse, qui, finalement, pr��te les mains �� son incarc��ration dans une forteresse, pour ��tre plus libre de jouer le r?le de Catherine II ou de S��miramis. Vous y verrez aussi comment les t��moignages d'h��ro?sme de la jolie S��raphine se bornent �� un coup de couteau donn�� au premier ministre, qui, jaloux de gouverner en son nom, voudrait ��tre un favori dans toute la force du terme, et comment la proclamation de la r��publique met fin, soudain, �� ces complots de cour, �� ces intrigues, �� ces drames secrets; comment le prince et la princesse fugitifs et d��poss��d��s, �� pied, sans
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