La Vita Nuova | Page 2

Dante Alighieri
d'autrui?. On suit sa trace �� V��rone, �� Padoue, �� Sienne, �� Bologne, �� Cr��mone, pr��s de tels ou tels personnages, de ces tyrans qui se partageaient les provinces, les villes, les chateaux, d��coupant chacun �� leur tour cette malheureuse Italie dont le sort lui arrachait de si ��loquentes objurgations. On le suit encore �� Paris, o�� son s��jour a ��t�� sans aucun doute contest�� �� tort.
Devenu Gibelin apr��s son exil[4], il s'��tait uni d'abord �� quelques efforts pour rouvrir leur patrie �� ses compagnons d'exil. C'est ainsi qu'il aurait pris part en 1304 �� une tentative arm��e des Gibelins exil��s contre la Florence Guelfe, et que plus tard il aurait voulu entra?ner contre Florence l'empereur Henri VII, Arrigo, descendu en Italie pour y r��tablir l'autorit�� de l'Empire. Mais il ne tarda pas �� se s��parer d'un parti qui ne lui offrait que des sujets de d��go?t ou des t��moignages d'impuissance.
Son existence se manifestait alors de temps �� autre par des lettres, dont un bien petit nombre sont parvenues jusqu'�� nous, par des protestations hautaines, par quelques interventions diplomatiques, par des proclamations empreintes du plus ardent patriotisme envers cette Italie qui existait encore �� peine, mais dont les tron?ons ��pars semblaient se r��unir dans son coeur par une secr��te divination. Pendant ce temps, les premiers fragmens de son grand po��me commen?aient �� se r��pandre dans la foule.
La vie qu'il menait alors se r��v��le �� nous aujourd'hui par les oeuvres que lui dictaient ce qu'on peut appeler ses id��es fixes, c'est-��-dire la constitution monarchique de la Soci��t�� civile sous le sceptre de l'Empire, �� c?t�� de la Soci��t�� th��ocratique sous le pallium de la Papaut��, l'ennoblissement de la langue vulgaire de son pays, le redressement d'une soci��t�� confuse et d��prav��e, enfin la contemplation de la mort, �� laquelle nous devons la Divine Com��die.
De la premi��re partie de sa vie, il ne nous reste �� peu pr��s aucune trace qu'ait pu marquer l'attention ou le souvenir de ses contemporains. Il ne nous reste que la Vita nuova qu'il nous a laiss��e et que l'on pense avoir ��t�� compos��e en 1291 ou 1292, peut-��tre plus tard, mais certainement avant 1300.
On ne peut y ajouter que quelques po��sies l��g��res, et les ��tudes opiniatres dont Il Convito nous fait la confidence.[5] Celles-ci doivent avoir rempli surtout le temps ��coul�� entre la mort de B��atrice et son accession au pouvoir.
C'est encore �� cette ��poque de sa vie qu'appartient son mariage. Il s'est toujours tu sur la place que cette union avait pu tenir dans son coeur ou prendre �� la direction de sa vie. Et le nom de Gemma Donati ne se rattache plus au nom glorieux de Dante que par la prog��niture qu'elle lui a donn��e.

II
J'ai pens�� qu'il ��tait �� propos de rappeler les traits principaux de l'existence du Po��te de la Vita nuova. Ce n'est pas ici le lieu de s'��tendre sur ce sujet. Quant �� ses diff��rentes oeuvres comme de Vulgari eloquio ou de Monarchia, il para?t assez difficile de leur assigner une date, relativement en particulier �� la Vita nuova, qui doit seule nous occuper ici. Pour ce qui est de Il Convito, c'est une oeuvre de longue haleine que M. Whitehead pense avoir ��t�� commenc��e avant son priorat (1300), et continu��e plus tard dans les jours d'exil.[6] D'apr��s ce que son auteur annon?ait, on doit croire qu'il n'a pas ��t�� termin��.
Je voudrais seulement essayer de reconstituer un peu la personnalit�� du Po��te durant la p��riode qui correspond �� sa passion pour B��atrice et celle qui a suivi la mort de la Donna gentile. Nous ne poss��dons sur ce sujet qu'un bien petit nombre de notions. Cependant il me semble possible de s'en faire quelque id��e qui ne soit pas trop ��loign��e de la r��alit��.
La famille de Dante, dont il se pla?t a faire remonter l'origine �� des temps tr��s lointains, ne para?t avoir eu �� Florence qu'une situation tr��s modeste.
Il perdit son p��re �� l'age de dix ans. Les Alighieri ��taient sans doute dans l'aisance. Dante poss��dait lui-m��me, lors de son priorat, plusieurs propri��t��s, tant �� Florence que dans les environs, dont nous ne connaissons pas l'importance, et dont la confiscation accompagna sa condamnation �� l'exil. Et l'on pourrait dire, si cette expression ��tait de mise ici, qu'il appartenait �� une bourgeoisie ais��e.
Quant �� la personne de son p��re, on n'en conna?t rien. Et ce silence absolu dans les souvenirs conserv��s de cette ��poque, comme dans l'oeuvre de son fils, donne �� penser qu'il ne tenait pas une grande place dans le monde de Florence. il n'est fait mention de lui que dans le commentaire de Boccace, �� propos de l'invitation qui lui fut adress��e par le Signor Folco Portinari, et �� laquelle il amena son fils Dante, encore enfant.[7]
Dante avait perdu sa m��re (Bella) de bonne heure, et son p��re
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