Formules pour lesprit | Page 3

Florentin Smarandache
encore?vigoureusement?en une clepsydre...
? S'il vous pla?t, ne m'attendez point, je m'attarderai un peu parmi les étoiles.
DE LA LUMIèRE NOUS RECUEILLERONS TOUT LE MIEL
Mai en fleur?suspendu à un rameau.
Une usine?de sentiments?commence son travail,?décharné et ardent?l'oeillet?brise sa tête?contre soleil,?au visage doucement?suinte?notre rêve matinal.
De la lumière?nous recueillerons tout le miel --?sans gaspillage!
MON SANG EST UN VOYAGEUR
Place propos?sur propos?pour la montée,?ou pour les non-propos.
La pente n'est?qu'un chemin?dans le Chemin initial.
Mon sang est?un voyageur,?qui t'attire?sur le rivage.
EN CET OISEAU SE TROUVE UN ENVOL
Explosion du champ?en perce-neige?(l'oeil de verre?regarde?au dehors).
De symboliques graines?en marche forcée?de la vase extraient?la lumière.
Sur un rameau incliné,?en cet oiseau se trouve?un envol.
LE DOUX CORPS DE LA POéSIE
Avant la rivière?le tumulte --?emmitouflé par les hommes.?Entre les flocons-de-soleil?le sourire édenté?d'un enfant.
Tout à c?té de moi,?galopant parmi les mots,?le doux corps?de la poésie --?au Front vo?té?de firmament.
PARC SANS AMOUREUX
... chataigniers vigoureux?revêtus de haillons.
Sur un banc près du lac?un baiser --?et nulle part des amoureux.
... roses agitées?de pensées.
Et la nuit sublime?se dresse à quatre pattes?sur la lune.
L'eau respire, respire dans les roseaux.
Hélas, l'esprit?heurte le corps.
DE LA COULEUR DES PLEURS
... midi attristé comme une conserve?de poisson ab?mé ...
Il y a des rues pleines de creux.?Et la vie est trépas.
Moi je suis le ma?tre de tout?ce qui n'existe pas.?Je vis en mon dehors.
Le vent tire l'herbe?par la chevelure.?A la poubelle?la pluie est chat.
Je donne au lavage quelques?vers sordides.
Ce temps?est mon non-temps.
LECTURE A L'ESPRIT
Je suis allongé, la main sous la tête ...?Le titre d'un livre?serpente comme un cri?au-dessus.
Du désir d'être?lustré par l'absolu,?je commence à lire?accroché de mots?par les hame?ons des yeux:
les lettres bondissent de leur place,?elles me tirent par la main,?apportent l'étranger?sous mes sens,?font tapage et tumulte?et me piaillent aux oreilles?à la vitesse du siècle.
Se heurtant au tympan?certaines boitent encore?déposant leur cendre en couches?sur le cerveau?(moi, je loge dans une seconde?inclinée légèrement vers le parfait).
Entre les lignes, une voix?me jette des fleurs?(sa chaleur traverse mon esprit).
Quelques personnages,?chacun classé par séries?d'après leur nom ou leur aspect?s'éveillent devant moi?m'invitant à la discussion,?puis sortent en hate de la page.
Comme un enfant?le temps saute sur les degrés des ans?de feuille en feuille,?en avant et en arrière?de guerre lasse les jaunissant.
Finalement je me réveille en lisant?la même page depuis deux fois.
éCOUTE LA TEMPêTE QUE CHANTE LA DéMENTE
En putrides gémissements?la mer?par le rivage ceinte.?Neptune y promène?sa peine.
Ecoute, écoute la tempête?que chante la démente!...?mais la mer br?le?ses entrailles.?La ville est?dans les fureurs de vent,?les yeux oints?de pleurs.
AIR AUX YEUX DE BRONZE
Serpents de lumière ...?Dans le ciel d'un nid?public nombreux:?des oiseaux miroitants?élargissent la nue.
Guêpiers chtoniques?de corydales ...?Des parfums diaphanes par les vallées?quêtent leur fleur.
Air aux yeux de bronze ...
HISTOIRE DE LA LANGUE ROUMAINE
On a découvert dans le sol?de grands débris de mots?du temps des Thraco-Gètes.?(Ces mots que, pour engendrer la chaleur,?nous brisons?et livrons au feu?près de la tempe).
Ils chuchotent des étoiles, des plantes, des animaux,?pleurent la rosée et sourient aux bourgeons.?Ils taisent le silence, chantent le merle?et font germer l'herbe?et souffler la brise des régions orientales?du coeur.
FORMULES POUR L'ESPRIT
L'effigie hideuse?du temps?sur le front.
Fébrilement je cherche?des formules?(qui n'existent pas)?pour l'esprit.
Le cerveau?transpire sur les tempes.
A subsisté le reflet --?temple?où je me rencontre?avec moi-même.
L'AMOUR AUX LONGS CHEVEUX
Je lis aussi les rivières, les arbres,
l'air, la mer.
Je lis les rivières et les écris?avec des pierres,?je lis les arbres?et les écris avec des feuilles,?je lis l'air et?l'écris avec des nuages,?je lis la mer et l'écris?avec des méduses.
J'écris aussi avec des pierres, des feuilles,
des nuages, des méduses.
Je lis l'amour aux longs cheveux --?et pour écrire?je trempe ma plume dans les larmes,?dans les larmes.
DE SA MéLODIE JAILLISSENT DES SOURCES
Sur la colline les bouleaux?s'éclaircissent d'argent.
Les acacias éclatent?en rires?de bourgeons,?les lumières s'assemblent?en orangers.
Vois-tu cet oiseau-là??Ses ailes s'appuient?sur l'azur.?De sa mélodie?jaillissent des sources.
LEITMOTIVE
Il pleut à plus infini....?Ma présence parmi les hommes?est absente.
Les gouttes tombent sur l'asphalte?telles des grenades,?l'herbe est si lache?qu'elle penche à tout vent.
Eh, que ne prendrais-je le temps par les cornes?comme un taureau?et ne le terrasserais-je au sol!
Les gouttes tombent sur l'asphalte?telles des grenades?il pleut à plus infini.
DE L'éTENDARD FLOTTE LA MéTAPHORE
L'automne peint sans éclat?le cri des fleurs?endormies.
Sur les vieilles collines?rumeur de bétail?aux pis souples?en ondes-de-raisins.
Semblable à un arc-en-ciel?de l'étendard flotte?la métaphore.
IC?NE
Les beaux?seins me piquent?comme deux petites cornes d'agneau.?Tes jeunes années?m'étreignent.?Sur les épaules?la chevelure mouillée dans la nuit?glisse en longs murmures.?Tes lèvres, de verre,?cinglent mes joues,?et ton coeur?dissout mon être?comme les vagues dispersant?les sables sur le rivage.?? si loin?est l'azur de tes yeux?que la symphonie de l'amour?a seulement une ouverture.
LA BELLE SE LAMENTE TELLE UN POMMIER
"Objet égo?ste?le miroir --?toi seule te révèle?solitude!"
(Et la belle se lamente, se lamente?telle un pommier?devant son miroir?comme en face de sa propre conscience --
et quelque part, au loin,?on entend chuter?les vaines illusions).
VOUS ME SURPRENDREZ MENDIANT UN UNIVERS
Pleurent les heures entre les années,?heures demeurées?blanches statues?dans la lave sombre?du temps.
L'horizon (rempli-de-honte)?se courbe devant moi,?à travers les bois le vent?en corde pend.
Là, au bord?de l'espace,?vous me surprendrez mendiant?un Univers.
LA VIE, LA PAUVRE, PERD SON TEMPS
Les nuages pendent?comme des lustres immondes.
Il pleut si longuement que croissent
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 10
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.