Formules pour lesprit | Page 2

Florentin Smarandache
vides. Les allées serpentent longuement entre les tombeaux.?Tombent les feuilles. Les arbres demeurent les mains vides. J'erre nu-pieds sur les mots.
Les objets alentours, je les atteins?de ma quiétude.
Tard vers le soir je pose mon oreille sur le ciel?comme sur un oiseau mort.?Tombent les feuilles. Les arbres demeurent les mains vides. J'erre nu-pieds sur les mots.
L'ESPRIT EST UN éTAT-DE-MOI
La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards.?La neige écoute aux portes?et le vent décapite les arbres.?La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards.?Près des poêles, les enfants retournent en leurs mères.
Le temps se suspend à mon cou?tel une meule de pierre,?le vent décapite les arbres.
Mais je vis, je vis jusque dans la rue?jusque dans la ville?jusque dans la chambre où je travaille.
La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards?et l'esprit,?l'esprit est un état-de-moi.
DES CONTOURS D'ENVOL SE BRISENT
Une grande roue?de crépuscule?est crucifiée?sur une crête.
Des arbres livides?vagabondent tête découverte,?roi dans les rues --?le vent du nord?aux poches vides.
Des contours d'envol?se brisent --?et vous, ceux qui ne pensez pas,??, vous, objets,?vous nous donnez, à nous,?vos blessures.
COUCHER DE SOLEIL
La mélancolie d'un coucher de soleil?m'enveloppe?en ondes pales,?les sens glissent paisibles?d'En-Haut --?comme anges d'or.
Gracile s'élève?la fumée de la jeunesse?au temps passé.
Demain?va mourir?à la nuit.
LE ROUGE DU SANG S'éCOULE TOUJOURS EN MOI
Parmi l'herbe le temps joue?nu-pieds.
La lampe palpite en larmes de soir.?Toujours en moi s'écoule le rouge du sang,?et les questions déambulent, leurs langues tirées?comme vipères, prêtes à mordre.
Le ciel dort tel un matou?son museau posé sur ses pattes.
La lampe palpite en larmes de soir.?Toujours en moi s'écoule le rouge du sang.?Et les questions déambulent, leurs langues tirées?comme vipères, prêtes à mordre.
LES HAUTEURS EN AIGLES CROISSENT
Fragiles perce-neige?de sous la glace attirent?le printemps,?éclatent?les sources-de-l'univers,?et dans un petit zéphyr?sourires aux lèvres?moi je me tatoue.
Les douces grues cendrées apportent sur leurs ailes?la chaleur,?les hauteurs?en aigles croissent,?et les monts de leurs cimes?déchirent, l'azur.
VIGNOBLE CUEILLI PAR LE SOLEIL
Vignoble cueilli?par le soleil?et écrasé?de lumières.
Comme une nacelle?fendant l'espace?la lune?s'humilie dans les eaux....
Les ma?s?allument des fanals?sous leurs ailes.
On entrevoit des paysans?dans le long et grand chariot?du firmament.
LA MORT RESTERA VIVANTE
Une marche funèbre conduit?la bruine tardivement.?Ce sont les feuilles tachées?de mélancolie.?Le temps aussi grandit sur les tombes.
Les yeux se ferment dans les orbites?comme au fond des cercueils,?mais les rêves passent encore?déchaussés dans les ruelles.?La mort restera vivante!
LE SILENCE COMME UNE BARQUE
En toutes choses il se fait?tard:
aulnes -- la tête lourde de sommeil?penchée vers le sol,?acacias -- fatigués d'une longue station?debout.
Le soir éteint le ciel.
Passent encore les vents en une?barque d'air.?Dans la rue, une lanterne allumée?irradie la haie de sa lumière.
LA MUSIQUE EST UN SONGE AUX YEUX OUVERTS
La Troisième Symphonie de Beethoven. Les violons?traversent de leurs cordes nos oreilles.?Les spectateurs sont assis et observent les sons.
La Troisième Symphonie de Beethoven. Les archets?se meuvent uniformément?comme une armée au pas cadencé.?Les spectateurs sont assis et observent les sons.
La Troisième Symphonie de Beethoven. Quelques?personnes jettent sur scène des larmes.
La musique,?la musique est un songe aux yeux ouverts.
Les spectateurs ont abandonné leurs corps sur les chaises
? comme des bagages en surplus -- et rêvent, rêvent autant qu'il se peut et leurs songes filent entre les étoiles.
La Troisième Symphonie de Beethoven.?La Troisième Symphonie?La Symphonie
et au final, au final chacun s'éveille?de lui-même et part?de lui-même....
Le rideau tombe comme une nuit de décembre.
JEUNE COMME UN MATIN
Ainsi qu'un commencement?tendre je suis?sous le carillon vivant?de l'orient,?et mon heure?érige sa tour.
Tel un ciel ingénu?qu'élève?cependant le crépuscule --?je m'incline tremblant?vers Demain.
LA LUMIèRE PèSE LOURDEMENT EN VEILLEUSE
Souffle le vent souffle, et les arbres?les arbres me tournent le dos.
La lumière pèse lourdement?en veilleuse.?A la fenêtre -- les grilles?de ténèbres.
Soutenues par leurs béquilles?les illusions cheminent,?à travers la boue de la nuit?les étoiles marchent?en bottes.
Souffle le vent souffle, et les arbres?les arbres me tournent le dos.
S. O. S.
Hier ainsi, aujourd'hui beaucoup plus?le navire sur la tempête re?oit fortement, plus fortement des coups dans sa proue.
La mer injurie et fuit,?les chiens des vagues?nous aboient.?L'eau se dresse sur?deux pattes,?des deux autres elle s'appuie sur le pont.
Le mat tombe à genoux?et prie.
Surviennent en glapissant des meutes de vagues,?et de toutes parts.?Prostituée de la mer --?la voile.
L'équipage s'accroche de ses ongles,?de ses dents, de ses pieds à tout ce qui?demeure encore, à une planche,?et plus réellement:?à une espérance --?mais chacun se noie?en lui-même;?nos esprits?flottent encore grelottants?dans des canots de sauvetage.
"Sauvez nos ames",?sauvez-les,?vous les sauvez!
LES SOUCIS COMMENCENT A FOURMILLER LE LONG DES RUES
Une fontaine de ciel?révèle l'orient.?Les saules reflètent?en un enfant-de-ruisseau?le regard sensuel?du corps.
Le long des rues commencent à fourmiller?les soucis,?des hommes plein la bouche.?A la périphérie les peupliers?portent sur leurs épaules?des sentiers.
LARMES DE FER
De quelles souffrances?se compose la vérité??(questions maculées de sang?sur le visage).
Les soldats versent des larmes?de fer?(c'est un passage par les choses?de la douleur).
Un oeil penche sa main?au dehors:?l'on voit nos traces?sur le temps.
SEUL PARMI LES éTOILES
Comme une jeune fille alanguie,?le soir tombe à genoux?auprès du carreau.
Ciel aux yeux noirs.
Dans les tympans la tranquillité?fait son lit pour dormir.?Les choses, toutes, sont devenues égales?à elles-mêmes...?Une libellule se débat
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