l'Automne d'une femme, by 
Marcel Prévost 
 
The Project Gutenberg EBook of l'Automne d'une femme, by Marcel 
Prévost This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and 
with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away 
or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included 
with this eBook or online at www.gutenberg.org 
Title: l'Automne d'une femme 
Author: Marcel Prévost 
Illustrator: Bocchino 
Release Date: June 13, 2007 [EBook #21825] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK 
L'AUTOMNE D'UNE FEMME *** 
 
Produced by Chuck Greif and the Online Distributed Proofreading 
Team at DP Europe (http://dp.rastko.net) 
 
L'Automne d'une Femme
MARCEL PRÉVOST 
L'Automne d'une Femme 
Il rêvera partout à la chaleur du sein. 
ALFRED DE VIGNY. 
Illustrations de Bocchino 
PARIS 
ALPHONSE LEMERRE, ÉDITEUR 
23-31, passage Choiseul, 23-31 
Un remarquable roman de moeurs militaires a été publie, il y a 
quelques années, par Mme Claire de Chandeneux, sous le titre: 
L'Automne d'une Femme. Nous devons a l'obligeance des héritiers de 
cet écrivain le droit de conserver ce titre pour le présent volume. 
A. L. 
 
À M. LOUIS LEBLOIS 
Je suis heureux, mon cher ami, de pouvoir vous offrir, avec ce roman, 
un témoignage de mon affection reconnaissante. Vous avez pris la 
peine de lire, en manuscrit, la plupart de mes livres, et, avec une 
patience que ne rebutait aucun de leurs défauts, vous leur avez fait 
subir ce suprême examen, qui n'est vraiment utile que s'il n'est point 
celui d'un confrère. 
Vous vous êtes ainsi associé à mon oeuvre; elle a bénéficié de votre 
connaissance des réalités morales, et de votre goût si sûr. 
Puissiez-vous trouver, dans les pages que vous allez relire, un peu de 
cette grâce sentimentale, de ce romanesque du réel où vous croyez voir, 
comme moi, le principal mérite, le plus aimable attrait des oeuvres
d'imagination. 
MARCEL PRÉVOST. 
Mars 1893. 
 
PREMIÈRE PARTIE 
 
I 
À côté des grandes églises paroissiales ouvertes à la prière du peuple, il 
est, dans chaque quartier du Paris élégant, des asiles de recueillement 
plus discrets, plus intimes, plus luxueux aussi, où la piété mondaine, 
lorsqu'elle s'en avise, peut converser avec Dieu. C'est, pour le faubourg 
Saint-Germain, le Gésu de la rue de Sèvres; pour les Champs-Élysées, 
l'oratoire dominicain de l'avenue Friedland; la plaine Monceau a les 
Barnabites de la rue Legendre. Le quartier de l'Europe est le mieux 
partagé avec la jolie chapelle rococo de la rue de Turin. 
Elle appartient aux Rédemptoristes, ordre féminin, fondé au dernier 
siècle par la marquise de Saint-Yvert-Leroy. Ces religieuses, toutes 
recrutées parmi les riches du monde, ne soignent point de malades, ne 
visitent point les pauvres. Elles enseignent un petit nombre d'élèves, 
choisies comme elles-mêmes dans la société; mais leur fondatrice leur a 
principalement destiné le rôle de Marie en la maison de Lazare: 
l'adoration aux pieds du Maître divin. Sur l'autel miroitant 
d'émeraudes,--telle la châsse des rois mages à Cologne,--le cercle pâle 
de l'hostie luit perpétuellement parmi les rayons de l'ostensoir. Elles, 
les Rédemptoristes, le corps chastement chemisé de blanc, un manteau 
de velours bleu, ceint d'or, les revêt en face de l'Époux: et remplacées 
par d'autres lorsque la fatigue les épuise, elles demeurent deux par deux 
agenouillées en muette prière devant le tabernacle illuminé. 
Un silence profond s'exhale de la chapelle: sur les murs épais, sur les 
portes à matelas, tous les bruits de la Ville se brisent et meurent. La rue,
d'ailleurs, est paisible, au moins dans la portion contiguë à la rue de 
Berlin, où est bâti le couvent. 
Il est bien rare, hors même les heures d'offices, que les bancs de la 
chapelle soient vides, et qu'une silhouette de Parisienne ne s'encadre 
pas entre les agenouilloirs et les mains-courantes. Elles y viennent 
volontiers à pied, comme à un mystérieux rendez-vous qu'il vaut mieux 
tenir secret entre Dieu et soi. Quelle femme dans le monde, à Paris, n'a 
connu ces brusques à-coups de piété, ces retours subits à la dévotion 
dans l'effarement d'un déboire de coeur? Oh! les étranges grâces 
qu'implorent ces mains gantées, entre-closes comme un livre sur les 
visages voilés, et quels parfums suspects doivent monter au ciel avec 
les flammes des petits cierges fichés sur les ifs de l'autel! Quels appels 
désespérés vers l'amour en fuite se mêlent aux sincères éjaculations du 
remords! Et comme il faut là-haut un Dieu indulgent et intelligent pour 
trier le bon grain parmi tant d'ivraie! 
*** 
...Ce n'était pas à coup sûr une telle pénitente qu'un coupé venait 
d'amener à la chapelle de la rue de Turin par cette fin d'après-midi 
d'octobre, sombrée dans la pluie. 
À peine entrée, elle s'était agenouillée dans l'un des derniers bancs, 
sous la tribune, soit qu'elle fût très pressée de prier, soit que, comme le 
Publicain de l'Écriture, elle ne se sentît pas    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
