Voyage de J. Cartier au Canada | Page 2

Jacques Cartier
anneau d'or pour sa bien-aim��e Thurida, & une ��p��e pour Kiartan, le fils qu'il avait eu d'elle.
A c?t�� de ces vestiges des anciennes ��migrations transatlantiques des Irlandais, leurs voisins les Gallois ont peut-��tre aussi une place �� revendiquer pour eux-m��mes: du moins se conserve-t-il chez eux une certaine tradition des navigations occidentales de Madoc, le second des fils d'Owen Guynedd, un de leurs princes; fuyant les discordes intestines de sa propre famille, il partit en 1170 pour aller �� la d��couverte vers ces lointains parages, y choisit un lieu �� sa convenance o�� il d��barqua cent vingt hommes, & revint ��quiper en Europe une flottille de dix navires pour transporter dans ce nouvel ��tablissement tous les ��l��ments d'une colonie permanente; mais l�� s'arr��te la vieille l��gende, & quelques vers gallois du quinzi��me si��cle ont seuls tardivement consacr�� le souvenir de l'entreprise de Madoc ap Owen.
III
Les ��tablissements scandinaves offrent �� notre investigation plus de certitude, de suite & de dur��e. L'islandais Biarne H��riulfson, ��cart�� pendant une brume intense de sa route vers le Groenland o�� il allait retrouver son p��re, avait aper?u & c?toy�� en 896 des terres inconnues vers l'occident, d'o�� il avait regagn�� en cinq journ��es de mer la demeure paternelle; le r��cit qu'il en faisait un jour, apr��s plusieurs ann��es, �� la cour de Norv��ge, fit na?tre le regret qu'il n'e?t pas effectu�� une reconnaissance plus exacte de ces contr��es nouvelles; si bien qu'un de ses compagnons, Leif Erikson ayant r��solu d'aller compl��ter sa d��couverte, lui acheta son navire, y embarqua trente-cinq hommes au printemps de l'an 1000, & vint atterrir �� la c?te signal��e par Biarne, au point o�� celui-ci l'avait perdue de vue: ce n'��tait qu'un plateau rocheux & aride, Helluland, o�� l'��rudition moderne a cru reconna?tre Terre-Neuve; on reprit la mer, & l'on vint descendre, au bout de trois journ��es au sud-ouest, sur une terre plate & bois��e, Markland, signal��e par la blancheur des sables du rivage, telle que les instructions nautiques repr��sentent l'Acadie; puis navigant encore deux journ��es au sud-ouest, on atteignit une ile, pr��s de laquelle une p��ninsule s'avan?ait �� l'est & au nord, comme on voit aujourd'hui le cap Cod d��passer au nord-est l'?le Nantucket; Leif s'engagea dans le d��troit, puis trouvant au-del�� un lieu favorable, il forma pr��s d'une petite rivi��re un ��tablissement pour explorer �� son aise le pays; & comme on rencontra dans les environs de Leifsbudir, la vigne croissant spontan��ment, on donna �� cette contr��e le nom de Vinland; c'est aujourd'hui le Rhode-Island & la r��gion voisine. Apr��s avoir pris un chargement de bois de construction, Leif revint au printemps de 1001 au Groenland, & pendant une douzaine d'ann��es encore les fr��res Thorwald & Thorstein, sa belle-soeur Gudrida remari��e �� Thorfinn Karlsefne, & enfin sa vaillante soeur Freydisa, firent diverses exp��ditions semblables au Vinland; mais l'hostilit�� des sauvages indig��nes les fit renoncer �� poursuivre ces armements p��riodiques. D'autres, sans doute, les reprirent �� leur tour, & les ��tablissements fond��s par Leif & par Thorfinn se d��velopp��rent �� la longue d'une mani��re permanente, puisque l'��v��que groenlandais Erik s'y rendit lui-m��me, en 1121 afin de pourvoir aux besoins spirituels de la colonie.
Les sagas du Nord ont conserv�� quelques autres traces des relations qui se continu��rent entre le Groenland & la c?te oppos��e: en 1266 des navires furent envoy��s en reconnaissance par del�� les stations de p��che les plus avanc��es, jusqu'�� la hauteur, pense-t-on, du d��troit de Barrow; en 1285 deux eccl��siastiques islandais, Adalbrand & Thorwald Helgason, naviguaient �� l'ouest jusqu'�� Terre-Neuve, d��sign��e en cette circonstance par les chroniqueurs sous le nom de Fundu-nyia-land, qui se retrouve tout entier dans la forme anglaise actuelle de New-Foundland; enfin, en 1347, un voyage de dix-sept Groenlandais au Markland fut contrari�� au retour par une temp��te qui entra?na le navire en Islande; & la narration qu'on en faisait en 1356 montre que le pays de Markland ��tait alors encore fr��quent�� par les Scandinaves. Mais il n'en est plus question dans leurs histoires ult��rieures.
IV
Un r��cit v��nitien, venu �� la lumi��re apr��s un trop long oubli, peut n��anmoins, sans trop de scrupule, ��tre admis en appendice �� la suite de ces souvenirs des navigations scandinaves; je veux parler des lambeaux d'une correspondance de famille ��man��e des fr��res Nicolas & Antoine Z��ni, qui s'��taient ��tablis vers 1390 aux Faer-oer, ou comme on disait alors, en Frislande, & navigu��rent successivement pendant une quinzaine d'ann��es dans ces mers septentrionales.
Le dernier y recueillit, de la bouche d'un vieux p��cheur, la notice d'une terre lointaine dans l'ouest, nomm��e Estotiland, o�� vingt-six ans auparavant (vers 1380 �� ce qu'il semble), il avait ��t�� jet�� par une furieuse temp��te; les habitants conservaient des rapports habituels avec le Groenland, & poss��daient encore quelques livres latins, qu'ils ne comprenaient plus. Associ�� par eux, au bout de cinq ann��es, �� une exp��dition dans le sud, vers
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