Une fête de Noël sous Jacques Cartier

Ernest Myrand
fête de Noël sous Jacques Cartier,
by Ernest Myrand

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Title: Une fête de Noël sous Jacques Cartier
Author: Ernest Myrand
Release Date: February 21, 2007 [EBook #20635]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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DE NOËL SOUS ***

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UNE FÊTE DE NOËL SOUS JACQUES CARTIER
PAR
ERNEST MYRAND

QUÉBEC IMPRIMERIE DE L. J. DEMERS & FRÈRE 30, RUE DE
LA FABRIQUE
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1888

PRÉFACE
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Il y a quelques années le bibliothécaire de l'Institut Canadien de
Québec, donnant son rapport à l'assemblée générale des membres de
cette institution littéraire, faisait cette déclaration remarquable:
Vous me permettrez, messieurs, d'exprimer un regret; les dix-neuf
vingtièmes au moins des 7,000 volumes qui ont circulé parmi nos
membres durant l'année qui vient de finir (1879-80), sont des ouvrages
de littérature légère. C'est un véritable événement lorsque quelqu'un
demande un livre sérieux. Nous comptons pourtant sur nos rayons un
beau choix d'ouvrages sur les sciences exactes, l'histoire, la philosophie,
la morale, mais presque personne ne vient secouer la poussière que s'y
accumule. La lecture des meilleurs ouvrages de fantaisie ne sert qu'à
délasser l'esprit, elle ne saurait ni nourrir l'intelligence, ni former le
coeur; c'est une simple récréation dont il ne faut pas abuser.
Quatre ans plus tard, le bibliothécaire en exercice de la même
institution confirmait le diagnostic du mal signalé par son prédécesseur.
Dans le cours de la présente année, disait-il (1883-1884), la circulation
de nos livres s'est élevée à plus de 8,130 volumes.
Parmi ces nouveaux livres se trouvent un certain nombre d'ouvrages sur
les sciences, et, si l'on en juge par la vogue qu'ils ont obtenue, on ne
saurait trio engager le bureau de direction à augmenter la partie
scientifique de notre bibliothèque qui a été fort négligée
jusqu'aujourd'hui. Malheureusement, la circulation de nos livres fait

voir que le goût des romans n'est que trop prononcé et le meilleur
moyen de combattre la propagation de ces lectures, pour le moins
frivoles, serait d'offrir à nos membres des ouvrages scientifiques qui les
instruisent et les intéressent. N'est-ce pas là la mission de notre Institut,
mêler "l'utile à l'agréable".
De cet état de choses, alarmant pour certains esprits pessimistes plutôt
que sérieux, un fait consolant se dégage. La statistique prouve avec
éclat, que la jeunesse de notre ville lit. Qu'elle lise un peu légèrement,
cela peut s'avouer sans trop d'alarmes, qu'elle puisse mieux lire, cela ne
compromettra personne de soutenir cet avis, un peu naïf, comme toutes
les vérités découvertes par La Palisse. Le mieux est toujours et partout
possible. Le point essentiel existe: la jeunesse de Québec lit; elle aime
passionnément à lire, et chez elle ce délassement intellectuel prime de
très haut dans le choix restreint de ses amusements et de ses plaisirs.
L'essentiel est obtenu, que l'essentiel demeure.
Seulement, comme les gourmands, et les gourmets, la jeunesse préfère
le dessert aux entrées du repas, la friandise et le bonbon à la soupe et au
bifteck. Je connais plusieurs vieux de cet avis-là. Le moyen de faire
goûter à la soupe et manger le rôti ne serait pas, à mon sens, de
retrancher absolument le dessert, mais plutôt de servir une soupe
excellente, un rôtit parfait.
Ce procédé d'art culinaire a été merveilleusement appliqué aux tables
de lecture par les vulgarisateurs modernes de la science dans les
oeuvres essentiellement littéraires. Ains, pour n'en nommer que deux
célèbres, Jules Verne et Camille Flammarion se sont bien gardés de
proscrire ou d'anathématiser le Roman. Loin de là; c'est à la faveur, au
prestige, à l'influence bien exploitée de ce tout puissant, qu'ils doivent
la meilleure part de leurs succès. Ça été la suprême habileté de ces bons
courtisans de flatter de la sorte le Maître Souverain de notre littérature
contemporaine et, avec lui, l'innombrable légion de ses fidèles
adorateurs. Car, de quelque nom que les passions contraires le signalent,
qu'on l'idolâtre comme un fétiche, ou qu'on l'exècre et le fuie comme un
épouvantail, il n'y a que les maladroits qui osent rencontrer de front la
popularité irrésistible de l'ennemi, popularité qui saisit, écrase, emporte

et jette à l'abîme l'imprudent contradicteur. On ne détrône pas
impunément un tel monarque, et mieux vaut, pour l'ennemi, entrer en
éclaireur qu'en guérilla dans son royaume.
Jules Verne, Flammarion n'auraient pas réussi à faire accepter leurs
ouvrages par une telle universalité de lecteurs si leurs cours
scientifiques déguisés en romans, n'eussent revêtu l'éclatante livrée,
parlé le langage charmeur, confessé
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