mois en Afrique, by Pierre-Napoléon 
Bonaparte 
 
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Title: Un mois en Afrique 
Author: Pierre-Napoléon Bonaparte 
Release Date: April 3, 2004 [EBook #11769] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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UN MOIS 
EN AFRIQUE 
PAR 
PIERRE-NAPOLÉON BONAPARTE 
Je ne m'abaisse pas à une justification, je raconte; la vérité est l'unique abri contre le 
venticello de Basile. 
AUX CITOYENS DE LA CORSE ET DE L'ARDÈCHE.
UN MOIS EN AFRIQUE. 
La France, la République, les Armes, voilà les aspirations de toute ma vie de proscrit. 
Mes idées, mes études, mes exercices avaient suivi, dès longtemps, cette direction. En 
vain, depuis dix ans, je m'étais réitérativement adressé au roi Louis-Philippe, à ses 
ministres, aux vieux compagnons de l'empereur; même une place à la gamelle, même un 
sac et un mousquet en Afrique, m'avaient été refusés. Vainement, ne pouvant pas servir 
mon pays, je frappai à toutes les portes, pour acquérir, au moins, quelque expérience 
militaire, en attendant l'avenir. Ni la Belgique, ni la Suisse, ni Espartero, ni Méhémet-Ali, 
ni le Czar, de qui j'avais sollicité la faveur de faire une campagne au Caucase, ne purent 
ou ne voulurent pas accueillir mes souhaits. A l'âge de dix-sept ans, il est vrai, j'avais 
suivi en Colombie le général Santander, président de la République de la 
Nouvelle-Grenade, et j'en avais obtenu la nomination de chef d'escadron, qui m'escala 
depuis le grade au titre étranger que notre Gouvernement provisoire m'avait conféré. 
Ce fut peu de jours après Février que, nommé chef de bataillon au premier régiment de la 
légion étrangère, je vis, bien que d'une façon incomplète, exaucer mes voeux. J'étais en 
France, la République était proclamée, et je pouvais la servir par les armes. Sans doute, la 
nature exceptionnelle de mon état militaire, et la non-abrogation de l'article VI de la loi 
du 40 avril 1832, relative au bannissement de ma famille, apportaient des restrictions 
pénibles à mon joyeux enthousiasme; mais l'un de ces faits expliquait l'autre. Sans 
rapporter implicitement cette loi, le gouvernement de la République ne pouvait 
m'admettre dans un régiment français. Faire cesser décidément notre exil, cela n'entrait 
pas encore dans ses vues; je ne discuterai pas le mérite politique de son appréciation, 
mais je dois loyalement reconnaître que tout esprit de haine ou d'antipathie était bien loin 
de la pensée de ses honorables membres à cet égard. Le jour où Louis Blanc m'annonça 
ma nomination[l] fut un des plus beaux jours de ma vie; j'allai le remercier avec effusion, 
ainsi que ses collègues, et quels qu'ils soient maintenant, membres de l'Assemblée 
Nationale, simples citoyens, proscrits, hélas! ou captifs, ils ont en moi un coeur ami et 
reconnaissant. 
[Note 1: Voyez sa lettre aux Pièces justificatives.] 
Bien avant la révolution, j'avais eu l'honneur de connaître particulièrement Marrast, 
Crémieux, et Lamartine, dont la famille est alliée de celle de ma mère. Pouvais-je douter 
de l'amitié de Crémieux, dont la voix éloquente et généreuse s'était élevée si souvent en 
faveur des proscrits de mon nom? Flocon et Arago m'avaient accueilli avec une 
bienveillance toute fraternelle. Ledru-Rollin m'a exprimé cordialement, en termes 
flatteurs, le regret de n'avoir pu me faire entrer au service d'une manière plus complète. Et 
si des considérations étrangères à ma personne ne les avaient arrêtés, il est certain que le 
Gouvernement provisoire ou la Commission exécutive n'eût pas tardé à naturaliser mon 
grade. 
Je sais que des adversaires de ma famille, ou personnels, ont parlé de la loi du 14 avril 
1832, dont la prescription principale est qu'on ne peut obtenir d'emploi dans l'armée, si on 
n'a satisfait à la loi de recrutement, ou si on ne sort pas d'une école militaire. Mais, de 
bonne foi, cette thèse était-elle soutenable à mon sujet? Comment aurais-je pu remplir les
conditions de la loi, si j'étais dans l'exil? Sans doute, et à part la période d'omnipotence 
dictatoriale, où le Gouvernement provisoire concentrait dans ses mains tous les pouvoirs, 
un décret de l'Assemblée eût été rigoureusement nécessaire. Mais si, dans un moment 
opportun, le gouvernement, quel qu'il fût, l'avait proposé, peut-on supposer que les 
représentants du grand peuple qui, en rappelant les proscrits, a placé l'un d'eux à sa tête, 
ne l'eussent pas rendu? Supposons que la Légion étrangère n'existât pas, la conséquence 
de la stricte application des lois qui régissent l'armée aurait été    
    
		
	
	
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