Thérèse Raquin 
 
The Project Gutenberg EBook of Therese Raquin, by Emile Zola 
Copyright laws are changing all over the world. Be sure to check the 
copyright laws for your country before downloading or redistributing 
this or any other Project Gutenberg eBook. 
This header should be the first thing seen when viewing this Project 
Gutenberg file. Please do not remove it. Do not change or edit the 
header without written permission. 
Please read the "legal small print," and other information about the 
eBook and Project Gutenberg at the bottom of this file. Included is 
important information about your specific rights and restrictions in how 
the file may be used. You can also find out about how to make a 
donation to Project Gutenberg, and how to get involved. 
**Welcome To The World of Free Plain Vanilla Electronic Texts** 
**eBooks Readable By Both Humans and By Computers, Since 
1971** 
*****These eBooks Were Prepared By Thousands of 
Volunteers!***** 
Title: Therese Raquin 
Author: Emile Zola 
Release Date: February, 2005 [EBook #7461] [This file was first 
posted on May 4, 2003] 
Edition: 10 
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, THERESE 
RAQUIN *** 
 
Carlo Traverso, Charles Franks and the Online Distributed 
Proofreading Team 
This file was produced from images generously made available by the 
Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr. 
 
ÉMILE ZOLA 
THÉRÈSE RAQUIN 
 
I 
Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu'on vient des quais, on trouve le 
passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor étroit et sombre qui va de 
la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et 
deux de large, au plus; il est pavé de dalles jaunâtres, usées, descellées, 
suant toujours une humidité acre; le vitrage qui le couvre, coupé à angle 
droit, est noir de crasse. 
Par les beaux jours d'été, quand un lourd soleil brûle les rues, une clarté 
blanchâtre tombe des vitres sales et traîne misérablement dans le 
passage. Par les vilains jours d'hiver, par les matinées de brouillard, les 
vitres ne jettent que de la nuit sur les dailes gluantes, de la nuit salie et 
ignoble. 
A gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant 
échapper des souffles froids de caveau. Il y a là des bouquinistes, des 
marchands de jouets d'enfants, des cartonniers, dont les étalages gris de 
poussière dorment vaguement dans l'ombre; les vitrines, faites de petits 
carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres; au 
delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant 
de trous lugubres dans lesquels s'agitent des formes bizarres. 
A droite, sur toute la longueur du passage, s'étend une muraille contre 
laquelle les boutiquiers d'en face ont plaqué d'étroites armoires; des 
objets sans nom, des marchandises oubliées là depuis vingt ans s'y
étalent le long de minces planches peintes d'une horrible couleur brune. 
Une marchande de bijoux faux s'est établie dans l'une des armoires; elle 
y vend des bagues de quinze sous, délicatement posées sur un lit de 
velours bleu, au fond d'une boîte en acajou. 
Au-dessus du vitrage, la muraille monte, noire, grossièrement crépie, 
comme couverte d'une lèpre et toute couturée de cicatrices. 
Le passage du Pont-Neuf n'est pas un lieu de promenade. On le prend 
pour éviter un détour, pour gagner quelques minutes. Il est traversé par 
un public de gens affairés dont l'unique souci est d'aller vite et droit 
devant eux. On y voit des apprentis en tablier de travail, des ouvrières 
reportant leur ouvrage, des hommes et des femmes tenant des paquets 
sous leur bras; on y voit encore des vieillards se traînant dans le 
crépuscule morne qui tombe des vitres, et des bandes de petits enfants 
qui viennent là au sortir de l'école, pour faire du tapage en courant, en 
tapant à coups de sabots sur les dalles. Toute la journée, c'est un bruit 
sec et pressé de pas sonnant sur la pierre avec une irrégularité irritante; 
personne ne parle, personne ne stationne; chacun court à ses 
occupations, la tête basse, marchant rapidement, sans donner aux 
boutiques un seul coup d'oeil. Les boutiquiers regardent d'un air inquiet 
les passants qui, par miracle, s'arrêtent devant leurs étalages. 
Le soir, trois becs de gaz, enfermés dans des lanternes lourdes et 
carrées, éclairent le passage. Ces becs de gaz, pendus aux vitrages sur 
lesquels ils jettent des taches de clarté fauve, laissent tomber autour 
d'eux des ronds d'une lueur pâle qui vacillent et semblent disparaître 
par instants. Le passage prend l'aspect sinistre d'un véritable 
coupe-gorge; de grandes ombres s'allongent sur les dalles, des souffles 
humides viennent de la rue; on dirait une galerie souterraine vaguement 
éclairée par trois lampes funéraires. Les marchands se contentent, pour 
tout éclairage, des maigres rayons que les becs de gaz envoient à leurs 
vitrines; ils allument seulement, dans leur boutique, une lampe munie 
d'un    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
 
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.
	    
	    
