Stello

Alfred de Vigny
Stello, by Alfred De Vigny

The Project Gutenberg EBook of Stello, by Alfred De Vigny Copyright
laws are changing all over the world. Be sure to check the copyright
laws for your country before downloading or redistributing this or any
other Project Gutenberg eBook.
This header should be the first thing seen when viewing this Project
Gutenberg file. Please do not remove it. Do not change or edit the
header without written permission.
Please read the "legal small print," and other information about the
eBook and Project Gutenberg at the bottom of this file. Included is
important information about your specific rights and restrictions in how
the file may be used. You can also find out about how to make a
donation to Project Gutenberg, and how to get involved.
**Welcome To The World of Free Plain Vanilla Electronic Texts**
**eBooks Readable By Both Humans and By Computers, Since
1971**
*****These eBooks Were Prepared By Thousands of
Volunteers!*****
Title: Stello
Author: Alfred De Vigny
Release Date: January, 2006 [EBook #9655] [Yes, we are more than
one year ahead of schedule] [This file was first posted on October 13,
2003]

Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK STELLO
***

Produced by Walter Debeuf

STELLO
par ALFRED DE VIGNY.

L'analyse est une sonde. Jetée profondément dans l'Océan, elle
épouvante et désespère le Faible; mais elle rassure et conduit le Fort qui
la tient fermement en main.
LE DOCTEUR-NOIR.

CHAPITRE PREMIER
CARACTÈRE DU MALADE
Stello est né le plus heureusement du monde et protégé par l'étoile du
ciel la plus favorable. Tout lui a réussi, dit-on, depuis son enfance. Les
grands événements du globe sont toujours arrivés à leur terme de
manière à seconder et à dénouer miraculeusement ses événements
particuliers, quelque embrouillés et confus qu'ils se trouvassent; aussi
ne s'inquiète-t-il jamais lorsque le fil de ses aventures se mêle, se tord
et se noue sous les doigts de la Destinée: il est sûr qu'elle prendra la
peine de le disposer elle-même dans l'ordre le plus parfait,

qu'elle-même y emploiera toute l'adresse de ses mains, à la lueur de
l'étoile bienfaisante et infaillible. On dit que, dans les plus petites
circonstances, cette étoile ne lui manqua jamais, et qu'elle ne dédaigne
pas d'influer, pour lui, sur le caprice même des saisons. Le soleil et les
nuages lui viennent quand il le faut. Il y a des gens comme cela.
Cependant il se trouve des jours dans l'année où il est saisi d'une sorte
de souffrance chagrine que la moindre peine de l'âme peut faire éclater,
et dont il sent les approches quelques jours d'avance. C'est alors qu'il
redouble de vie et d'activité pour conjurer l'orage, comme font tous les
êtres vivants qui pressentent un danger. Tout le monde, alors, est bien
vu de lui et bien accueilli; il n'en veut à qui que ce soit, de quoi que ce
soit. Agir contre lui, le tyranniser, le persécuter, le calomnier, c'est lui
rendre un vrai service; et, s'il apprend le mal qu'on lui a fait, il a encore
sur la bouche un éternel sourire indulgent et miséricordieux. C'est qu'il
est heureux comme les aveugles le sont lorsqu'on leur parle; car si le
sourd nous semble toujours sombre, c'est qu'on ne le voit que dans le
moment de la privation de la parole des hommes; et si l'aveugle nous
paraît toujours heureux et souriant, c'est que nous ne le voyons que
dans le moment où la voix humaine le console.--C'est ainsi que Stello
est heureux; c'est qu'aux approches de sa crise de tristesse et d'affliction,
la vie extérieure, avec ses fatigues et ses chagrins, avec tous les coups
qu'elle donne à l'âme et au corps, lui vaut mieux que la solitude, où il
craint que la moindre peine de coeur ne lui donne un de ses funestes
accès. La solitude est empoisonnée pour lui, comme l'air de la
Campagne de Rome. Il le sait; mais il s'y abandonne cependant, tout
certain qu'il est d'y trouver une sorte de désespoir sans transports, qui
est l'absence de l'espérance.--Puisse la femme inconnue qu'il aime ne
pas le laisser seul dans ces moments d'angoisse!
Stello était, hier matin, aussi changé en une heure qu'après vingt jours
de maladie, les yeux fixes, les lèvres pâles et la tête abattue sur la
poitrine par les coups d'une tristesse impérissable.
Dans cet état, qui précède des douleurs nerveuses auxquelles ne croient
jamais les hommes robustes et rubiconds dont les rues sont pleines, il
était couché tout habillé sur un canapé, lorsque, par un grand bonheur,

la porte de sa chambre s'ouvrit, et il vit entrer le Docteur-Noir.

CHAPITRE II
SYMPTOMES
"Ah! Dieu soit loué! s'écria Stello en levant les yeux, voici un vivant.
Et, c'est vous, vous qui êtes le médecin
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 82
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.