Sodome et Gomorrhe - Volume 1 
 
The Project Gutenberg EBook of Sodome et Gomorrhe--Volume 1, by 
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Title: Sodome et Gomorrhe--Volume 1 
Author: Marcel Proust 
Release Date: March 8, 2005 [EBook #15288] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK SODOME 
ET GOMORRHE--VOLUME 1 *** 
 
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A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU DU CÔTÉ DE CHEZ 
SWANN (_2 vol._). A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS 
(_3 vol._). LE CÔTÉ DE GUERMANTES (_3 vol._). SODOME ET 
GOMORRHE (_2 vol._). LA PRISONNIÈRE (_2 vol._). ALBERTINE 
DISPARUE. LE TEMPS RETROUVÉ (_2 vol._). 
PASTICHES ET MÉLANGES. LES PLAISIRS ET LES JOURS. 
CHRONIQUES. LETTRES A LA N.R.F. MORCEAUX CHOISIS. UN 
AMOUR DE SWANN (_édition illustrée par Laprade_). 
_Collection in-8_ «_A la Gerbe_» OEUVRES COMPLÈTES (_l8
vol._). 
 
SODOME ET GOMORRHE _PREMIÈRE PARTIE_ 
 
PREMIÈRE APPARITION DES HOMMES-FEMMES, 
DESCENDANTS DE CEUX DES HABITANTS DE SODOME QUI 
FURENT ÉPARGNÉS PAR LE FEU DU CIEL. 
«La femme aura Gomorrhe et l'homme aura Sodome.» 
ALFRED DE VIGNY. 
On sait que bien avant d'aller ce jour-là (le jour où avait lieu la soirée 
de la princesse de Guermantes) rendre au duc et à la duchesse la visite 
que je viens de raconter, j'avais épié leur retour et fait, pendant la durée 
de mon guet, une découverte, concernant particulièrement M. de 
Charlus, mais si importante en elle-même que j'ai jusqu'ici, jusqu'au 
moment de pouvoir lui donner la place et l'étendue voulues, différé de 
la rapporter. J'avais, comme je l'ai dit, délaissé le point de vue 
merveilleux, si confortablement aménagé au haut de la maison, d'où 
l'on embrasse les pentes accidentées par où l'on monte jusqu'à l'hôtel de 
Bréquigny, et qui sont gaiement décorées à l'italienne par le rose 
campanile de la remise appartenant au marquis de Frécourt. J'avais 
trouvé plus pratique, quand j'avais pensé que le duc et la duchesse 
étaient sur le point de revenir, de me poster sur l'escalier. Je regrettais 
un peu mon séjour d'altitude. Mais à cette heure-là, qui était celle 
d'après le déjeuner, j'avais moins à regretter, car je n'aurais pas vu, 
comme le matin, les minuscules personnages de tableaux, que 
devenaient à distance les valets de pied de l'hôtel de Bréquigny et de 
Tresmes, faire la lente ascension de la côte abrupte, un plumeau à la 
main, entre les larges feuilles de mica transparentes qui se détachaient 
si plaisamment sur les contreforts rouges. A défaut de la contemplation 
du géologue, j'avais du moins celle du botaniste et regardais par les 
volets de l'escalier le petit arbuste de la duchesse et la plante précieuse 
exposés dans la cour avec cette insistance qu'on met à faire sortir les 
jeunes gens à marier, et je me demandais si l'insecte improbable 
viendrait, par un hasard providentiel, visiter le pistil offert et délaissé. 
La curiosité m'enhardissant peu à peu, je descendis jusqu'à la fenêtre du 
rez-de-chaussée, ouverte elle aussi, et dont les volets n'étaient qu'à 
moitié clos. J'entendais distinctement, se préparant à partir, Jupien qui
ne pouvait me découvrir derrière mon store où je restai immobile 
jusqu'au moment où je me rejetai brusquement de côté par peur d'être 
vu de M. de Charlus, lequel, allant chez Mme de Villeparisis, traversait 
lentement la cour, bedonnant, vieilli par le plein jour, grisonnant. Il 
avait fallu une indisposition de Mme de Villeparisis (conséquence de la 
maladie du marquis de Fierbois avec lequel il était personnellement 
brouillé à mort) pour que M. de Charlus fît une visite, peut-être la 
première fois de son existence, à cette heure-là. Car avec cette 
singularité des Guermantes qui, au lieu de se conformer à la vie 
mondaine, la modifiaient d'après leurs habitudes personnelles (non 
mondaines, croyaient-ils, et dignes par conséquent qu'on humiliât 
devant elles cette chose sans valeur, la mondanité--c'est ainsi que Mme 
de Marsantes n'avait pas de jour, mais recevait tous les matins ses 
amies, de 10 heures à midi)--le baron, gardant ce temps pour la lecture, 
la recherche des vieux bibelots, etc... ne faisait jamais une visite 
qu'entre 4 et 6 heures du soir. A 6 heures il allait au Jockey ou se 
promener au Bois. Au bout d'un instant je fis un nouveau mouvement 
de recul pour ne pas être vu par Jupien; c'était bientôt son heure de 
partir au bureau, d'où il ne revenait que pour le dîner, et même pas 
toujours depuis une semaine que sa nièce était allée avec ses apprenties 
à la campagne chez une cliente finir    
    
		
	
	
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