sa comédie. L'actrice, qui doit y jouer le rôle principal, 
étant toujours dérangée par le fleuriste, qui vient pour lui essayer une 
couronne de fleurs d'oranger qui ne veut pas se décider à lui aller. 
Dans un autre théâtre, une jeune ingénue, qui épouse un homme du 
monde (également ingénu), discutait avec son futur le choix du notaire 
qui dresserait le contrat.--L'actrice désirait que ce fût celui qui est 
ordinairement chargé de ses intérêts.--Le futur souhaitait que ce fût un 
de ses amis nouvellement pourvu d'une charge et auquel il avait promis 
sa clientèle. Au milieu de la discussion qui commençait à s'échauffer
survint un ami commun des deux conjoints: 
--Bonjour, mes enfants, leur dit-il, vous vous disputez avant le mariage, 
c'est manger le dessert avant le potage;--faites-vous des concessions 
mutuelles;--toi, Monsieur, tu choisiras le notaire qui dressera le 
contrat;--vous, Madame, réservez-vous le droit de choisir d'avance 
l'avoué qui fera la séparation de corps. 
Ainsi fut dit,--ainsi sera fait,--prétendent les méchantes langues, devant 
même que les dragées du premier baptême aient été croquées. 
En apprenant tous ces mariages, une comédienne, qui persiste dans les 
anciens us dramatiques, a fait afficher dans son salon et dans sa loge 
une pancarte sur laquelle on lit: 
ICI,--ON NE SE MARIE PAS. 
Une de ces récente épouses,--pour laquelle la lune de miel n'avait eu 
qu'un quartier,--rencontrant une de ses amies, déposait dans son sein le 
bilan de ses illusions matrimoniales: 
--Viens me voir souvent;--je te consolerai. 
--Mais c'est que je ne puis pas sortir quand je veux. 
--Ton mari est donc jaloux? demanda l'amie. 
--Oh! ma chère, répondit la jeune épouse,--il a employé ma dot à 
acheter le fonds d'Othello... 
* * * * * 
Dans le cabinet d'un restaurant, deux amants s'expliquaient. Chacun 
d'eux ayant épuisé la somme d'arguments que lui fournissait son droit, 
après un bruyant échange de propos, les gestes remplacèrent le discours, 
et les parties commencèrent un échange de projectiles: 
--Si tu ne te tais pas, disait une voix d'homme, je te lance le flambeau à 
la figure.
--Alors, répondit une voix de femme, retire au moins la bougie, sans 
cela je ne verrai pas clair pour te jeter la soupière à la tête. 
Un double éclat de rire se fit entendre, et la querelle eut un baiser pour 
finale. 
* * * * * 
Le chef de cabinet d'un ministère racontait l'autre jour, dans un salon, 
qu'il avait eu le matin sous les yeux une demande signée d'un nom 
très-connu dans l'industrie, et qui était ainsi conçue: 
/# «Monsieur le ministre, 
»J'ai un mot à dire à Votre Excellence: je la prie de vouloir bien 
m'accorder, pour samedi prochain, une audience de deux heures.» #/ 
* * * * * 
Dans une maison où elle avait été invitée, et où on l'avait reçue avec 
toutes les attentions que l'on doit à une femme et à une artiste de talent, 
mademoiselle *** oublie un soir qu'elle était dans le monde, elle prend 
le lustre pour la rampe, le parquet pour les planches, et, se croyant en 
scène, elle commença une conversation où se trouvaient des réflexions 
dignes de figurer dans le dialogue d'une Lisette avec un Scapin. La 
maîtresse de la maison, voulant mettre un terme à ce petit scandale, prit 
l'actrice à part: 
--C'est sans doute une erreur qui nous procure l'avantage de vous avoir 
parmi nous? lui dit-elle. 
--Comment cela? demanda l'actrice étonnée de l'apostrophe. 
--Mais probablement, fit la dame, j'avais eu l'honneur d'inviter 
mademoiselle *** et elle m'envoie sa cuisinière. 
* * * * * 
Sur le boulevard, où il se promenait pour la première fois après dix ans
d'absence, l'avocat S..., autrefois journaliste, rencontra, parmi ses 
anciennes connaissances, M. M..., avec lequel il avait été très-lié 
autrefois. 
--Eh! cher ami, que je suis content de vous voir,--vous allez me donner 
un renseignement,--qu'est-ce qu'on me dit là-bas que vous avez fait une 
grosse fortune? 
--Eh! cher ami, répondit modestement M. M..., il faut bien faire 
quelque chose. 
* * * * * 
Les personnes qui s'occupent des choses du théâtre se rappellent sans 
doute qu'il y a quelques années une scène de vaudeville était dirigée par 
un Asiatique bizarre,--qui a laissé dans sa carrière administrative un 
recueil de souvenirs à faire passer la mémoire d'Harpagon et du père 
Grandet. 
Dans un ouvrage que l'on montait sur son théâtre, on avait engagé un 
chien, dont tout le rôle consistait à aboyer deux ou trois fois dans la 
coulisse, au milieu d'une scène dramatique. 
Mais la veille de la représentation, à la répétition générale,--le chien 
manque son entrée. 
L'Asiatique en question, qui parlait le français des nègres, se mit alors 
dans une de ces colères qui l'ont rendu à tout jamais mémorable: 
--Chien! ou est chien? s'écrie-t-il en fureur. 
--Moi pas trouver, dit le régisseur, obligé, pour se faire comprendre, de 
parler    
    
		
	
	
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