A partir du milieu du xve siècle la littérature en faveur des femmes 
comprend un très grand nombre de pièces importantes, telles que _le 
Chevalier aux dames_, le Miroir des dames de Bouton, _la déduction 
du procès de Honneur féminin ou l'Advocat des dames_ par Pierre 
Michaut, etc. M. A. Piaget en a donné un aperçu fort intéressant dans 
son _Martin Le Franc_, Thèse de la Faculté des Lettres de Genève, 
Lausanne, 1888, p. 127 à 167. 
[11] Voy. divers extraits de ces auteurs donnés par R. Thomassy dans 
son _Essai sur les écrits politiques de Chr. de Pisan_, p. 92 à 102. 
[12] Voy. Harisse, _Excerpta Colombiniana_, Paris, 1887, p. 80, n° 46 
[13] Nous ne parlons pas d'un ms. appartenant à Westminster Abbey et 
signalé par M. Paul Meyer (_Bull, de la Société des Anc. Textes_, 
1875). C'est une copie sur papier faite au milieu du xve siècle et qui ne 
paraît pas avoir une bien grande valeur. Elle renferme à la suite de 
diverses poésies l'Épître au Dieu d'Amours et le Dit de la Pastoure de 
Christine de Pisan. 
[14] Barrois, _Bibliothèque protypographique ou Librairie des fils du 
roi Jean_, Paris, 1830, p. 204. 
[15] L'association connue sous le nom de «Court amoureuse» avait été 
fondée dans l'hôtel du duc de Bourgogne le 14 février 1400 un an, jour
pour jour, avant la date que Christine donne à son poème du Dit de la 
Rose. Elle avait été instituée dans l'intention d'honorer le sexe féminin 
et ne comprenait pas moins de 600 membres dont les noms nous ont été 
conservés par les mss. du fonds français 5233 et 10469; voy. l'art, de M. 
A. Piaget dans _Romania_, XX, p. 417 à 454. On est étonné toutefois 
de rencontrer parmi les membres d'une semblable société des noms tels 
que ceux de Gontier Col et de Pierre Col qui, on le sait, étaient de 
fidèles disciples de Jean de Meun et des adversaires de Christine. 
[16] Delaville le Roulx, _La France en Orient_, I, p. 379. 
[17] Barrois, _Bibl. protyp_. n° 1353 (Bruges) et 1952 (Bruxelles) 
[18] R. Thomassy, _Essai sur les écrits politiques de Chr. de Pisan_, p. 
119 et 120. 
[19] «Le bon berger ou le vray régime et gouvernement des bergers et 
bergères, composé par le rustique Jehan de Brie,» publié, d'après l'édit. 
de 1541, par Paul Lacroix. Paris, Liseux, 1870. 
 
L'ÉPITRE AU DIEU D'AMOURS LE DIT DE LA ROSE, LE DÉBAT 
DE DEUX AMANTS LE LIVRE DES TROIS JUGEMENTS LE DIT 
DE POISSY, LE DIT DE LA PASTOURE ÉPITRE A EUSTACHE 
MOREL 
 
L'EPISTRE 
AU DIEU D'AMOURS 
(_Mai 1399_). 
CI COMMENCE L'EPISTRE AU DIEU D'AMOURS 
Cupido, roy par la grace de lui, Dieu des amans, sanz aide de nullui 
Regnant en l'air du ciel trés reluisant, Filz de Venus la deesse poissant, 
5 Sire d'amours et de tous ses obgiez, A tous nos vrais loiaulx servans 
subgiez, SALUT, AMOUR, FAMILIARITÉ, Savoir faisons en 
generalité Qu'a nostre Court sont venues complaintes 10 Par devant 
nous et moult piteuses plaintes De par toutes dames et damoiselles, 
Gentilz femmes, bourgoises et pucelles, Et de toutes femmes 
generaument, Nostre secours requerans humblement, 15 Ou, se ce non, 
du tout desheritées De leur honneur seront et ahontées. Si se plaingnent 
les dessusdittes dames Des grans extors, des blasmes, des diffames, 
Des traïsons, des oultrages trés griefs, 20 Des faussetez et de mains 
autres griefs, Que chascun jour des desloiaulx reçoivent, Qui les
blasment, diffament et deçoivent. Sur tous païs se complaignent de 
France, Qui jadis fu leur escu et deffense, 25 Qui contre tous de tort les 
deffendoit, Com il est droit, et si com faire doit Noble païs ou 
gentillece regne. Mais a present elles sont en ce regne, Ou jadis tant 
estoient honnourées, 30 Plus qu'autre part des faulz deshonnourées, Et 
meismement, dont plus griefment se deulent, Des nobles gens qui plus 
garder les seulent. Car a present sont pluseurs chevaliers Et escuiers 
mains duis et coustumiers 35 D'elles traÿr par beaulx blandissemens. Si 
se faignent estre loyaulx amans Et se cueuvrent de diverse faintise; Si 
vont disant que griefment les atise L'amour d'elles, qui leur cuer tient 
en serre, 40 Dont l'un se plaint, a l'autre le cuer serre, L'autre pleure par 
semblant et souspire, Et l'autre faint que trop griefment empire, Par trop 
amer tout soit descoulouré Et presque mort et tout alangoré, 45 Et 
jurent fort et promettent et mentent Estre loiaulx, secrez, et puis s'en 
vantent. D'aler souvent et de venir se peinent, Par ces moustiers ça et la 
se pormenent En regardant, s'apuient sus aultelz 50 Par faulx semblans, 
moult en y a de telz; Parmi rues leurs chevaulx esperonnent Gays et 
mignos a cliquetes qui sonnent; Moult font semblant d'en estre 
embesoignez: Mules, chevaulz ne sont pas espargniez. 55 Diligens sont 
de bailler    
    
		
	
	
	Continue reading on your phone by scaning this QR Code
	 	
	
	
	    Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the 
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.