Lithuanie, et quatre régimens de cavalerie viennent d'être offerts par la 
noblesse. 
 
Wilna, le 16 juillet 1812. 
Septième bulletin de la grande armée. 
S.M. fait élever sur la rive droite de la Vilia un camp retranché fermé 
par des redoutes, et fait construire une citadelle sur la montagne où était 
l'ancien palais des Jagellons. On travaille à établir deux ponts de pilotis 
sur la Vilia. Trois ponts de radeaux existent déjà sur cette rivière. 
Le 8, l'empereur a passé la revue d'une partie de sa garde, composée 
des divisions Laborde et Roguet, que commande le maréchal duc de
Trévise, et de la vieille garde, que commande le maréchal duc de 
Dantzick, sur l'emplacement du camp retranché. La belle tenue de ces 
troupes a excité l'admiration générale. 
Le 4, le maréchal duc de Tarente fit partir de son quartier-général de 
Rossiena, capitale de la Samogitie, l'une des plus belles et des plus 
fertiles provinces de la Pologne, le général de brigade baron Ricard, 
avec une partie de la septième division, pour se porter sur Poniewiez; le 
général prussien Kleist, avec une brigade prussienne, a été envoyé sur 
Chawli; et le brigadier prussien de Jeannerel, avec une autre brigade 
prussienne, sur Telch. Ces trois commandans sont arrivés à leur 
destination. Le général Kleist n'a pu atteindre qu'un hussard russe, 
l'ennemi ayant évacué en toute hâte Chawli, après avoir incendié les 
magasins. 
Le général Ricard est arrivé, le 6 de grand matin, à Poniewiez. Il a eu le 
bonheur de sauver les magasins qui s'y trouvaient, et qui contenaient 
trente mille quintaux de farine. Il a fait cent soixante prisonniers, parmi 
lesquels sont quatre officiers. Cette petite expédition fait le plus grand 
honneur au détachement de hussards de la Mort prussien, qui en a été 
chargé. S.M. a accordé la décoration de la Légion-d'Honneur au 
commandant, au lieutenant de Raven, aux sous-officiers Werner et 
Pommereit, et au brigadier Grabouski, qui se sont distingués dans cette 
affaire. 
Les habitans de la province de Samogitie se distinguent par leur 
patriotisme. Ils ont un grief de plus que les autres Polonais: ils étaient 
libres; leur pays est riche; il l'était davantage; mais leurs destinées ont 
changé avec la chute de la Pologne. Les plus belles terres ayant été 
données par Catherine aux Soubow, les paysans, de libres qu'ils étaient, 
ont dû devenir esclaves. Le mouvement de flanc qu'a fait l'armée sur 
Wilna, ayant tourné cette belle province, elle se trouve intacte, et sera 
de la plus grande utilité à l'armée. Deux mille chevaux sont en route 
pour venir réparer les pertes de l'artillerie. Des magasins considérables 
ont été conservés. La marche de l'armée de Kowno sur Wilna, et de 
Wilna sur Dunabourg et sur Minsk, a obligé l'ennemi à abandonner les 
rives du Niémen, et a rendu libre cette rivière, par laquelle de
nombreux convois arrivent à Kowno. Nous avons dans ce moment plus 
de cent cinquante mille quintaux de farine, deux millions de rations de 
biscuit, six mille quintaux de riz, une grande quantité d'eau-de-vie, six 
cent mille boisseaux d'avoine, etc. Les convois se succèdent avec 
rapidité: le Niémen est couvert de bateaux. 
Le passage du Niémen a eu lieu le 24, et l'empereur est entré à Wilna le 
38. La première armée de l'Ouest, commandée par l'empereur 
Alexandre, est composée de neuf divisions d'infanterie et de quatre 
divisions de cavalerie. Poussée de poste en poste, elle occupe 
aujourd'hui le camp retranché de Drissa, où le roi de Naples, avec les 
corps des maréchaux ducs Elchingen et de Reggio, plusieurs divisions 
du premier corps, et les corps de cavalerie des comtes Nansouty et 
Montbrun, la contient. La seconde armée, commandée par le prince 
Bagration, était encore, le premier juillet, à Kobrin, où elle se réunissait. 
Les neuvième et quinzième divisions étaient plus loin, sous les ordres 
du général Tormazow. A la première nouvelle du passage du Niémen, 
Bagration se mit en mouvement pour se porter sur Wilna; il fit sa 
jonction avec les cosaques de Platow, qui étaient vis-à-vis Grodno. 
Arrivé à la hauteur d'Ivié, il apprit que le chemin de Wilna lui était 
fermé. Il reconnut que l'exécution des ordres qu'il avait serait téméraire 
et entraînerait sa perte, Soubotnicki, Traboui, Witchnew, Volojink, 
étant occupés par les corps du général comte Grouchy, du général Pajol, 
et du maréchal prince d'Eckmühl. Il rétrograda alors, et prit la direction 
de Minsk; mais arrivé à demi-chemin de cette ville, il apprit que le 
prince d'Eckmühl y était entré. Il rétrograda encore une fois: de Newij 
il marcha sur Slousk, et de là il se porta sur Bobruisk, où il n'aura 
d'autre ressource que de passer le Borysthène. Ainsi, les deux armées 
sont entièrement coupées, et séparées entre elles par un espace de cent 
lieues. 
Le prince d'Eckmühl s'est emparé de la place forte de Borisow sur la 
Bérésina. Soixante    
    
		
	
	
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