que la fin du règne de Djezzar était 
arrivée.
Vous, bons musulmans, habitans, vous ne devez pas prendre 
l'épouvante, car je suis l'ami de tous ceux qui ne commettent point de 
mauvaises actions et qui vivent tranquilles. 
Que chaque commune ait donc à m'envoyer ses députés à mon camp, 
afin que je les inscrive et leur donner des sauf-conduits, car je ne peux 
pas répondre sans cela du mal qui leur arriverait. 
Je suis terrible envers mes ennemis, bon, clément et miséricordieux 
envers le peuple et ceux qui se déclarent mes amis. 
BONAPARTE. 
 
Au camp d'Acre, le 29 ventose an 7 (19 mars 1799). 
Au fils d'Omar-Daher. 
Omar-Daher, qui pendant tant d'années a commandé à Acre, dans la 
Tibériade et dans toute la Galilée, homme recommandable par ses 
grandes actions, les talens distingués qu'il avait reçus de Dieu, et la 
bonne conduite qu'il a tenue en tout temps envers les Français, dont il a 
constamment encouragé le commerce, a été détruit et remplacé par 
Djezzar-Pacha, homme féroce et ennemi du peuple. Dieu, qui tôt ou 
tard punit les méchans, veut aujourd'hui que les choses changent. 
J'ai choisi le scheick Abbas-el-Daher, fils d'Omar-Daher en 
considération de son mérite personnel, et convaincu qu'il sera comme 
son père ennemi des vexations et bienfaiteur du peuple, pour 
commander dans toute la Tibériade, en attendant que je puisse le faire 
aussi grand que son père. J'ordonne donc, par la présente, au scheick 
El-Beled et au peuple de la Tibériade de reconnaître le scheick 
Abbas-El-Daher pour leur scheick. 
Nous l'avons en conséquence revêtu d'une pelisse. 
J'ordonne également au scheick El-Beled de Nazareth de lui faire 
remettre les maisons, jardins et autres biens que le scheick Omar-Daher
possédait à Nazareth. 
BONAPARTE. 
 
Au camp d'Acre, le 30 ventose an 7 (20 mars 1799). 
A l'émir Bechir. 
Après m'être emparé de toute l'Egypte, j'ai traversé les déserts et suis 
entré en Syrie; je me suis emparé des forts d'El-Arich, Gaza et Jaffa, 
qu'avaient envahis les troupes de Djezzar-Pacha; j'ai battu et détruit 
toute son armée; je viens de l'enfermer dans la place d'Acre, dont je suis 
occupé depuis avant-hier à faire le siége. 
Je m'empresse de vous faire connaître toutes ces nouvelles, parce que je 
sais qu'elles doivent vous être agréables, puisque toutes ces victoires 
anéantissent la tyrannie d'un homme féroce qui a fait autant de mal à la 
brave nation druse qu'au genre humain. 
Mon intention est de rendre la nation druse indépendante, d'alléger le 
tribut qu'elle paye, et de lui rendre le port de Bezuth, et autres villes qui 
lui sont nécessaires pour les débouchés de son commerce. 
Je désire que le plus tôt possible vous veniez vous-même ou que vous 
envoyiez quelqu'un pour me voir ici devant Acre, afin de prendre tous 
les arrangemens nécessaires pour vous délivrer de nos ennemis 
communs. 
Vous pourrez faire proclamer dans tous les villages de la nation druse 
que ceux qui viendront apporter des vivres au camp et surtout du vin et 
de l'eau-de-vie, seront exactement payés. 
BONAPARTE. 
 
Au camp d'Acre, le 1er germinal an 7 (21 mars 1799).
Au scheick Mustapha-Békir. 
Le scheick Mustapha-Békir, homme recommandable par ses talens et 
par son crédit, qui lui ont mérité les persécutions d'Achmet-Pacha, qui 
l'a tenu sept ans dans les fers, est nommé commandant de Saffet et du 
port de Guerbanet Yakoub. 
Il est ordonné à tous les scheicks et habitans de lui prêter main-forte 
pour arrêter les Musselinins, les troupes de Djezzar et autres qui 
s'opposeront à l'exécution de nos ordres: il a été à cet effet revêtu d'une 
pelisse. Il lui est expressément recommandé de ne commettre aucune 
vexation envers les fellahs et de repousser avec courage tous ceux qui 
prétendraient entrer sur le territoire du pachalic d'Acre. 
BONAPARTE. 
 
Au camp d'Acre, le 2 germinal an 7 (22 mars 1799). 
A l'adjudant-général Almeyras. 
Je vous ai expédié deux bateaux le 13 et le 16, pour vous faire connaître 
nos besoins d'artillerie. Les boulets que nous a envoyés l'ennemi, joints 
a ceux que vous nous avez fait passer à Jaffa, nous mettent à même de 
pouvoir attaquer dans trois ou quatre jours. 
Tout le pays est entièrement soumis et dévoué; une armée venue de 
Damas a été complètement battue; le général Junot, avec trois cents 
hommes de la deuxième légère, a battu trois à quatre mille hommes de 
cavalerie, en a mis cinq à six cents hors de combat, et pris cinq 
drapeaux: c'est une des affaires brillantes de la guerre. 
Ne perdez pas de vue les fortifications et les approvisionnemens de 
Lesbeh; car, si l'hiver et le printemps nous nous sommes battus en Syrie, 
il serait possible que cet été une armée de débarquement nous mît à 
même d'acquérir de la gloire à Damiette. 
Donnez de vos nouvelles au général Dugua.
BONAPARTE. 
 
An camp d'Acre, le 7 germinal an    
    
		
	
	
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