récent constatées sur les côtes d'un grand 
nombre d'îles volcaniques amenèrent Darwin à conclure qu'en général 
les aires volcaniques sont des régions de soulèvement; et il fut conduit, 
naturellement, à les opposer aux aires dans lesquelles, comme il le 
montra, la présence d'atolls, de récifs frangeants et de récifs-barrières, 
offre les preuves d'un affaissement. Il parvint de cette manière à dresser 
une carte des aires océaniques, les répartissant en zones soumises à des 
mouvements de soulèvement ou d'affaissement. Ses conclusions à cet 
égard étaient aussi neuves que suggestives. 
Darwin reconnut très clairement le fait que la plupart des îles 
océaniques semblent être d'origine volcanique, quoiqu'il prît soin de 
signaler les exceptions importantes qui infirment, dans une certaine 
mesure, la généralisation de cette règle. Dans son _Origine des 
espèces_ il a développé l'idée et émis la théorie de la permanence des 
bassins océaniques, que d'autres auteurs ont adoptée après lui et ont 
étendue plus loin, pensons-nous, que Darwin n'avait cru devoir le faire. 
Sa prudence sur ce point et sur les questions spéculatives du même 
genre était bien connue de tous ceux qui avaient l'habitude de les 
discuter avec lui. 
Quelques années avant le voyage du Beagle, M. Poulett Scrope avait 
signalé les analogies remarquables qui existent entre certaines roches 
ignées à structure rubanée, telles qu'on en rencontre aux îles Ponces, et
les schistes cristallins feuilletés. Il ne semble pas que Darwin ait eu 
connaissance du remarquable mémoire de Scrope, mais il appela 
l'attention, d'une manière toute spontanée, sur les mêmes phénomènes 
lorsqu'il entreprit l'étude de roches fort analogues qu'on observe à l'île 
de l'Ascension. Comme il venait d'étudier les grandes masses de 
schistes cristallins du continent Sud-Américain, il fut frappé du fait que 
les roches incontestablement ignées de l'Ascension offrent une 
répartition identique des minéraux constitutifs, le long de «feuillets» 
parallèles. Ces observations conduisirent Darwin à la même conclusion 
que celle à laquelle Scrope était arrivé quelque temps auparavant, 
c'est-à-dire que, lorsque la cristallisation s'opère dans des masses 
rocheuses soumises à des forces déformatrices très puissantes, il se 
produit une séparation et une distribution des minéraux constitutifs, 
suivant des plans parallèles. On a reconnu pleinement aujourd'hui que 
ce processus doit avoir été un facteur important dans la formation des 
roches métamorphiques, que les auteurs récents désignent sous le nom 
de _dynamo-métamorphisme_. 
Dans l'étude de ce problème et d'un grand nombre d'autres analogues, 
exigeant des connaissances minéralogiques très exactes, il est 
remarquable de voir à quel point Darwin réussissait à découvrir la 
vérité au sujet des roches qu'il étudiait, à l'aide seulement d'un canif, 
d'une simple loupe, de quelques essais chimiques et du chalumeau. 
Depuis Darwin l'étude des roches en sections minces sous le 
microscope a été inventée, et est aujourd'hui du plus grand secours dans 
toutes les recherches pétrographiques. Plusieurs des îles étudiées par 
Darwin ont été explorées à nouveau, et des échantillons de leurs roches 
ont été recueillis pendant le voyage du navire de la Marine Royale le 
Challenger. Les résultats de l'étude qu'en a faite un des maîtres de la 
microscopie des roches, le Professeur Renard, de Bruxelles, ont été 
publiés récemment dans un des volumes des _Rapports sur l'Expédition 
du Challenger_. Il est intéressant de constater que, tandis que ces 
recherches récentes ont enrichi la science géologique d'un grand 
nombre de faits nouveaux et précieux, et que des changements 
nombreux ont été apportés à la nomenclature et à d'autres points de 
détail, tous les faits principaux décrits par Darwin et par son ami le 
professeur Miller ont résisté à l'épreuve du temps et d'une étude plus 
approfondie, et demeurent comme un monument de la sagacité et de la
justesse d'observation de ces pionniers des recherches géologiques. 
JOHN W. JUDD. 
 
OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES SUR LES ILES 
VOLCANIQUES 
 
CHAPITRE PREMIER 
SAN THIAGO, ARCHIPEL DU CAP VERT 
Roches des assises inférieures.--Dépôt sédimentaire calcareux avec 
coquilles récentes métamorphisé au contact de laves surincombantes; 
allure horizontale et étendue en surface de ces couches.--Roches 
volcaniques postérieures associées à une matière calcaire terreuse et 
fibreuse, et fréquemment renfermée dans les vacuoles des 
scories.--Anciens orifices d'éruption oblitérés, de petite 
dimension.--Difficulté que présente la détermination de coulées de 
laves récentes sur une plaine unie.--Collines de l'intérieur de l'île, 
constituées par des roches volcaniques plus anciennes.--Grandes 
masses d'olivine décomposée.--Roches feldspathiques situées sous les 
couches de basalte cristallin.--Uniformité de structure et d'aspect des 
collines volcaniques les plus anciennes.--Forme des vallées voisines de 
la côte.--Conglomérat en voie de formation sur la plage. 
L'île de San Thiago s'étend du N.-N.-W. au S.-S.-E. sur une longueur 
de trente milles et une largeur de douze milles environ. Les 
observations auxquelles je me suis livré pendant mes deux visites à 
cette île ont toutes été faites dans sa partie méridionale et dans un rayon 
de quelques lieues seulement autour de Porto-Praya.--Vue de la mer, la 
contrée offre une configuration variée: des collines coniques à    
    
		
	
	
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