Nouveaux contes bleus

Edouard Laboulaye
Nouveaux contes bleus

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Title: Nouveaux contes bleus
Author: Edouard Laboulaye
Release Date: April 23, 2004 [EBook #12120] [Date last updated: September 27, 2004]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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��DOUARD LABOULAYE
DE L'INSTITUT
NOUVEAUX CONTES BLEUS
BRIAN LE FOU--PETIT HOMME GRIS--DEUX EXORCISTES--ZERBIN--PACHA BERGER--PERLINO--SAGESSE DES NATIONS--CHATEAU DE LA VIE
DESSINS PAR YAN' DARGENT
A MON PETIT-FILS
��DOUARD DE LABOULAYE
_Mort �� Cannes, le 23 Avril 1867_
A L'AGE DE QUATRE ANS
* * * * *
Quand je fouillais mes vieux grimoires, Pour te r��citer ces histoires Que tu suivais d'un air vainqueur, O mon fils! ma ch��re esp��rance! Tu me rendais ma douce enfance, Je sentais rena?tre mon coeur.
Maintenant l'atre est solitaire, Autour de moi tout est myst��re, On n'entend plus de cris joyeux. Malgr�� les larmes de ta m��re, Dieu t'a rappel�� de la terre, Mon pauvre ange ��chapp�� des cieux!
La mort a dissip�� mon r��ve, Et c'est en pleurant que j'ach��ve Ce recueil fait pour t'amuser; Je ne vois plus ton doux sourire; Le soir, tu ne viens plus me dire: ?Grand-p��re,--une histoire,--un baiser.?
Que m'importe �� pr��sent la vie, Et ces pages que je d��die A ton souvenir ador��? Je n'ai plus de fils qui m'��coute Et je reste seul sur la route, Comme un vieux ch��ne foudroy��!
A vous ce livre, heureuses m��res! De ces innocentes chim��res ��gayez vos fils triomphants! Dieu vous ��pargne la souffrance, Et vous laisse au moins l'esp��rance De mourir avant vos enfants!
_Glatigny, 25 mai 1867._

CONTES ISLANDAIS[1]
[Note 1: Icelandic Legends, collected by John Arnason, translated by P.J. Povell and Eirikir Magnusson. Londres, 1866, in-8o.]
Je connais des gens d'esprit, de graves et discr��tes personnes, pour qui les contes de f��es ne sont qu'une litt��rature de nourrices et de bonnes d'enfants. N'en d��plaise �� leur sagesse, ce d��dain ne prouve que leur ignorance. Depuis que la critique moderne a retrouv�� les origines de la civilisation et restitu�� les titres du genre humain, les contes de f��es ont pris dans l'estime des savants une place consid��rable. De Dublin �� Bombay, de l'Islande au S��n��gal, une l��gion de curieux recherche pieusement ces m��dailles un peu frustes, mais qui n'ont perdu ni toute leur beaut�� ni tout leur prix. Qui ne conna?t le nom des fr��res Grimm de Simrock, de Wuk Stephanovitch, d'Asbjoernsen, de Moe, d'Arnason, de Hahn et de tant d'autres? Perrault, s'il revenait au monde, serait bien ��tonn�� d'apprendre qu'il n'a jamais ��t�� plus ��rudit que lorsqu'il oubliait l'Acad��mie pour publier les faits et gestes du _Chat bott��_.
Aujourd'hui que chaque pays reconstitue son tr��sor de contes et de l��gendes, il est visible que ces r��cits qu'on trouve partout, et qui partout sont les m��mes, remontent �� la plus haute antiquit��. La pi��ce la plus curieuse que nous aient livr��e les papyrus ��gyptiens, grace �� mon savant confr��re, M. de Roug��, c'est un conte qui rappelle l'aventure de Joseph. Qu'est-ce que _l'Odyss��e_, sinon le recueil des fables qui charmaient la Gr��ce au berceau? Pourquoi H��rodote est-il �� la fois le plus exact des voyageurs et le moins s?r des historiens, sinon parce qu'�� l'expos�� sinc��re de tout ce qu'il a vu, il m��le sans cesse les merveilles qu'on lui a cont��es? La louve de Romulus, la fontaine d'��g��rie, l'enfance de Servius Tullius, les pavots de Tarquin, la folie de Brutus, autant de l��gendes qui ont s��duit la cr��dulit�� des Romains. Le monde a eu son enfance, que nous appelons faussement l'antiquit��; c'est alors que l'esprit humain a cr���� ces r��cits qui ��difiaient les plus sages et qui, aujourd'hui que l'humanit�� est vieille, n'amusent plus que les enfants.
Mais, chose singuli��re et qu'on ne pouvait pr��voir, ces contes ont une filiation, et, quand on la suit, on est toujours ramen�� en Orient. Si quelque curieux veut s'assurer de ce fait, qui aujourd'hui n'est plus contestable, je le renvoie au savant commentaire du _Pancha-Tantra_, qui fait tant d'honneur �� l'��rudition et �� la sagacit�� de M. Benfey. Contes de f��es, l��gendes, fables, fabliaux, nouvelles, tout vient de l'Inde; c'est elle qui fournit la trame de ces r��cits gracieux que chaque peuple brode �� son go?t. C'est toujours l'Orient qui donne le th��me primitif; l'Occident ne tire de son fonds que les variations.
Il y a l�� un fait consid��rable pour l'histoire de l'esprit humain. Il semble que chaque peuple ait re?u de Dieu un r?le dont il ne peut sortir. La Gr��ce a eu en partage le sentiment et
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