Nounou 
 
The Project Gutenberg eBook, Nounou, by Roger Dombre 
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Title: Nounou Histoire de la Moucheronne 
Author: Roger Dombre 
 
Release Date: June 26, 2006 [eBook #18693] 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
***START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 
NOUNOU*** 
Roger DOMBRE ( pseud. of Mme Andrée SISSON née LIGEROT, 
1859- 1914), Nounou - histoire de la moucheronne, Barbou, 1890 
 
Produit par Daniel FROMONT
NOUNOU 
FORMAT GRAND IN-8° Carré. 
PROPRIETE DES EDITEURS 
 
NOUNOU 
HISTOIRE 
DE LA MOUCHERONNE 
PAR 
ROGER DOMBRE 
 
NOUNOU 
HISTOIRE DE LA MOUCHERONNE 
 
PAR 
ROGER DOMBRE 
 
CINQUANTE-TROIS GRAVURES DANS LE TEXTE ET 
HORS-TEXTE 
LIMOGES 
MARC BARBOU & Cie, IMPRIMEURS-LIBRAIRES 
Rue Puy-Vieille-Monnaie 
1890
DEDICACE 
Dédié à Mme Seymard de la Viste. 
Chère Madame, 
Permettez-moi de vous dédier cette bluette écrite sous les ombrages de 
votre villa riante, en souvenir des heures charmantes passées au bord de 
cette Méditerranée si belle et si aimée où nous nous retrouvons chaque 
année. 
Roger Dombre. 
 
CHAPITRE Ier 
SINISTRE NUIT. 
Cette histoire a eu lieu en 1840 environ sous le règne de Louis-Philippe, 
dans une forêt de la Bourgogne, alors moins peuplée de cantons et de 
châteaux, qu'elle ne l'est de nos jours. 
La nuit était sombre; une vilaine nuit d'automne, sans lune, sans étoiles, 
avec une bise aigre qui faisait gémir les branches à demi dépouillées et 
qui cinglaient désagréablement le visage. 
Au milieu de la route solitaire qui conduit de Saint-Prestat à 
Champ-Bœuf, un homme cheminait en boitillant; il venait de loin et 
jurait à chaque caillou que rencontrait son pied fourbu. 
Il portait un paquet qui semblait plus embarrassant que lourd. De temps 
en temps il se retournait, et une expression de terreur pâlissait son 
visage lorsqu'il croyait voir passer une ombre à ses côtés. 
Il était de taille colossale et robuste; mais en ce moment il était craintif 
comme un enfant.
"Pourvu qu’ils aient bien caché le corps! grommelait-il entre ses dents." 
Ils, qui donc était-ce? 
Sans doute les misérables que le nocturne voyageur avait laissés, une 
heure auparavant, à minuit, au carrefour de la Croix rouge, sur la route 
de Saint-Prestat. 
L’œuvre à laquelle se livraient ces bandits consistait à effacer le plus 
habilement possible les traces de leur crime. 
Car un drame affreux avait eu lieu cette même nuit en cet endroit: Trois 
brigands piémontais, experts en ces sortes d’affaires, aidés du 
braconnier Favier que nous venons de voir arpenter la route obscure, 
avaient détroussé (pour employer leur pittoresque expression) un 
voyageur qui se rendait, en simple voiture de louage, au château de 
Cergnes situé à quelque distance de là. 
Et vraiment, il était bien pressé d’y arriver, le pauvre étranger, car, 
malgré les représentations de l’aubergiste chez lequel il avait soupé, il 
avait voulu se remettre en chemin le soir même. Cette obstination se 
comprenait cependant: Cet homme, jeune encore, dont la belle et noble 
figure portait une profonde expression de tristesse, avait avec lui un 
petit enfant, mignonne créature que venait de quitter sa nourrice; et le 
pauvre père, à l’issue d’un long voyage qui allait enfin avoir un terme, 
pour la petite fille du moins, apaisait la faim du bébé avec un biberon, 
s’acquittant d’ailleurs de ces soins avec une délicatesse infinie, en dépit 
de la maladresse qui les accompagne toujours quand ils sont donnés par 
un homme. 
Et voilà que, au milieu de la route où trottait le maigre cheval de louage, 
quatre bandits s’étaient jetés soudain sur la voiture. L’un avait sauté à 
la tête de l’animal qui n’était, d’ailleurs, nullement tenté de s’enfuir; un 
autre étranglait le malheureux cocher qui appelait à l’aide hélas! en 
vain, et les deux autres s’occupaient du voyageur. 
L’infortuné essayait vaillamment de se défendre: il luttait dans 
l’obscurité contre deux adversaires et fut bientôt vaincu: "Ayez au
moins pitié d’elle! gémit le pauvre père en recevant le coup mortel." Ce 
fut sa dernière parole, et il expira, le cœur mordu par une angoisse 
terrible à la pensée de l’enfant qui allait devenir la proie ou la victime 
de ses misérables agresseurs. 
Ceux-ci, munis de lanternes sourdes, contemplaient leur œuvre en 
silence. 
"Eh! mes agneaux, il ne s’agit pas de nous amuser, dit soudain Favier, 
le colosse, qui semblait avoir une certaine autorité sur les autres; il est 
sûr que, loin de la ville comme nous le sommes, nous ne craignons pas 
la visite de la police ni même du garde, mais les traces d’une expédition 
comme celle-ci doivent disparaître au plus tôt; la prudence est la mère 
de la sûreté, dit-on. 
"— Le vieux est judicieux, fit observer l’un des    
    
		
	
	
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