Mémoires du duc de Rovigo, pour servir à lhistoire de lempereur Napoléon

Duc de Rovigo
Mémoires du duc de Rovigo,
pour servir à
by Duc de Rovigo

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Title: Mémoires du duc de Rovigo, pour servir à l'histoire de l'empereur
Napoléon Tome VII
Author: Duc de Rovigo
Release Date: August 25, 2007 [EBook #22386]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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MÉMOIRES DU DUC DE ROVIGO ***

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MEMOIRES DU DUC DE ROVIGO, POUR SERVIR À L'HISTOIRE
DE L'EMPEREUR NAPOLÉON.
TOME SEPTIÈME.
PARIS,
A. BOSSANGE, RUE CASSETTE, N° 22.
MAME ET DELAUNAY-VALLÉE, RUE GUÉNÉGAUD, N° 25.
1828.

CHAPITRE PREMIER.
L'impératrice quitte Paris.--Le roi de Rome refuse de sortir des
Tuileries.--Conseil de défense.--Le prince Joseph.--Arrivée du général
Dejean.--Encore le duc de Dalberg.--Je reçois ordre de suivre
l'impératrice.--M. de Talleyrand.--Ses instances pour se faire autoriser
de rester à Paris.--Il n'était donc pas bien sûr de ses trames, ou il avait
de bien grandes répugnances pour les Bourbons.
Le lendemain, dès sept heures, les dispositions du départ étaient faites.
Le bruit se répandit promptement que l'impératrice s'éloignait. La foule
accourut, et la place du Carrousel fut bientôt couverte d'une multitude
d'hommes, de femmes qui ne demandaient pas mieux que de couper les
traits, de renvoyer les attelages, et de voir la régente courir
généreusement avec eux les dernières chances de la fortune. Mais tel
était le respect que l'on portait encore à sa personne et à ses volontés,
que, dans une foule immense dont chacun eût voulu la retenir, il ne se
trouva personne qui osât même en manifester l'intention. Une simple
tentative eût cependant tout sauvé, car l'impératrice était loin
d'approuver la résolution qui avait été prise. Le prince Joseph,
l'archi-chancelier ne l'approuvaient pas davantage. Ils l'avaient appuyée,
parce que les ordres de l'empereur étaient précis; mais ni l'un ni l'autre

ne se faisaient illusion sur les conséquences dont elle serait suivie.
Marie-Louise était dans la même situation d'esprit. Chacun voyait ce
qu'il fallait faire, sans que personne osât l'ordonner. Joseph proposait à
l'impératrice de prendre l'initiative, l'impératrice se rejetait sur le
conseil de régence, et observait que l'empereur ne lui avait donné un
conseil que pour la guider; que c'était à ceux qui en étaient membres à
lui tracer la conduite qu'elle devait suivre; que pour rien au monde elle
ne se mettrait en opposition avec les volontés de l'empereur. Joseph
observa alors qu'avant de quitter la capitale, il convenait au moins de
s'assurer des forces qui la menaçaient. Il partit à la pointe du jour pour
aller lui-même prendre connaissance de l'état des choses. L'impératrice
voulait, comme elle en était convenue, attendre son retour pour prendre
une décision; mais les avis les plus alarmans, les rapports les plus
contradictoires se succédaient d'un instant à l'autre: le ministre de la
guerre la pressait, elle céda et monta en voiture sur les onze heures du
matin.
Elle fut suivie des personnes qu'elle avait désignées pour l'accompagner,
et s'éloigna sous l'escorte de ses gardes ordinaires. La foule lui donna
des marques d'intérêt dans ce moment cruel; mais si quelqu'un eût été
assez hardi pour couper les traits des attelages, il n'y eût plus eu de
responsabilité à craindre, l'indécision eût disparu, et tout eût été sauvé.
Une chose remarquable, c'est la résistance qu'opposa le roi de Rome au
moment où l'on voulut l'emporter chez sa mère. L'enfant se mit à crier
que l'on trahissait son papa, qu'il ne voulait pas partir. Il saisissait les
rideaux de l'appartement, et disait que c'était sa maison, qu'il n'en
sortirait pas. Il fallut tout l'ascendant de madame de Montesquiou pour
le calmer; encore fallut-il qu'elle lui promît bien de le ramener pour le
décider à se laisser emporter chez sa mère.
Après le départ de l'impératrice, le pouvoir tomba dans les mains du
prince Joseph, qui quitta le Luxembourg, où il demeurait, pour venir
s'établir aux Tuileries. Il chercha à prolonger la défense, à utiliser le
peu de moyens qui nous restaient, et ne se montra indifférent qu'à ce
qui n'intéressait pas le service de l'empereur; car, je dois le dire,
l'intrigue ne fut pas inactive autour de lui. Déjà avant que l'armistice de

Lusigny fût rompu, il y avait eu un commencement de tentative pour le
décider à se déclarer protecteur de l'empire, et faire prononcer par le
sénat la déchéance de l'empereur.
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